Remember Our Summer [Amour sucré Armin x Ambre]

6 🌧

-Fais chier, il pleut des trombes.

Les deux ennemis avaient parcouru des dizaines de mètres à la hâte en espérant passer à travers les gouttes qui menaçaient de tomber. Désormais arrivés chez la blonde, la pluie faisait rage dehors.

Armin détestait la pluie. Il détestait sortir de chez lui tout court, en fait. Ça lui arrivait de passer le pas de la porte de sa chambre pour montrer qu'il était encore en vie, comme ce jour-là, mais rarement.
S'il avait su qu'en sortant de chez lui autant d'imprévus allaient lui arriver... Ses prévisions avaient été de passer la journée à jouer dans le noir les fenêtres fermées. Résultat : il se trouvait chez la plus agréablement insupportable des filles qu'il connaissait.
Cette proximité... Armin n'avait pas envie de rentrer chez lui sous la pluie.

Ambre, elle, souhaitait plus que tout qu'il disparaisse de sa vue. Son sentiment de malaise s'en irait probablement avec lui.
En plus, ses parents n'allaient pas rentrer avant le lendemain matin, elle comptait bien en profiter pour flâner toute la journée, à regarder une série, se pomponner, se prélasser, comme elle le faisait depuis le début des vacances.
Elle voulait le repousser, le jeter dehors, le trainer hors de chez elle, mais elle avait beau tenter, Armin refusait de bouger et de laisser la pluie le tremper.

Ils avaient donc décidé de commander à manger, malgré l'heure plus que tardive.
Armin s'était incrusté chez Ambre et mangeait tranquillement sa pizza, comme un alien dans un milieu étranger. Ambre le regardait prendre ses aises avec un air sidéré, le même regard qu'elle lui lançait en cours de physique-chimie quand il s'amusait sur ses jeux et oubliait le monde extérieur. Elle ne comprenait pas son mode de fonctionnement, ça la perturbait depuis toujours.

Armin donnait l'air de n'en avoir rien à faire de tout, mais il en jouait, de ce qu'on pensait de lui. Il aimait surtout s'amuser à bousculer la belle blonde avec ses préjugés et ses à priori.
Alors, malgré la tension, Armin avait réussi à détendre l'atmosphère. A force d'écouter ses blagues et ses vanneries, Ambre commençait à s'habituer à sa présence.
Ce n'est pas comme si les deux-là ne se connaissaient pas, ils avaient passé la dernière partie de l'année à se chamailler, se quereller, s'offenser pour savoir qui des deux aurait le dernier mot.

Et puis, il y avait aussi ce soir-là, dans le gymnase...

-Il se fait tard, tu devrais rentrer chez toi, avait dit Ambre, quand elle s'aperçut de l'heure avancée. 

-Il pleut encore des trombes dehors...

-Pas mon problème.

Armin n'était toujours pas résolu à sortir de chez elle. Ambre l'avait entrainé jusque devant la porte d'entrée, mais rien n'y faisait. 

Ils restaient là, plongés dans le blanc des yeux, à attendre que quelqu'un se décide à agir. Il arborait un sourire malin, elle affichait un air de défi.
Au bout d'un moment, une pensée vint à Ambre comme une évidence. Elle sourit de malice et s'approcha de lui.

-Tu ne peux plus te passer de moi, en fait, c'est ça ?

Ils étaient maintenant face à face, si proche qu'ils pouvaient entendre leur souffle sur leur peau. Ses yeux éclatants, ses lèvres étirés en un sourire en coin, lui donnaient des papillons dans le ventre.

-On dirait bien.