Chapitre 4 - Une périlleuse découverte

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Nous avions donc trouvé notre premier indice et celui-ci semblait plutôt inquiétant.

Bertier se pencha un peu plus et la regarda de plus près.

— Tu as raison, c'est du sang, il y en a peu, car la pluie l'a probablement lavé en partie, mais il en reste encore. Puis il s'arrêta un temps, et il reprit :

— Heureusement que tu as eu l'oeil. En tout cas, cette branche est suffisamment lourde pour faire du dégât si on assomme quelqu'un avec. Il faut que nous demandions à l'équipe scientifique de mettre cette pièce à conviction sous scellés.

Ensuite, se dirigeant vers les deux fils, André et Pierre qui étaient descendus voir par curiosité. Il leur dit :

— Nous avons fait une découverte qui renforce l'hypothèse que vote père aurait pu être agressé.

Les deux frères pâlirent à cette annonce.

— Et quel est cet indice, Monsieur l'Inspecteur, répondit André, visiblement alarmé.

— Venez voir ! dit Bertier et il les emmena jusqu'à l'endroit où la branche avait été découverte.

— C'est affreux ! dit André, cette branche aurait donc pu servir à assommer mon père !

— C'est possible, mais comme nous ne l'avons toujours pas retrouvé, tout est envisageable.

Puis, les lieux furent explorés pouce par pouce. L'équipe scientifique, appelée en renfort, essaya de relever des empreintes, mais sans succès, celles-ci étaient illisibles par suite de piétinements successifs.

Le seul indice était la branche que j'avais découverte, et l'analyse du sang qui s'y trouvait pourrait donner une indication sur la victime supposée, en rapprochant celle-ci avec son rhésus.

Bertier retourna voir les fils Malandain :

— La propriété est-elle bien clôturée ? Une personne étrangère pourrait-elle y pénétrer sans attirer l'attention ?

Pierre répondit que le domaine n'était pas totalement fermé, entouré de champs et de forêts et qu'on pouvait y accéder aussi par le bois qui jouxte la Seine. Par conséquent, des inconnus pouvaient facilement y entrer, ce qui, dans le cas d'une agression, pouvait augmenter la liste d'assaillants potentiels.

— J'ai vu sur les plans que, derrière le parc, il y a un mur de soutènement, puis un espace arboré qui descend doucement vers la Seine. J'ai bien envie d'y jeter un oeil, dis-je à Bertier.

— Fais attention, tu n'es pas vraiment équipé pour la randonnée avec tes petites chaussures et ton petit costume, et puis nous sommes en fin d'après-midi, prends bien garde de rentrer avant qu'il ne fasse trop sombre.

— Oh, ça devrait aller, c'est juste un petit tour ! J'ai déjà repéré un escalier qui permet de rejoindre cette partie du terrain.

— Bon ! Fais attention quand même ! Si dans une heure, tu n'étais pas revenu, j'enverrai les agents à tes trousses ! dit-mon chef en riant.

Mais, connaissant mon intrépidité légendaire frôlant souvent l'inconscience, il envisagea de m'y rejoindre si je n'étais pas revenu d'ici une heure. On ne sait jamais, et il fit bien.

Et je commençai ce que je croyais être une petite promenade de santé. Quelle illusion ! J'ignorais alors à quel point je me mettais le doigt dans l'oeil !

Après atteint le mur de soutènement, je descendis l'escalier et commençai à pénétrer dans la végétation. L'endroit étant peu fréquenté, celle-ci était très dense, constituée essentiellement de saules et de peupliers, et surtout de broussailles. Au fur et à mesure que j'avançais, la marche devenait de plus en plus difficile et je me prenais souvent les pieds dans les racines et les branches tombées au sol. Soudain, j'entendis comme une déchirure, l'ourlet de mon pantalon s'étant pris dans une branche traitresse qui trainait au sol.

Les carnets de l'Inspecteur Lenormand : Vendetta Normande - Histoire terminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant