Chapitre 2

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Maël

Je plisse les yeux pour ne pas me tromper et bien vérifier que c'est lui. Oui, c'est lui avec sa bande de pote. Kail est mon harceleur depuis le collège. Il a comme seul argument que je suis trop efféminé et que je ne mérite pas d'avoir ma place sur cette terre. Il vient me voir quand il est énervé je suis pour lui un sac de frappe, rien de plus, juste une personne sans vie et sans cœur. Étant habitué à cette situation et a ce qui va m'arriver, je panique, car oui, c'est un rendez-vous habituel. Je sais que je suis en danger, mais personne ne réagit dans ce lycée, tout le monde fait l'aveugle face au harcèlement, personne ne veut prendre les choses au sérieux. Donc comme à chaque fois, je me retrouve face à mes démons, que je dois vaincre seul. Je sais que mes copines feront ce qu'elles peuvent pour me protéger, mais c'est assez compliqué. Kail rabaisse tout le monde ici, imaginez-vous que deux filles viennent à défendre un garçon, il lâcherait sûrement des propos misogynes ou encore, parmi de multiples propositions, rabaisserait mes copines sur leur physique. Et je ne veux absolument pas leur faire vivre ça.

À ce moment-là, mes jambes se paralysent et je me retrouve bloqué et contraint de l'affronter. Il se rapproche dangereusement de moi. Je dois avouer que chaque année, il me fait de plus en plus peur. Il est fier d'être au-dessus de tout le monde, fier de causer du mal à chaque personne de ce lycée. Ce type et sa bande sont juste à vomir. Je ne souhaite à personne de les affronter.

-Tu veux que je te défonce ici devant tout le monde ou on va dans un coin plus reculé pour que personne ne t'entende crier, me murmure Kail dans le creux de mon oreille

Sa voie est glaçante, je ressens une haine immense juste à l'aide de son souffle. Ce mec est pourri de l'intérieur.

-Je ne veux pas infliger ça à mes amis, lui répondis-je.

-Très bien ! Ta réponse est très clair.

Il me prend alors par mon col. C'est décidé, il va me cogner. Alors, il laisse sa bande de potes pour m'emmener dans les vestiaires du stade. Je me soumets encore et encore, comme chaque année, depuis la sixième. J'en ai marre. J'ai toujours été comme ça, une personne frêle qui a toujours besoin de soutien pour s'en sortir. Nous arrivons dans le vestiaire, il utilise mon visage pour pousser la porte et allume la lumière pour laisser place à un lieu rempli de mauvais souvenirs, toutes les fois où j'ai reçu des remarques des jugements ou encore des coups, c'était principalement ici, donc je ne suis pas tant que ça dépaysé.

-Sale gay ! Je vais te faire bouffer le sol, me cria-t-il.

Il a toujours zéro argument, il faut vraiment qu'il pense à changer de disques. Ça devient lourd. Il me plaque contre le mur, ma tête et tout mon corps se retrouve coincé par les bras de ce mec. Il tape dans mon visage à l'aide de coups de poing, plus forts les uns que les autres, je saigne de la bouche et j'ai sérieusement mal au visage.

Je ne sais pas ce qu'il me prend, j'ai un élan de colère, j'ai envie de stopper cette situation et le faire redescendre de son ego surdimensionné. Je décide donc de lui cracher tout le sang que j'ai dans la bouche sur son visage. Ça a fait son effet, il me lâche et essaie de s'essuyer avec son T-shirt, mais rien n'y fait, j'ai visé juste. Je profite de ce moment de distraction pour lui mettre un coup de genou dans ses parties génital, le pliant immédiatement en deux, technique très efficace. Je m'en vais, je cours aussi vite que je peux pour fuir ce mec complètement malade. Je l'entends au loin me criant des mots que mon oreille ne perçoit pas à cause du vent qui passe dans ces dernières, c'est tout aussi bien.

Premier jour de cour, première insulte, premier coup de poing. Les seuls points positifs, j'ai réussi à me défendre et lui ai mis un énorme coup à son ego et à sa virilité. Je suis fier de moi. Pour rassurer les filles, je leur envoie un message pour leur dire que je vais bien et que j'ai plein de choses à leur dire. Elles me répondent de les rejoindre aux tables de pique-nique derrière le lycée. Je ralentis la cadence, et je finis par marcher à bout de souffle.

my heart foundOù les histoires vivent. Découvrez maintenant