Un bruit sourd retentit derrière le mur en métal. L'eau commença à couler le long de celui-ci, gouttes après gouttes, avant de venir s'écraser contre le sol.
Un corps, celui-ci d'un brun, était allongé contre le sol dur, dans sa propre prison, littéralement. Il avait arrêté d'espérer, de compter les heures qui passaient, et il gardait avec lui un énorme poids. Il avait l'impression que sa poitrine allait exploser de tristesse et d'amour. Il aimait un homme qui ne s'aimait pas lui-même, il aurait voulu l'enlacer, lui répéter combien il l'aimait, toucher chaque partie de son corps, mais on l'avait enfermé.
Enfermé, parce qu'aimer était son crime.
Après la parution de la photo dans le journal, il fut arrêté, sans motif précis. Des rumeurs qui circulaient sur Neuvillette et Wriothesley furent confirmé et on l'avait jeté en prison, sans pitié.
“ Pfff... „
Il avait perdu du poids. C'est vrai qu'être enfermé dans une pièce et n'être nourri qu'une seule fois par jour n'aidait sûrement pas. Ses cernes s'étaient creusées plus profondément sur son visage et ses vêtements, autrefois plein de gloire et de fierté, n'étaient réduits qu'à un simple pantalon gris.
Le bruit des clés d'un garde lui parvint, il se redressa et arqua un sourcil en direction de la porte.
- Wriothesley ?
- Lui-même, souffla t-il plein de fierté.
- T'a encore le culot de bomber le torse ? La garde se mit à rire d'un rire gras, t'es plus duc mon gars, va falloir s'y faire ! Tu sais pas ce qui t'attend...
Elle déposa un bol de soupe sur le sol et le fit glisser dans la cellule en donnant un coup de pied dedans.
- Au fait, une gourgandine à réussi à te décrocher une liberté temporaire avant—, elle s'arrêta et ravala sa salive, la garde avait beau détester en partie le brun, elle l'avait connu depuis longtemps. Cette nouvelle l'avait blessée mais elle ne se l'avouerait jamais, enfin bref tu découvriras par toi-même en sortant.
- Temporaire ? S'étonna t-il, qui aurait la grâce de m'accorder un tel sursis ?
- Et maintenant tu parles en language soutenu ? Ben voyons ! Son regard s'assombrit, tu découvriras par toi-même... Je suis désolée, c'est peut-être la dernière fois qu'on se voit. Adieu, Wriothesley.
La garde fit un sourire triste avant de s'éloigner laissant Wriothesley dans la confusion. Quelques heures plus tard -qui auraient pu être des minutes tellement le brun s'ennuyait- un messager accompagné de gardes vinrent le soulever et le trainer jusqu'à l'ascenseur.
C'était donc la dernière fois qu'il voyait Méropide ? Ou peut-être la dernière fois qu'il remontait à la surface ?
Peu lui importait, il ira là où le vent le mène, il n'appartenait à aucun endroit précis, se contentant de vagabonder sur terre, existence éphémère.
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On le poussa en dehors de l'ascenseur, Wriothesley faillit s'écraser par terre mais une main le retint ou plutôt un élément...
« - Wriothesley...
Furina se tenait à son côté et l'aida à se relever. Une expression inquiète passa brièvement sur son visage avant qu'elle se reprenne et que son habituel ton joyeux refasse surface.
- Vous allez attraper froid ! Gardes ! Qu'on lui apporte ses vêtements, je veux une pièce semblable à son ancien titre de duc, vite, activez-vous !
- Lady, sa gentillesse l'aurait presque fait pleurer, mais il pleurait plus tard, alors il reprit son habituel ton aiguicheur, Lady Furina ? C'est un honneur de vous voir, après ma libération temporaire ! »
Elle ne lui répondit pas, c'était-il trompé ? La gentillesse dont elle faisait preuve n'était seulement qu'une façade ?
Elle l'attira d'un pas rapide à l'intérieur du palais Mermonia et il s'assirent autour d'une table dans le hall. Wriothesley fit abstraction des projectiles qu'on lui lançait sur le trajet, on ne répond pas aux idiots, ça les rend intelligents.
Les couleurs de la table lui rappelaient quelqu'un : un napperon bleu et des tasses aux bords fins accompagné d'une belle dorure et des macarons couleurs pastels. Furina s'assit et ils commencèrent à manger dans le silence avant que, soudainement, l'Archon Hydro sorte du papier à lettres et de l'encre et lui tende.
« - Wriothesley, Wriothesley, Wriothesley..., elle parlait d'un ton sérieux, les sourcils froncés, personne ne vous l'a dit ?
- Quoi exactement ? Répondit le brun innocemment. »
Le silence qui planait était assourdissant, le rythme cardiaque du brun accélèra et il serrait ses poings tellement fort que ses falanges en étaient devenues blanches. Furina soupira et déposa sa tasse devant elle.
« - Vous savez, il y a un temps où je me trouvais seule, je n'étais qu'une entité parmis tant d'autres, perdus dans les rouages du temps. Mais, votre monde me paraissait tellement intéressant que je n'ai pas hésité une seule seconde à y pénétrer.
Le brun légèrement confus, continua d'écouter en silence.
- On m'y a bien accueilli, je joue mes rôles à la perfection : Océanide, Archon Hydro...et humaine.Mais votre monde offre autre chose de très précieux, les émotions. Et il n'a pas fallu longtemps avant que ça m'arrive.
- Et ensuite, vous êtes... tombée amoureuse, je suppose ?
- Et ensuite, cette amour m'a fait plus de mal qu'autre chose. C'était un amour inatteignable. Lui, occupé comme jamais, aveugle aux émotions et moi, qui essayait tant bien que mal de lui faire ressentir au moins quelques chose pour moi. Mais il n'y voyait que de l'admiration ou d'une certaine façon, il me voyait comme une petite soeur, elle sourit légèrement à la pensée de l'être-aimé, tout cela pour vous dire que Neuvillette est amoureux de vous et qu'il vous aime. Alors écrivez ! Écrivez-lui comme si c'était la dernière fois ! Parce que c'est probablement la dernière.
- Mais pourquoi ?
- Je ne fais pas ça pour vous, Wriothesley. Je le fais pour lui et parce que je l'aime. N'ayez aucun regrets, pas comme moi.
- MAIS C'EST QUOI TOUT ÇA ?! »
Le brun se leva brusquement, renversant le thé sur la table. Il n'avait que faire des gens qui les regardaient, il voulait juste savoir : de quelle dernière fois tout le monde parlait ? Son cerveau savait, mais son coeur refusait de l'admettre.
« Vous, Furina avait récité ses quelques mots sans émotions, vous avez été condamné à la peine de mort... »
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