Chapitre 2 : Wagner Day

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Une fois par an, le premier week-end de juillet, toute la famille Wagner se réunit autour d'un grand repas, type pique nique, dans le jardin de Nicole et Louis à Obernai. C'est devenu une coutume depuis le mariage de mes parents.

Il est le fils aîné de le la famille et comme il avait épousé Anne, ma maman, à l'église d'à côté, il a insisté pour que la grande réception ait lieu dans le grand jardin de la maison, ici à Obernais. C'était il y a presque trente ans et un peu moins de cinq ans après, de leur union naissait une belle enfant : Moi !

Depuis le temps, la famille Wagner a éclaté aux quatre coins de la France et d'ailleurs même. Angélique, par exemple, qui est l'unique sœur de papa, est partie s'installer en Irlande avant même ma naissance. C'est pour cette raison que moi, la jeune strasbourgeoise, devenue architecte, je ne connait pas beaucoup ma tante maintenant irlandaise.

Au départ, tati Angélique y est allée juste pour un simple stage de fin d'étude et au final elle y est restée pour y fonder sa propre petite famille. Enfin pas si petite que cela car depuis, cinq petits fils sont Irlandais. Mamie Nicole est d'ailleurs assez triste de ne voir grandir ses petits enfants qu'à travers une tablette électronique.

Pierre, mon oncle et surtout mon parrain, est un homme qui préfère suivre le rythme de son cœur plutôt que de s'encombrer de la routine de la vie quotidienne. Il est comme un nomade de l'âme, se laissant guider par ses émotions et ses passions, ce qui l'a conduit à déménager un nombre incalculable de fois au fil des années. Officiellement, il n'a pas d'enfants, mais étant donné le grand nombre d'ex-compagnes qui ont croisé son chemin, il serait étonnant qu'il n'y ait pas quelques petits Pierres ou Pierrettes disséminés quelque part dans le monde.

Pierre est un homme au charme indéniable, doté d'un esprit libre et aventureux. Il ne se laisse pas enfermer dans les conventions sociales ou les attentes de la société. Il vit sa vie selon ses propres règles, ce qui le rend à la fois fascinant et mystérieux même pour ceux qui le connaissent.

Actuellement, il réside à Bordeaux, mais ce n'est que temporaire, car il est toujours prêt à suivre le prochain coup de cœur ou l'opportunité qui se présentera sur son chemin. Il peut passer des mois ou des années dans une ville, puis décider soudainement de tout quitter pour s'installer ailleurs, à des milliers de kilomètres de là.

Malgré son style de vie bohème, Pierre est profondément attaché à moi. En tant que mon parrain, il a toujours occupé une place spéciale dans mon cœur, et il est souvent présent pour me soutenir dans les moments importants de ma vie. Notre relation est empreinte d'affection et de complicité, et même si Pierre peut sembler insaisissable, je sais que je peux compter sur lui quand j'en ai besoin.

Ainsi, ma vie est ponctuée par les passages de cet oncle atypique, qui apporte toujours un vent de fraîcheur et d'aventure à mon existence, me rappelant à chaque fois l'importance de suivre mon propre chemin et de ne pas craindre l'inconnu.

Enfant, j'avais même accroché une grande carte de l'Europe au-dessus du petit bureau de ma chambre d'Obernai où je travaillais mes cahiers de vacances. J'avais écrit en lettre majuscule : "Les aventures de Parrain". J'y collait les nombreuses cartes postales qu'il m'envoyait. Ensuite je les reliais méticuleusement à l'aide d'un fil de laine et d'une punaise à la ville d'où elles avaient été envoyées.

J'ai longtemps idéalisé mon oncle, le prenant pour une sorte d'aventurier, d'explorateur extraordinaire. Pour l'enfant que j'étais, il ressemblait à l'Oncle Matt dans l'émission Fraggle Rock. Mais, le temps a passé. Quand je suis retombée sur cette carte il y a deux ans, cela m'a fait sourire, peut-être même rire.

En la redécouvrant pliée au fond d'un des tiroirs d'une commode désaffectée, je la débarrasse des morceaux de puzzle, des capuchons orphelins et autres reliques de mon passé. Je la dépose soigneusement sur le lit de ma petite chambre. C'était aussi celle de ma tante Angelique à l'origine et elle était devenue la mienne étant enfant. Je l'utilise toujours quand je reviens dormir à Obernais.

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