Apprendre ○ DBH [Connor x OC]

Chapitre 9 : Après 8 ans

Dans mes souvenirs, la route était plus sinueuse. Il y avait des bosses et des nids de poules tout les cinq mètres. Maintenant celle-ci est parfaitement lisse et goudronnée, c'est agréable. C'est déjà pénible de s'y rendre alors avec les interminables secousses en plus ça en devient clairement démoralisant. Le temps de route est interminable, alors en règle général j'aurais trouvée le moyen de me plaindre toutes les dix secondes, mais cette fois-ci j'en suis plus que ravie ; cela me laisse le temps de me préparer psychologiquement. Ça doit fait quoi... huit ans ? Oui huit ans. Le constat est dur. Il y a encore quelques heures, je ne pensais pas qu'autant de temps s'était écoulé, et pourtant, j'ai bien vu les années défiler. C'est contradictoire, je m'en rend bien compte. Je pourrais dire que c'est uniquement à cause de mon travail que je ne me suis plus engagée sur cette route, mais ce serait faux. Beaucoup de monde au poste n'aurait pas

Lorsque Connor se gare des minutes plus tard j'ai la sensation de me prendre un train en pleine figure, et maintenant que nous sommes arrivés à destination je n'ai qu'une seule envie ; prendre le volant pour faire demi-tour sans même jeter ne serait-ce qu'un coup d'œil aux alentours. Mais ça ne restera qu'une envie, évidemment. Je me sentirais honteuse d'avoir demandée à Connor de conduire jusqu'ici pour finalement repartir comme si je n'avais absolument rien à faire là. Je sors de la voiture après un bref regard à Connor et celui-ci m'emboîte immédiatement le pas sans dire un mot. Le vent se lève doucement tandis que j'avance vers le petit panneau qui m'indique que je ne me suis pas trompée d'endroit. Ça fait peut-être longtemps, mais le souvenir du chemin à suivre est encore frais, comme si ma dernière visite datait d'hier.

Je retiens ma respiration lorsque je dépasse le panneau Cimetière de Woodlawn, puis je me dirige instinctivement dans celui-ci. En haut de la troisième allée à droite... oui, c'est encore si frais, dans mon esprit comme dans mon coeur. Je m'arrête finalement en face de deux pierres tombales :

                                                         Hélène Fallen        Frédéric Fallen

                                                           1999-2036                1996-2037

Ils étaient encore si jeunes. Connor hésite à approcher, son regard passe des tombes jusqu'à mon visage tandis qu'il avance sans bruit. Il doit certainement penser que si il s'approche de trop je risque de piquer une crise avant de l'expédier en Antarctique ; je dois bien avouer que c'est une chose qui aurait pu arriver, mais uniquement si il m'avait suivit sans mon consentement. Or... je crois bien que j'ai besoin de lui raconter mon histoire. Un besoin ou une nécessité, allez savoir...

*PDV OMNISCIENT*

Mélody offre un demi sourire à l'androïde qui conclu donc qu'il peut s'approcher sans danger. À part de la tristesse, Connor ne décèle aucune émotion négative ; il sait alors qu'il devra faire attention à ne pas parler, ou à faire extrêmement attention dans le choix de ses mots avant de répondre à Mélody si jamais celle-ci lui adresse la parole. Entre tristesse et colère la ligne est fine, presque imperceptible, nous pouvons donc facilement y basculer sans nous en rendre compte.

Par conséquent, Connor reste simplement là, debout près de cette jeune femme encore visiblement très endeuillée. Il attend patiemment. Il ne sait pas quoi. Il ne sait pas si ils vont simplement repartir comme ils sont venu, si Mélody va parler ou non, ni même si elle compte lui dire pourquoi elle l'a autorisé à venir. Restera-t-elle longtemps ? Une heure, trente minutes... moins ?

Quoi qu'il en soit, pouvons-nous revenir sur le patiemment ? Car oui, en réalité, Connor se retient de poser une infinité de question ; si il était humain il serait certainement en train de se mordre la langue. Au lieu de cela, il fixe son regard sur Mélody en se disant qu'elle finirait bien par le remarquer, et donc, décider de dire quelque chose. Cependant, même sans ce regard insistant près d'elle, la jeune femme aurait tout de même prit la parole. Après tout, elle n'était pas seulement venue  ici dans le but de se recueillir après 8 longues années