Mirabilia

Chapitre 12 : questions

Marina

Il fait des choses étranges, je suis dans un malaise total.

Il me renifle ??

Il me touche les bras et le visage. Mon cœur s'est arrêté de battre, je suis tétanisée.

J'entends Lisa s'agiter à côté de moi, elle essaye de le faire partir.

Il s'arrête. Il me fixe et s'en va avec un sourire.

Ma respiration rentre enfin à nouveau dans mes poumons.

- « Marina ? Ça va ? »

Lisa me regarde inquiète.

- « Oui. »

Je prends une inspiration et ajoute :

- « Je ne veux pas qu'on en parle. Ça va. »

Je le ressens à nouveau. Ce vide.

Nous entrons finalement dans une petite boutique en pierres blanches. La plus belle boutique de la ville apparemment. La vendeuse nous accueille chaleureusement. Elle a les cheveux rouges, un tatouage représentant des racines sur la joue et elle porte une longue robe de toutes les couleurs avec beaucoup de fioritures. Tout le monde ici a un look très excentrique.

Lisa me tend une multitude de vêtement, je ne sais plus où donner de la tête.

Ça fait maintenant deux heures que je suis en cabine d'essayage pour essayer les vêtements qu'elle me tend. Je ne suis pas étonnée que ce soit sa boutique préférée, tous les vêtements proposés sont très sexy. Je ne suis pas forcément très à l'aise mais d'un autre côté, je suis forcée de constater qu'ils me vont très bien.

Nous arrivons alors en caisse avec une montagne d'articles. Mais d'un seul coup je me sens très bête et stressée.

- « Lisa ? On paye comment ici ? Je n'ai rien...je n'y ai même pas pensé. »

- « Ne t'inquiète pas, je ne t'aurai pas proposé sans avoir prévu le coup. Il n'y a pas d'argent ici. Seulement de l'énergie. Nous sommes riches lorsque nous sommes puissant. Je ne suis qu'une débutante, je n'en ai pas assez pour tout ça. Mais Mme Flith m'en a transmise avant de partir. »

Je ne comprends pas totalement ce qu'elle me dit. Comment pouvons-nous transmettre ce genre de choses ?

C'est alors que je vois Lisa tendre le main à la vendeuse. Leurs yeux deviennent blanc, c'est effrayant. Au bout d'une minute, elles s'arrêtent.

Nous disons au revoir et nous nous en allons.

Je suis époustouflée par ce que je viens de voir.

Elle me propose ensuite d'aller manger quelque chose avant de rentrer. J'accepte volontiers.

Je choisi de gouter des petits beignets roses en forme de fleur. Ils sont délicieux.

Lisa et moi en profitons pour discuter des derniers évènements.

- « Je ne sais même pas par où commencer... Est-ce que tu voudrais revoir ta mère ? »

J'avais déjà réfléchi à cette question.

- « Sincèrement, je suis mitigée. Forcément, je suis curieuse mais d'un autre côté, j'ai peur d'être déçue tu vois ? ça peut paraitre bête mais je préfère m'imaginer une personne bien et ne pas savoir. »

Elle acquiesce.

- « Est-ce que tu sais ce que veut dire être la fille de Laharis ? »

- « Non. J'aimerais que tu me raconte la légende s'il te plait. Mais demain. Aujourd'hui, j'aimerais me reposer, passer une bonne après-midi et une bonne soirée sans prise de tête. »

Elle sourit.

- « Alors ça tombe bien parce que ce soir, il y a une soirée qui est organisée près du lac. J'insiste fortement pour que tu sois d'accord de venir. »

- « Près du lac hein ? Je ne sais pas...Vu ce qu'il s'est passé, j'ai peur du regard des gens. »

- « Si quelqu'un ne te regarde ne serait-ce que de travers, je lui en met une d'accord ? »

Je rigole et hoche la tête. Après tout, ça pourrait me faire du bien.

- « Et tu comptes passer la soirée avec qui dis-moi ? A part moi bien sûr. »

Evidemment. Lisa et ses multiples questions. Je savais bien que je n'échapperais pas à ça après lui avoir tout raconté.

- « Je te l'ai déjà dit, si je parle à quelqu'un ici c'est par amitié, je ne veux rien d'autre. »

- « Oui tu ne veux pas. Mais l'amour s'il viens tu ne le contrôlera pas malgré tout. Aller dis moi au moins ce que tu penses d'eux. »

Je souffle.

- « Thomas est mignon, attentionné, gentil, sécurisant mais peut-être justement trop sur ses réserves, dans les règles et je t'avoue que j'ai un grand besoin de ressentir des choses. Je n'ai pas très envie de t'expliquer pourquoi mais il y a un vide en moi depuis des années et si quelqu'un devrait entré dans ma vie, je voudrais pouvoir commencer à vivre. »

- « Waouh. Oui je comprends tout à fait. Donc il te plait bien mais faut qu'il soit plus spontané. Je lui glisserais le mot. »

Elle rigole et moi je la supplie de ne pas faire ça. Je mourrais de honte si elle le faisait.

- « Et Jules ? »

- « Quoi Jules ? Tu veux que je te dise quoi ? Qu'il est méprisant ? Qu'il pense certainement qu'au sexe ? Qu'il a l'air d'avoir pleins de secrets ? Qu'il est je-m'en-foutiste ? Qu'il a l'air dénué de sentiments ? »

Elle rigole à nouveau.

- « Oui, tu le décris bien. Mais pourquoi tu as passé autant de temps avec lui alors ? »

Je ne répond pas. Je ne sais pas quoi dire.

Mais évidemment elle ne s'arrête pas là.

- « Tu as énuméré ses défauts. Mais tu ressens quoi quand il est là ? »

Je réfléchis.

- « De l'énervement parfois, de l'exaspération aussi. Un peu de nervosité. De le méfiance. De l'intimidation j'avoue. Et puis bon... on va pas se cacher qu'il est aussi vachement attirant. Mais ça ne change rien à qui il est. »

- « Mmhhh...Tu ressens beaucoup de choses alors. »

Je ne réponds pas non plus. Je sais très bien où elle veut en venir mais c'est non.

Il est maintenant temps de payer. J'insiste pour le faire, je veux essayer et ce n'est pas très cher.

Je tends alors ma main. Je me sens en trans complet, c'est très étrange mais pas désagréable.

Une fois fini, la dame me regarde très bizarrement. Quand nous nous en allons, je la vois passer précipitamment un coup de téléphone.

Lisa est toute excitée, apparemment, la fête de ce soir va être géniale.