New York - 2012
La bataille de New York venait de se terminer, Steve pouvait encore entendre les cris dans sa tête de toutes les victimes qui seraient à déplorer demain, de tous ces innocents qu'ils n'avaient pas réussi à sauver, de ce monde détruit par la haine des hommes, d'un seul en particulier.
Son cœur se serra, se perdit dans des souvenirs si vieux et pourtant si récent de la pire période de l'humanité, des horreurs qu'il avait vu et qu'il pensait ne plus jamais revoir, pensant à cette seconde chance loin de la guerre ou sans doute il n'aurait accès qu'à la paix, la tranquillité, une vie d'espoir.
Tout ce qu'il voyait autour de lui n'était que des ruines, des bâtiments détruits et des flammes à perte de vue. Quand il marchait, il n'entendait que le bruit du verre brisé sous ses pieds, des gens appelant leurs proches, ne voulant en aucun cas croire que ces mêmes personnes étaient sans aucun doute mortes.
Ses poumons le brûlait à chaque inspiration, l'odeur de la mort, de toutes ces choses en flammes, brûlés et détruites s'infiltrant en lui comme un poison, un signe que toutes ces horreurs avaient été bien réelles, que le monde qu'il avait connu ne serait encore une fois plus le même, que tout n'était désormais qu'un véritable enfer.
Puis il vit Tony chuter, et il crut que l'enfer s'ouvrait sous ses pieds, que lui aussi, il l'avait perdu après son sacrifice et il ne saurait y survivre. Il avait déjà tant aimé pour autant perdre encore et encore, sans jamais avoir le courage d'avouer les choses, le courage d'être assez fort. Il était Captain America, le sauveur de l'Amérique, mais jamais il n'avait su sauver ce qui comptait vraiment.
Steve cru réapprendre à respirer quand Hulk intercepta le corps d'Iron Man et le déposa à Terre, il se jeta sur lui, pria pour le sentir respirer mais l'armure était trop grosse, rigide, pour espérer sentir son cœur battre.
Il avait si peur, plus qu'il n'avait jamais eu peur dans toute sa vie, plus peur encore que quand sa propre vie avait été mise en jeu. Il pensa que tout était fichu, qu'il venait de perdre un autre amour, une autre chance d'avenir mais il se réveilla et l'espoir revint avec lui.
"Dites-moi que personne ne m'a fait du bouche à bouche ?"
Steve ne put s'empêcher de très légèrement rire, d'une manière presque imperceptible, hochant très légèrement la tête en regardant autour de lui les ruines de la ville. Puis il se pencha et embrassa Tony, sans même y réfléchir, sans même penser à ce que le milliardaire pourrait dire.
Il s'attendait à un refus brusque, qui lui arracherait le cœur, mais il devait le faire, il ne voulait plus vivre avec aucun regret. Tony allait le détester, savoir tout ce que cette mini-guerre, cette rivalité entre eux voulait réellement signifier.
Sauf que le milliardaire ne le repoussa aucunement et au contraire, poursuivit ce baiser, attrapant la nuque de captain, l'armure froide lui causant un léger frisson, le serrant contre lui comme si lui aussi avait eu la peur de le perdre.
Ce baiser fut le premier, mais fut aussi loin d'être le seul. Chaque nouvelle journée avait eu le droit à son baiser, à ce regard qui pétillait un peu plus d'amour à chaque instant, à ces taquineries échangées au détour d'un café ou bien d'un dîner.
Tony apprenait à Steve à mieux s'intégrer petit à petit dans le présent, leur nouveau monde et Steve expliquait son époque à Tony, lui racontant son enfance, la guerre ou encore sa relation avec Bucky.
Sa voix devenait si triste dès qu'il en parlait, sans même forcément le vouloir, et le brun prenait toujours cela à coeur, cherchant par la suite à le réconforter, venant l'embrasser, le câliner comme si le simple touché pouvait guérir toutes les blessures de l'âme que l'ancien soldat tenait sur son dos.
Après les baisers, les cafés et les dîners, il y eut les nuits, douces tout d'abord, de simples caresses échangées, sans forcément aller plus loin mais repoussant petit à petit les limites, amenant les découvertes dans une toute autre direction.
Puis les nuits étaient devenues plus intenses, les simples caresses ne suffisant plus, un besoin de tout comprendre toujours plus vite et toujours plus fort, cherchant l'autre dans absolument chacun de leurs gestes, chacun de leurs touchers et de leurs baisers.
Leurs regards s'ancrant dans l'autre comme si rien d'autres n'existait dans tout l'univers, comme si les lendemains n'existeraient pas et qu'il fallait profiter de ce qu'ils avaient dès maintenant, leurs corps s'étaient joints pour ne se quitter qu'au petit matin, leurs sourires parlant pour eux.
Les mots étaient arrivés bien après, qu'au bout de plusieurs mois, quand les gestes ne suffirent plus, quand ils dépassèrent la pensée et semblèrent soudainement trop importants pour être retenus par la barrière des lèvres.
Cela n'avait été qu'un murmure, discret, presque inaudible, au détour d'une de leurs nuits, alors même qu'ils ne se voyaient qu'à peine dans les ombres de la chambre. Mais ces mots trouvèrent tout de même le chemin jusqu'aux oreilles de l'autre.
Le silence s'était installé, comme la peur qui ne les avait jamais quittés. Ils savaient pourquoi ces mots ne devaient pas être prononcés, pourquoi, même si ils étaient pensés si fort, partagés encore plus intensément, ils ne pouvaient être dit. Pas maintenant, pas après tout ce qu'ils avaient vécu, pas avec cette peur que demain n'existe plus, que les ruines de New York deviennent celles de leur cœur.
Désormais, il était trop tard, la fuite devenait la seule solution, la seule excuse, devoir fuir pour se protéger, pour éviter que la souffrance ne s'installe. Sauf que leurs mains se joignirent à la place, et les mots furent répétés, encore et encore, afin de les graver en mémoire, de les entendre même quand ils seraient seuls, ne pas oublier à quel point ils étaient vrais et qu'ils le seraient pour toujours.
Désormais il était trop tard pour faire marche arrière, alors ils en profitèrent pour que cet interdit devienne leur possible.
Et pendant que les mots furent répétés encore et encore, les baisers enchaînées, les caresses toujours plus envieuses et les sourires toujours plus beaux, leur amour s'installa complètement, prenant petit à petit une place dans leurs vies, se forgeant une armure solide avec le temps, se construisant comme la ville de New-York fut reconstruite.

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For the Future [Stony]
Fanfiction"J'ai perdu le petit" Cette phrase pleine de désespoir dites après une défaite insurmontable mais qui ne leur fit qu'encore plus de mal, rappelant des souvenirs tragiques d'une vie qui avait été autrefois la leur. Une phrase dites après tout ce tem...