Chapitre 12 : Les Ruines Arabescs

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      Le lendemain, Lavarix se leva et entendit :
- Mère, en êtes-vous sûre ?
- Oui Mattieu ! Il neige et il... pleut.
- Vraiment ! s'écria la voix du garçon.
- Bien sûr ! Si je vous le dit !
- Je vais voir Mattieu ! s'exclama la voix d'Alastor.
      Puis, plus personne ne parla. Il y eut des bruits de pas, et enfin, un claquement de porte. Lavarix sortit de la chambre d'ami de la famille d'Alastor et Mattieu. Il se dirigea dans le couloir, puis, dans la cuisine. La salle était vaste, une grande table était en son centre, où la mère de ses amis attendait, avec Mattieu à ses côtés. Elle avait des yeux d'un vert éclatant et semblait fatiguée.
- Lavarix, bonjour ! s'écria Mattieu.
- Tu as bien dormi ? demanda Mirana.
- Oui, répondit l'enfant de magma. Merci de m'avoir accueilli.
- Tout le plaisir est pour moi, dit la dame.
- Vous avez l'air fatiguée madame, remarqua Lavarix.
- Depuis le départ de Père, elle a toujours l'air exténuée, répondit Mattieu en chuchotant.
      L'enfant de magma n'essaya pas d'en savoir plus.
- Non ! C'est pas possible ! Il neige et il pleut ! fusa une voix de l'extérieure de la demeure.
      Alastor arriva dans la pièce.
- Et ça tombe fort ! Ça m'a aspergé ! Lavarix, salut ! ajouta-t-il après avoir remarqué sa présence.
      Il se laissa ensuite tomber sur une chaise.
- Assieds-toi Lavarix ! Ton petit-déjeuner t'attends, dit Alastor.
      Il montra du doigt un coin de table où un bol rempli de lait et de céréales, un verre de jus d'orange et une tartine de chocolat étaient posés. Lavarix prit place à table et commença à manger.
- Bah, tu parles pas, dit Alastor.
- Je n'ai rien à dire, répondit l'enfant de magma.
      Il termina son repas et attendit.
- ça se passe comment avec ton père ? demanda Mirana.
- On ne peut pas dire bien, répondit le garçon. Ça va très mal.
- D'accord. Je suis sûre que ça va s'arranger.
- Je peux vous demander quelque chose ?
- Oui bien sûr !
- Pourrais-je habiter chez vous ? Juste pour un petit moment.
      La famille sursauta.
- Habiter chez nous ! s'écria Mattieu.
- Quoi !? Tu veux quoi !? cria Alastor.
- Euh... Oui bien sûr, mais pourquoi veux-tu habiter chez nous ? demanda Mirana.
- L'autre soir, mon père et moi, on s'est disputés, répondit Lavarix. Et, on s'est insultés, ou plutôt, je l'est insulté et... et je lui ai dit que je ne voulais plus jamais le revoir.
- Ah... euh... d'accord. Mais il faudra que tu lui présente tes excuses, dit la mère.
- Oui, vous avez raison, merci.
      La famille termina de déjeuner puis, Mattieu prit à part Alastor et Lavarix.
- Est-ce-qu'on lui dit pour les ruines ?
- Oui, il faut qu'elle sache ! répondit Alastor.

- OK, vous pouvez y aller, dit Mirana, après qu'ils lui aient raconter leur envie de visiter des ruines. Mais ne revenez pas trop tard.
- Oui ! Merci ! s'exclamèrent les garçons.
      Ils sortirent dehors, dépassèrent le portillon et coururent, sous la pluie, le long de la rue. Ils furent soudain projetés à terre comme par une force invisible.
- Excusez-moi ! s'exclama une personne.
- Oui bah mer... Angélique, remarqua Mattieu.
- Comment tu me... Mattieu, Alastor, Lavarix ?
- Oui, c'est nous, dit Lavarix.
- Je venais vous chercher pour aller aux ruines, informa Angélique. J'ai fait des recherches à son sujet, et elles se situent entre notre royaume et celui de la glace.
- Juste une question, demanda Alastor, où est Bastien ?
- Il nous attends chez moi, répondit la fille.
      Les garçons se levèrent et les amis se mirent en route pour le château.

- Le chemin est encore long ? demanda Lavarix.
- Non, on n'en a pas pour longtemps, répondit Angélique.
      Les cinq amis s'étaient mis en route après avoir retrouvé Bastien au château. Ils marchèrent une vingtaine de minutes quand, soudain, Angélique leur fit signe de s'arrêter. Tous levèrent la tête et s'arrêtèrent. Des ruines se tenaient devant eux, et ce qui préoccupait le plus les cinq amis, c'était le trou béant qui y nichait. Les enfants entrèrent dans les ruines. Ils n'avaient pas besoin de torches car les ruines étaient éclairées. Lavarix guidait le groupe à travers les centaines de couloirs, il était le plus à son aise sous-terre. Ils arrivèrent dans une vaste salle. Trois portes menaient à elle et ils étaient arrivés par l'une d'elles. Des torches faisaient flotter des reflets dorés sur le sol et les murs. Au centre de la pièce, sur un socle de granite, il y avait un cube d'or et d'argent, dans une vitrine en verre. Sur le socle, il y avait une écriture étrange.
- Regardez ces signes ! s'exclama Bastien. On dirait de l'Arabescs.
- C'est de l'Arabescs, informa Lavarix.
      Sur un mur en face d'eux, des signes formaient des phrases indéchiffrables.
- C'est incompréhensible ! s'exclama Alastor. Vraiment incompréhensible !
- Non, intervint Mattieu.
- Quoi ? Tu veux dire que tu sais lire ces symboles ! Tu veux rire ! s'exclaffa Angélique.
- Non, je ne rigole pas, répondit-il, très calme.
- Ce n'est pas une plaisenterie alors, demanda Bastien.
- Non, ce n'est pas une plaisenterie, répéta Mattieu.
- Alors, lit nous ça ! ricana Lavarix.
- Alors... commença l'enfant.
      Il s'éclaircit la gorge et récita :
-  « Quand le violet apparaît dans le ciel, c'est un présage de destruction qui s'enclenche. Les royaumes sont en danger. Mais des générations d'individus vont intervenir. Malheureusement, ce phénomène se produira tous les 50 ans. Un royaume caché se situe au Roc aux Liaisons. Un garde est au sommet. Des pièges sont dissimulés dans la montagne et s'enclenche à la seule vue de quelqu'un. L'ascension sera rude, même pour les plus courageux. Pour rencontrer le roi de ce royaume, il faudra risquer sa vie.». Le reste est effacé, rajouta Mattieu.
      En effet, une partie avait presque entièrement disparue.
- Est-ce que quelqu'un arrive à discerner les symboles ? demanda Angélique.
- Non, rien à faire, ils ont disparus, ils sont indéchiffrables ! répondit Bastien.
- Alors essayez de les faire réapparaître ! s'exclama la fille.
- On ne peut rien faire ! cria Alastor.
- Arrêtez de vous prendre la tête ! s'écria Lavarix. Je peux faire quelque chose, enfin, je crois. J'ai le pouvoir le pouvoir de... laissez tomber.
      Il ne termina pas sa phrase. Le garçon s'approcha du mur, à côté des symboles Arabescs. Ce qui se passa par la suite était vraiment étonnant. Sa main disparut et son bras s'allongea pour s'encastrer dans le mur. Le mur se recontruisit et toutes les poussières qui s'impregnaient dedans, tombèrent. Alors que la reconstruction du mur se terminait, les symboles inscrits dessus s'illuminèrent d'une lueur jaune flamboyante, les détachant de leur décor sinistre aux couleurs marron et grise. Lavarix changea également. Sa peau devint aussi grise que le mur en face de lui. Le garçon était devenu de la roche.
- C'est le moment de lire les symboles Mattieu ! s'exclama le garçon rocheux.
