CHAPITRE 5

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Les gémissements remplissaient la chambre de Nassim, qui prenait du plaisir à le voir trembloter sous l’intensité de ses coups de hanche. Leurs vêtements étaient étalés sur le sol tandis que l’immense baie vitrée donnant sur le balcon était entrouverte, laissant entrer un air frais et la pâle lumière de la lune contre la peau des deux hommes. Baignés par sa limpidité, ils s’enlaissaient, se ressentaient, s’embrassaient avec passion. Il pouvait ressentir la chaleur de sa langue dans sa bouche et de son arme de gros calibre. Il gémit et-

- “Gabriel ? Tu m’écoutes ?” l’interrompit Charles-Henry, le ramenant d’un coup à la réalité.

Il ouvrit les yeux et réalisa qu’il était dans la voiture, en route pour le travail, et non plus dans les bras de cet homme qui lui avait fait connaître le septième ciel la veille. Bien que rempli de regrets quant à ce qu’il s’était passé, il ne pouvait empêcher son esprit de vagabonder dans ces terres qui l’avaient tout de même marquées. Il était devenu un autre homme en l’espace d’une soirée, il ne se reconnaissait pas dans ses propres souvenirs, allant jusqu’à se demander s’il ne s’était pas approprié ceux d’un autre. Mais la vérité est parfois troublante, aussi accepta-t-il sa situation et se contenta de tenter de traiter l’information. Mais comment, comment avait-il pu coucher avec un musulman ? Il n’avait pas bu une seule goutte d’alcool, pourtant le lendemain ressemblait à ces fameuses gueules de bois. Nerveux, il secoua la tête entre ses mains et rigola, incapable de faire quoi que ce soit d’autre dans ce moment confus. 

- “Il n’y a rien de drôle, Gabriel, je suis sérieux ! T’as disparu toute la soirée sans répondre à mes messages et maintenant t’es dans le seizième ? mais qu’est-ce que tu fous putain, je faisais quoi s’il t’arrivais quelque chose ? 

- Désolé, je travaillais, s’excusa Gabriel, tout penaud.

- Bien sûr, tu travailles ici le soir sans sécurité ! Je suis pas ton père si t’as envie d’aller en boîte ou de la drogue je m’en fous okay ? Mais préviens moi putain ! T’es le premier ministre et… 

- Et ? 

- Rien, laisse tomber. T’as besoin d’aller où ? soupira Charles, à bout de forces. 

- J’ai une réunion à l’Elysée avec Manu, je ne sais pas encore pourquoi,” répondit Gabriel, monotone. 

Sans rien dire, le chauffeur mit en route son GPS et le trajet se finit en silence. Il ne savait pas à quoi s’attendre pour sa réunion, car à plusieurs reprises monsieur le Président avait évité de répondre à ses interrogations. Plongé dans ses pensées et spéculations, il ne vit pas le temps passer, manquant de s’assoupir à plusieurs reprises, physiquement épuisé des cascades de la veille. Son postérieur lui faisait encore mal, les pulsions de chaleurs fréquentes. Il fallait dre que cela faisait depuis ses nuits folles avec Stéphane qu’il n’avait pas reçu de traitement pareil. La sensation d’un homme dans son intimité lui avait manqué, mais il n’en était pas de même pour la douleur du lendemain. Il essayait de ne pas trop bouger dans le siège de la voiture afin de ne pas trahir son inconfort en restant assis mais il ne pouvait s’empêcher de se rajuster de temps à autres. Il jeta quelques coups d’oeils à sa gauche et voyait Charles-Henry, le visage rempli d’un désarroi palpable. Il aurait voulu le rassurer mais son coeur était ailleurs et il ne pouvait puiser suffisamment d’energie pour formuler la moindre parole réconfortante à ce moment. 

Les bâtiments défilaient à la fenêtre de la voiture, de plus en plus espacés les uns des autres alors qu’ils s’éloignaient du centre de Paris pour rejoindre l’Elysée. Le trajet s’avéra plus long que ce que Gabriel espérait, aussi se connecta-t-il à la stéréo du véhicule afin de pouvoir mettre un fond musical. Le chauffeur, habitué, réglait la voie de sortie du son sur l’écran de la limousine tandis que le ministre faisait défiler ses multiples playlists afin d’en séléctionner une qui correspondait à l’atmosphère. Après de longues secondes, il finit par se décider sur un morceau qui luii était cher et appuya sur le bouton de commencement. Alors que la douce mélodie emplissait la voiture parfaitement isolée, il remuait la tête en rythme, un sourire se dessinant petit à petit sur son visage. Cette musique ne manquait jamais de lui redonner la pêche dans les moments de faiblesse.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 14 ⏰

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