Mirabilia

Chapitre 11 : une véritable Laharis

Marina

Je me réveille la tête en vrac. Je n'ai aucune envie de sortir de mon lit mais il le faut. Aujourd'hui, je dois aller voir Mme Flith pour lui donner ma réponse. Ensuite j'aurais cours toute la matinée. Hier soir, j'ai reçu un message de Lisa qui m'a proposée de me faire découvrir la ville l'après-midi et d'aller me chercher de quoi remplir ma commode car je ne fais que lui emprunter ses vêtements.

Je me dépêche alors de me préparer et me dirige vers le bureau de Mme Flith.

Au moment où je toque à la porte, je n'ai toujours pas pris ma décision. Je suis indécise à en crever.

La porte s'ouvre toute seule. Mme Flith est derrière son bureau avec un regard grave. On dirait que je n'arrive pas au bon moment. Elle me fixe, attendant que je commence.

- « Bonjour, je viens pour vous donner ma décision. »

- « Alors ? » dit-elle en fronçant les sourcils.

Un long moment s'écoule, je ne sais pas quoi dire.

- « Eh bien... tu ne sais pas. Tu es donc une véritable fille de Laharis. »

La fille d'une porte ?

- « Quoi ? »

- « Tu pourras intégrer chaque cours que tu voudras. Je te demanderai simplement de faire autant d'heures d'entrainement de chaque don. Nous improviserons le jour venu pour la passation d'examen. »

La porte se rouvre et la directrice me fait signe de m'en aller en marmonnant un au revoir la tête plongée dans des documents.

Bien...Je suis contente de pouvoir assister à tous mais par lequel vais-je commencer ?

Je me dirige vers l'extérieur. Tous les groupes sont formés, près à partir dans leur coin s'entrainer avec leur professeur attitré. Je n'ai plus qu'à me diriger vers l'un d'eux.

Je tourne ma tête vers la droite et j'aperçois Thomas qui me regarde avec un grand sourire, se tenant près à m'accueillir en tant que chef de groupe et ami. Je tourne la tête vers la gauche et j'aperçois Lisa et deux autres filles qui ont l'air très amusantes me faire signe de les rejoindre. J'hésite puis je vois à côté d'elles Jules, Camilia et un autre garçon regarder de travers les autres membres du groupe.

J'ai fait mon choix.

Je me dirige vers les flores. Sûre de mon choix.

Nous nous dirigeons vers la partie la plus belle du jardin. Notre professeur, très gentil, nous apprend le nom de certaines plantes et leurs vertus ou toxicité. Il nous demande ensuite de former une file pour, chacun notre tour, essayer de former une plante ou de redonner vie à l'une d'elle.

Tout le monde est très doué, j'angoisse.

Quand vient mon tour je suis tétanisée. Je décide alors de fermer les yeux et de simplement respirer tranquillement.

Quand je rouvre les yeux tout le monde me regarde avec stupéfaction et...peur ?

Des plantes grimpantes sont sorties de mes mains et m'ont entourées, un cercle de feu s'est dressé, les empêchant d'atteindre les membres du groupes. Un vent fort s'est levé, les nuages sont devenus très gris.

C'est alors que nous entendons des cris.

Tout ce que j'ai produit disparait d'un seul coup.

Les cris viennent du lac des nautae. Chaque groupe se met à courir vers eux.

Quand nous arrivons, nous retrouvons tout le monde trempé et une fille allongée au sol, elle semble inconsciente. Leur professeur essaye de la réanimer.

Heureusement, elle est douée, la fille reprend vite conscience et tout le monde souffle.

Thomas s'avance vers moi.

- « C'était fou, le lac a commencé à s'agiter quand elle était dedans. De grosses vagues se sont formées et ont aspergées tout le monde. Amalia n'a pas réussi à remonter à la surface avec toute cette agitation alors on a dû aller la chercher. »

Ma tête tourne, je me sens mal. Depuis que je suis ici, je ne fais que ressentir ce mal de crane insupportable. Tout devient flou. Je ne vois plus rien.

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Mes yeux s'ouvrent, je suis dans mon lit. Lisa est assise à côté de moi.

- « Marina ? »

Je hoche la tête.

Elle se met à parler à une vitesse incompréhensible.

Elle comprend vite que je n'arrive pas à la suivre alors elle reprend.

- « Tu t'es évanouie. Nous t'avons ramenée dans ta chambre. Tout le monde a commencé à parler de ce que tu as fais pendant ta démonstration de don en cours. Il y a une rumeur comme quoi c'est toi qui aurait défoulé le lac. »

Je n'ai aucune envie de répondre à ça. Je suis épuisée et j'ai horreur que tout le monde parle de moi. En particulier quand je ne suis pas là.

- « Tu as dormi pendant plusieurs heures. Il est 14h. L'heure à laquelle nous avions prévu de partir en ville...Mais je suppose que tu es trop fatiguée pour ça. »

Je lui dis non de la tête.

Je veux y aller, je veux changer d'air, me changer les idées et éviter que quelqu'un ne vienne me parler du dernier évènement.

- « Non, je veux vraiment y aller. Je suis prête. »

Elle m'adresse un sourire et nous nous en allons.

Nous montons dans quelque chose qui ressemble à un train mais sans conducteur. Nous y restons durant environ 1h. Nous en profitons pour discuter et rigoler de tout ce qui s'est passé ces derniers jours.

Elle continue de me harceler avec le fait qu'elle voudrait que je me trouve un mec. Je lui ai donc bien spécifier que ça ne m'intéresse en rien.

L'amour n'a aucun sens et n'apporte rien de bon. Ce n'est qu'une illusion.

Nous arrivons enfin.

Je suis époustouflée par la grandeur des bâtiments, par leurs formes étranges et par les habitants avec un style plus que loufoque.

Ce qui m'a le plus interpellée est le sol. Il n'y a que de l'herbe et des plantes. Aucun chemin tracé, aucun bout de macadam.

Elle m'emmène dans une allée pleine de magasins et de stands de nourriture que je n'avais jamais vu de ma vie.

Avant d'entrer dans la première boutique, un homme étrange avec une longue barbe grise et la peau sale nous arrête.

Il me fixe, tourne autour de moi. J'ai peur, je ne comprends pas ce qu'il se passe.