Chapitre 7

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Sacha

Samedi 10h13

- Mamie ?

- Oui, mon lapin ?

- Je pars à New York avec le lycée dans deux mois. Et je voudrais savoir si je pouvais y aller, je sais que l'argent ne tombe pas du ciel, mais c'est vraiment une opportunité pour moi de partir loin de toutes mes angoisses et de mes problèmes.

- Tu sais que je suis là pour te supporter, mon lapin. Je vais essayer de compenser, mais si tu continues ton petit travail au bar, tu pourrais peut-être partir. Mamie t'aime.

Ma mamie est une personne en or, elle est toujours là quand j'ai besoin d'aide ou encore d'affection, je l'aime du plus profond de moi.

- Moi aussi, mamie. En parlant de travail, je dois filer. Mon patron, ce gros grincheux, ne va pas être content si j'arrive en retard.

- À ce soir, fais attention à toi.

- Bisous, mamie.

Son parfum au cerisier embaume littéralement la pièce, c'est tellement agréable. Je pars de la cuisine, dans laquelle nous étions, ouvre la porte et j'essaie de marcher assez vite pour ne surtout pas être en retard. C'est mon premier petit boulot et je ne dois vraiment pas louper cette opportunité. Avec cet argent, je compte aider ma grand-mère et surtout aller à ce foutu voyage scolaire. Je crois que je pourrais vendre un rein pour avoir la chance de partir là-bas.

10h25

Pile à l'heure, je suis sauvé. Les clients ne sont pas encore arrivés car le bar ouvre à 11h, mais ce foutu patron me fait toujours venir en avance pour préparer l'arrivée des alcooliques, car oui, il faut se l'avouer, ce sont eux nos plus gros clients et mon patron en a conscience. Il met toujours l'alcool en avant dans sa vitrine, c'est honteux de faire ça. Si j'étais à sa place, j'aurais aidé toutes ces personnes en détresse. J'ai moi-même été touché par cette addiction après le décès de mes parents, et la seule qui a pu m'aider, vous vous en doutez sûrement, c'est mon incroyable mamie. Je suis tombé bien bas à ce moment, j'ai fait une dépression et un burn-out. Durant cette période sombre, je n'allais pas en cours et cela a eu des répercussions sur le présent. Ça m'arrive de ne pas aller en cours à cause de cette phobie scolaire que j'ai développée. Je n'ai pas peur des lycéens, c'est juste le lycée en lui-même et tous les souvenirs qui vont avec. Quand j'allais en cours avec la gueule de bois ou encore quand je me mutilais en cours. Toutes ces choses sont derrière moi et je dois avouer que je suis extrêmement fier de moi. Je suis fier de moi. Je suis fier de moi. Le fait de me répéter cette phrase me fait un bien fou et me permet d'aller de l'avant. Je suis brutalement coupé dans mes pensées par une voix tonitruante à côté de mon oreille.

- Tu fous quoi là ?! Les clients arrivent.

Je sais, et lui aussi, que ce ne sont pas des clients qui arrivent mais des personnes affaiblies par leurs problèmes qui arrivent dans le bar et dont il va prendre leur argent.

- Je me dépêche ! Désolé, patron.

Si je pouvais lui foutre mon poing dans sa gueule, je l'aurais fait depuis un bon moment. Ce mec est juste pitoyable.

13h42

J'en reviens pas, elle est là. La fameuse fille avec qui un début d'amour mutuel s'est mis en place depuis quelques semaines. Maddy. Elle est accompagnée de plusieurs copines, je ne l'ai jamais vue.

- Quatre verres de vin pour moi et mes trois copines, s'il te plaît.

Elle rougit, et je trouve ça plutôt mignon. Elle est mignonne entre nous deux. Elle possède une peau noire ébène et des yeux bruns. Ses cheveux frisés lui vont à merveille. Entre Maddy et moi, c'est compliqué, nous ne savons pas encore ce qu'on est, amis ? En couple ?

my heart foundOù les histoires vivent. Découvrez maintenant