- OK, répondit l'autre.« Des héros particuliers aux pouvoirs très puissants et la réincarnation de la grande déesse arriveront à voir ce roi. Leurs pouvoirs ne seront pas à leur puissance maximale, à la puissance pouvant rivaliser avec le monstre dévastateur. Pour arriver à cette puissance, il leur faudra révéler leurs pouvoirs à des endroits emplis de mystères. Ils devront se rendre à la Jungle aux cents ruisseaux, au tunnel chaudière, à la source fusion, à la plaine tonnereuse et au Mont aux mille richesses.». C'est terminé, rajouta Mattieu.
      Lavarix enleva son bras et sa main se matérialisa.
- Fusion ! s'écria Angélique, souriante. Tu as le pouvoir de te fusionner !
- T'emballes... pas, répondit Lavarix, haletant. Je ne peux me fusionner qu'avec le fer, le magma ou la roche, c'est tout.
- Bon... Euh... on ne sait pas qui sont ces héros, fit remarquer Alastor. Et c'est quoi ces lieux et ces pouvoirs non révèlés ?
- Je ne sais pas, répondit Angélique, soudainement sérieuse.
- On devrait peut-être aller visiter ces lieux... commença Bastien.
      Il fut interrompu par des tambourrinements continus. Non ce n'était pas des tambourrinements, mais des pas. Des milliers de pas venaient dans la direction des cinq amis. Ils étaient encerclés, mais ne le savaient pas. Soudain, une horde de femmes et d'hommes dorés entrèrent dans par les trois portes de la salle. Les amis essayèrent, en vain, de les repousser. Alastor fit apparaître des épées électriques. Mattieu lança des sphères psychiques. Bastien les tuait avec son feu. Angélique tirait des flèches qui faisaient des lignes de blessés ou de morts. Des pics de roches sortaient de toutes parts et de nulle part. D'où venaient-ils ? Lavarix était à part, le visage en roche, le bras infiltré dans le roche, dans une concentration infinie, il deployait des rochers en pointe du sol. Les golds affluaient encore, mais, petit à petit, l'armée disparaissait. Soudain, Angélique recula et, Alastor et Bastien firent de même. Mathieu se posa derrière eux, tandis que Lavarix stoppait sa fusion et se redressait. Les cinq amis avaient vu la même chose. Une flaque dorée était apparue au centre de la pièce. Quelque chose s'en éleva, faisant couler de l'or de lui. C'était un homme tout fait d'or.
- Bonjour, jeunes gens, dit le nouveau venu d'une voix grave et moqueuse.
      Il s'élança sur Lavarix, une épée dorée se matérialisant dans sa main. Angélique se plaça entre les deux et ses ailes en acier formèrent un bouclier. Le coup éjecta la fille sur un mur. Le garçon de magma transforma son bras en épée et vint à la rencontre de l' homme doré.
- Fuyez les amis, laissez-moi le combattre seul ! ordonna Lavarix.
- Non ! s'écrièrent tous les autres en chœur. On t'aide.
      Ils deployèrent leurs dernières forces pour combattre l'homme mystérieux. Les golds s'élancèrent, mais des couteaux apparurent d'on ne sait où et s'empallèrent sur les ennemis qui tombèrent. Le nouveau venu apparut derrière la troupe ennemie.
- Nonomanio ! s'exclama Angélique.
      Aucune réponse, il avait disparu. Il réapparut soudain devant l'homme doré et l'attaqua de ses milliers de couteaux. L' homme les para tous, puis, soudain, il envoya une chose dorée au plafond, au-dessus des combattants. Un énorme morceau de plafond tomba sur les cinq amis. Ils ne purent rien faire pour l'éviter car, une avalanche de rochers s'écrasa sur eux. L'homme doré avança vers ses sbires.
- On part, dit-il.
      Une flaque dorée se propagea sur le sol, et les golds disparurent avec leur chef, comme si de rien n'était.

Royana 1 : Une Guerre sans merciOù les histoires vivent. Découvrez maintenant