Chapitre 2

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BIP-BIP-BIP-BIP-BI-

Gabriel écrasa avec puissance le réveil, assourdissant aussi tôt le matin. Il grogna, roula sur le côté et sentit ses yeux se refermer, s’assoupissant à nouveau. 

“Nan ! J’ai du travail à faire !” s’exclama-t-il seul soudainement pour s’extirper de cette fatigue parasite. 

Il se redressa, assis sur le bord de son lit, les jambes encore entremêlées dans sa couette fine et délicate. D’un balayement du bras, il se dégagea de cette emprise moelleuse et s’étira longuement, son corps se réveillant peu à peu. Les yeux encore lourds de manque de repos, il alla se chercher son petit déjeuner, un bon croissant français que sa secrétaire allait lui chercher tous les matins, avec un café noir et amer. Il dévorait son repas sans réfléchir, mâchant machinalement son mets. Il appuya sur la télécommande de la télé et zappa les chaînes jusqu’à atteindre satisfaction et mit le son pour entendre les doux opinions de Pascal Praud, son ami proche en dehors de ses heures de travail. L'émission parlait des agriculteurs, aussi Gabriel se rappela son travail et le stress de sa journée lui revint, le menant à éteindre l'écran aussi vite qu’il l’avait allumé. 

-“Monsieur le Ministre, puis-je entrer ? résonna une voix derrière la porte d’entrée de la résidence. 

- Faites donc.”

Après un court silence, et un bruit de porte qui s’ouvre, une jeune femme rentra, dans la pièce, sa secrétaire.

- “Veuillez me pardonner de vous déranger aussi tôt monsieur mais nous venons de recevoir des informations primordiales quant au futur proche. 

- Eclairez-moi, je vous en prie, répondit-il avec sa voix de travail. 

- En premier lieu, commença-t-elle en regardant le bloc note qu’elle tenait dans ses mains, il y a un changement dans votre emploi du temps pour votre réunion à dix-huit heures, qui est décalée à midi. Secondement, l’Elysée reçoit un invité influent du champ politique états-unien mardi de la semaine prochaine et vous serez attendus par monsieur le Président pour mener à bien les discussions. 

- Monsieur le Président m’en avait parlé, mais de qui s’agit-il ? la questionna Gabriel.

- Monsieur le Président ne l’a pas encore communiqué, je m’en excuse monsieur. 

- Ce n’est pas grave, va, la rassura-t-il en remuant la main. C’est tout ce que je dois savoir ? 

- Oui, monsieur. Votre réunion de ce matin est maintenue à sept heures trente. 

- Très bien, vous pouvez disposer alors”, déclara-t-il.

Sa secrétaire s’inclina pour le saluer et le laissa vaquer à ses occupations matinales de nouveau. Il lâcha un soupir bruyant, ennuyé à l’entente de ces nouvelles, une réunion à midi ? Il n'aurait pas de temps pour manger, surtout qu’il s’agissait d’une de ces réunions avec des opposants politiques avec qui il n’arrivait jamais à s’entendre et qui rendaient les discussions particulièrement longues et désagréables. Laissant ces inconfortables pensées de côté, il débarassa la table et se rendit dans la salle de bain afin de se doucher et se brosser les dents. Une fois sa toilette finie, il s’installa devant son miroir pour se raser et faire ses soins pour son visage avec ses produits Pierre Fabres qui lui avaient été offerts par le PDG lui-même en échange de quelques petits accords légaux pour une petite faveur routière de rien du tout. Sa peau plus douce que jamais, il s’habilla dans son costume designer acheté avec son humble salaire et récupéra sa sacoche longchamp, cadeau de sa mère pour son dix-septième anniversaire. 

A l'extérieur, son chauffeur l’attendait déjà, avec son garde du corps Charles-Henry, un ami d’enfance cher à ses yeux. D’un signe de la main il signifia a conducteur qu’il était prêt et ils prirent la route dans la voiture noire sobre. 

Luxure, Politique et MinistresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant