Chapitre 2

26 6 0
                                    

La mémoire du cœur élimine les mauvais souvenirs et magnifie les bons, et grâce à cette artifice, nous survivons. - Gabriel García Márquez
____________________________________

Des petits cliquetis retentissent.

C'était le bruit significatif des impulsions émises par la carte électronique, régulant la température, d'une des trois plaques à induction de la gazinière, que Romane venait d'allumer. Posant une casserole vide dessus, elle attendit quelques secondes le temps que ça chauffe, avant de se saisir la bouteille d'huile d'olive. Elle versa son contenu dans une cuillère à soupe avant de le transposer dans le récipient.

Reproduisant le geste une seconde fois.

Prenant un grand verre, elle le remplit de grain de riz basmati, avant de le déposer dans la casserole, répétant cette action trois fois de suite. Se munissant d'une cuillère en bois, elle remua le riz, à feu fort, dans l'huile chaude, pour qu'il devienne translucide. Une fois que les grains avaient tout absorbé, elle reprit le même verre pour s'en servir comme carafe. Elle versa un et demi d'eau de plus de quantité du condiment, et le laissa cuire à feu doux, en n'oubliant pas d'ajouter un bouillon de cube au bœuf, l'écrabouillant à l'aide d'une fourchette, pour qu'il puisse se mélanger parfaitement au reste.

Elle souleva le couvercle de la marmite, pour vérifier l'état de la viande. Cela allait faire deux heures que Romane la laissait mijoter, accompagnées de pulpe de tomates, de gousses d'ailes coupées en deux et écrasées, des épices, de la purée de piments, du sel et du poivre, tout cela baignant dans un fond d'eau, qui s'était au bout d'un moment, évaporé.

Dans la recette de sa mère, Romane aurait dû couper en fins bâtonnets assez courts des morceaux de carottes, les faisant plonger dans de l'eau frémissante et les laisser cuire pendant sept minutes. Cependant, elle n'appréciait pas cet aliment, à l'exaspération de sa mère, qui devait la forçait à les manger quand elle était petite.

Elle s'était mise aux fourneaux pour faire passer cette journée qui ne semblait pas se finir. De plus, quand elle commençait à ressentir un manque vis-à-vis de son frère, elle cuisinait, étant celui qui lui avait appris à se faire à manger.

Reposant le couvercle sur la marmite, elle regarda où en était son riz, et remarqua qu'il n'y avait déjà plus d'eau, bien qu'il ne soit pas cuit. Elle décida d'y remédier en mettant à nouveau de l'eau.

Entendant son téléphone vibrer, elle se tourna vers la table derrière elle. Elle voyait que l'écran de son smartphone était allumé. Elle s'en empara, et constata qu'elle avait un message Instagram. Le déverrouillant, cliquant sur l'application, elle remarqua que c'était Marine qui lui demandait si elle pouvait passer.

Romane lui répondit que cela serait avec plaisir, et de suite, elle reçut une réponse de sa part, qui lui demandait ce qu'elle était en train de faire. Elle lui dit qu'elle était en train de cuisiner, quand elle se rendit compte que son téléphone commençait à être à court de batterie. De ce fait, elle se dirigea dans la partie salon pour le charger, le branchant à la multiprise, qui se trouvait entre la porte vitrée principale à sa gauche et à sa droite, une petite commode, où elle le posa dessus.

Marine était une amie qu'elle s'était faite à la fac. Étant dans la même filière et voisine de chambre dans la résidence universitaire, les choses s'étaient faites naturellement. Et coïncidence, il s'avérait que les parents de Marine, les Thomas, habitaient à peine à quinze minutes à vélo de cette maison. Ce qui résultait à ce qu'elle se voyait fréquemment, ce qui ne dérangeait pas Romane, au contraire.

Cela ne faisait pas longtemps qu'elles se côtoyaient, Marine ayant changé de cursus universitaire en deuxième année, ayant passé sa première année en philosophie, avant de changer pour la littérature. Au début, avec maladresse, Romane ne voulait pas s'impliquer dans cette relation, ne sachant pas comment faire, n'étant pas habituée à ce qu'on s'intéresse autant à elle, autre que sa famille. Cependant, la brune l'avait eu à l'usure, et Romane fut contrainte d'assumer son envie de créer de vrais liens.

Closer - Le réveil ( 1/5 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant