Un lampadaire doucement éclairé par la lune, au milieu de la vie (nuit) sombre.
Légèrement courbé, sa lueur à l'image de sa vie, rougissait calmement en se conssumant.
Une ombre qui devrait être menaçante mais de qui s'évade un sentiment de solitude, de tristesse.
Sa flamme monte et descend comme déplacée par un bras robotique.
Une aura brumeuse ressort par sa lumière alors que cette chaude neige s'accumule à ses pieds.
Passez à côté de lui et il vous lancera un "bonsoir" surprenant, presque éteint, de sa voix douloureuse abîmée par la cigarette à sa main. Il vous regardera un instant, sans vraiment le faire, de ses yeux vide de vie mais emplie par la lune.
La lune qui l'éclaire, le rassure, le protège.
La lune qu'il observe toute la nuit dans la calme et silencieuse chanson qu'elle lui chante pour faire taire les voix qui le hantent.
Quand vous repasserez au rouge, chaud et absurde matin, le lampadaire aura accompagné sa lune, il aura disparu, et sera revenu à la tombée de la douce nuit.
Ainsi se déroulent tous les soirs, toutes les nuits, tous les matins, toutes les journées.
Le sombre lampadaire ne se déplace pas, ne vieillit pas, ne change pas, il observe juste sa lune, son amour, sa seule amie, relation et protection.
R. C.
10/02/2024
