Chapitre 9

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Tom

Je ne sais pas si j'ai fait la pire connerie ou la meilleure action de tous les temps. J'ai beau faire ça pour la protéger, maintenant que je suis seul, elle me manque terriblement. Clément est passé tout à l'heure, il m'a dit qu'elle était malheureuse, mais qu'elle tenait le coup.

Je me retiens chaque minute de lui envoyer un message et de tout lui expliquer, mais elle a trop d'empathie, elle ne comprendrait pas, elle voudra rester avec moi, j'en suis sûr. Mais ce n'est pas ce que je veux pour elle alors nous devons tourner la page. Je vais largement avoir autre chose à penser qu'une histoire d'amour ces prochains mois.

Isalia m'a sauvé la vie, je lui dois bien ça. Esquiver toute cette merde qui gravite autour de moi.

Nous avons eu les résultats des examens quant à la masse dans mon estomac, je me rappelle parfaitement les paroles du médecin, des paroles qui ont changé ma vie à tout jamais.

« Nous avons eu les résultats pour votre masse monsieur, il s'agit d'un cancer de l'estomac. Mais heureusement pour vous et grâce à cette opération nous l'avons découvert à temps. Nous allons devoir vous réopérer pour enlever cette masse, après ça, vous aurez une longue série de séances de chimiothérapie et tout devrait rentrer dans l'ordre. »

Tout ne rentrera pas dans l'ordre, j'en ai pour de nombreux mois et mon estomac restera toujours fragile. J'ai longtemps pensé que ça serait la moto qui m'emmènerait à l'hôpital ou à la morgue. Et bah non, comme quoi le destin ce fou bien de nous. Encore quelques mois et je serais mort sans même que personne ne sache pourquoi. Un accident, c'est bien, c'est rapide, tu ne sens pas la mort venir avec qu'une maladie, ça peut durer des années pour finalement trouver la mort quand même.

- Un peu morose ?

Clément entre dans la chambre, il est le seul visiteur que j'autorise et le seul à être au courant de mon état.

- Je pense que j'ai la bonne excuse pour l'être là, non ?

Il grimace, avouant silencieusement que je n'ai pas tort.

- Bon, tu ne peux pas sortir de ce mouroir ok, mais ce n'est pas une raison pour te laisser aller. J'ai ramené ce qu'il faut pour que nous passions une très bonne soirée. Une soirée comme avant.

Clem me montre ses mains, dans une se trouve un sac MacDo avec, j'imagine, mon menu préféré. Dans la deuxième, se trouve la console de jeux que nous allons pouvoir connecter à la télé. C'est drôle comme des petites attentions comme celle-ci peuvent paraître énorme quand on en a besoin. Je n'ai même pas les mots pour le remercier.

- Avec ça, tu vas être remis sur pied bien plus tôt que la normal mon pote !

- Ça, c'est sûr.

Tout allait parfaitement bien, jusqu'à ce que mon estomac décide de me rappeler à l'ordre et de rejeter absolument tout ce que je venais d'ingérer. La panique arriva et pour mon plus grand soulagement un médecin passait par là à ce moment-là et rentre dans la chambre. Il en appelle d'autres et rapidement, je suis entouré d'un nombre incalculable de médecin, il y a un problème avec mon estomac, je le sens. Je suis mis sur un brancard puis transporter à grande vitesse de salle en salle et d'examen en examen.

- Monsieur, je suis désolé, nous allons devoir vous opérer immédiatement la tumeur est en train de se rependre, me dit-il après m'avoir fait passer un tas d'examens qui se ressemblent tous.

Enfin, j'en sais plus. Clément qui est resté avec moi tout le long et qui me tient la main tente comme il peut de me rassurer, mais je sais qu'il est aussi paniqué que moi.

- Ça va aller, ils vont gérer. Je t'attends dans ta chambre.

J'ai juste le temps de lui dire avant de partir :

- J'ai signé des papiers hier, c'est toi ma famille ici, tu peux leur demander toutes les informations que tu veux et c'est à toi de prendre les décisions importantes si je n'ai pas la capacité de les prendre.

Pour la première fois, je vois des larmes dévaler les joues de mon meilleur ami et je suis vraiment navré qu'elles soient là par ma faute, j'aurais préféré que ça se passe autrement.

...

La lumière m'aveugle, je suis allongé sur mon lit d'hôpital et je ne peux plus bouger. De nombreuses silhouettes s'activent autour de moi.

- Il se réveille.

- Tout s'est bien passé monsieur, vous pouvez prendre votre temps pour vous réveiller. Essayé de ne pas trop bouger pour aider votre abdomen à cicatriser.

Et voilà, c'est reparti dans la boucle infernale, je ne vais rien pouvoir faire pendant un moment encore. Comme après la première opération.

- J'en profite pour vous dire que nous allons commencer la chimiothérapie au plus vite, la tumeur était trop agressive. Je pense que la semaine prochaine ça sera bon pour vous.

Mon regard désespéré se tourne vers Clément qui ne m'a pas quitté.

A love too fastOù les histoires vivent. Découvrez maintenant