Chapitre 10 : L'Androïde et l'enfant

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Les jours ont passés et j'ai bien cru que certains d'entre eux ne finiraient jamais. De plus en plus d'androïdes sont déclarés disparus ou en fuites, les affaires allant toujours de la simple agression jusqu'au meurtre. Aujourd'hui il est à peine plus de neuf heure et ma tête est si douloureuse que cela pourrait s'apparenter à des singes munis de marteau piqueurs qui semblent déterminés à me faire sauter la boîte crânienne. Pourquoi des singes ? Et bien essayez de les imaginer en train de manier ce genre de truc et vous comprendrez. Je suis absolument sûre qu'une gueule de bois serait vachement moins pénible. Enfin... tout ça pour dire que je ne sais plus ce que je dois croire, ou faire. Je ne comprend pas comment les androïdes deviennent déviant – du moins je ne comprend pas pour tous – et je comprend encore moins pourquoi nous devons les traquer comme nous le faisons dans le but de les envoyer se faire détruire. Pour certains, si ils avaient été humains, les meurtres qu'ils ont commis auraient été reconnus comme étant de la légitime défense.

Je ne sais plus comment me comporter et, pour des raisons évidentes, je ne peux même pas en discuter avec mon coéquipier. C'est fou comme les convictions d'une personne peuvent changer juste comme ça, en un battement de cil. Je suis épuisée par toute cette histoire.

- Détective ?

J'ouvre mes yeux qui étaient jusqu'à présent fermés, puis retire mes mains de mes tempes. J'ai instantanément l'impression de me réveiller d'une très longue sieste alors que cela doit bien faire trois jours que je ne dors presque plus. Cependant la sensation de lourdeur et de fatigue disparaît lorsque je trouve mon interlocuteur – Connor – debout près de moi avec un verre fumant dans les mains. À l'odeur je devine immédiatement qu'il s'agit d'un café ; j'ai presque envie de lui sauter dans les bras ! Cependant je m'en tiens simplement à attraper le verre qu'il me tend comme si ma vie en dépendait ; ce qui est un peu le cas puisque je peux aisément compter mes heures de sommeil sur les doigts d'une main... je porte le gobelet à ma bouche, trempant ainsi mes lèvres dans ce doux breuvage et humant également cette odeur si réconfortante.

- Béni soit Cyberlife de t'avoir mis sur ma route !

- Ce n'est pas ce que vous disiez il y a un peu plus d'une semaine.

J'hausse les épaules avant d'afficher le fameux visage de la fausse innocence et je prend enfin une gorgée de ce saint Graal. La chaleur qui se répand alors dans mon corps me fait sentir immédiatement mieux. Confort, bien-être ; je suis sur un véritable nuage. Hélas, tout le monde sait que les bonnes choses ont obligatoirement une fin ; ce n'est donc certainement pas moi qui échapperais à cette règle.

Je suis sur le point de prendre une nouvelle gorgée de ma potion magique lorsque je constate que Connor n'a pas bougé. Il reste debout, les mains jointent devant lui attendant certainement le bon moment pour souffler sur mon petit nuage douillet et me faire ainsi retomber sur la terre ferme. Je pousse un petit gémissement d'indignation tout en m'enfonçant un peu plus dans ma chaise ;

- Une affaire nous attends pas vrai ?

- Oui, un homme affirme avoir été agressé par son AX400 avant qu'il ne prenne la fuite.

- Moi aussi je vais finir par prendre la fuite mais pas pour les même raisons...

Je marmonne ces quelques mots à moi-même avant d'engloutir mon précieux café. Je n'ai jamais eu autant d'affaires à traiter en si peu de temps que depuis qu'on m'a confiée tous les dossiers concernant les déviants. Je ne me plaint pas, bien au contraire, le pire scénario serait que je passe toutes mes journées au poste à luter toutes les cinq minutes contre un sommeil engendré par un ennui meurtrier. Mais je dois bien avouer que je ne serais pas contre un peu de répit.

***

- Bonjour, détective Fallen de la police de Detroit, dis-je en sortant ma plaque. J'aimerais savoir si vous avez vu ou même aperçu une Androïde cette nuit ?

Apprendre ○ DBH [Connor x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant