Chapitre 15

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Tom

Les paroles d'Ava trottent dans ma tête depuis trois jours, depuis qu'elle les a prononcés. « Elle en a encore plus maintenant » Comment ça ? Elle a des problèmes ? Est-ce de ma faute ?

J'ai décidé de retourner voir Ava pour en savoir plus, je ne peux pas rester comme ça, je sais que j'ai dit que je ne voulais pas retourner vers Isalia tout de suite et attendre d'être sûr de ma guérison mais si elle va mal elle a le droit à une explication.

Je sais qu'elle est chez Clément ce weekend alors je sonne à l'interphone en bas de chez lui puis monte une fois la porte ouverte.

- Salut les amis, vous allez bien ? Désolé Ava de t'avoir fait fuir la dernière fois.

Elle me sourit timidement signe qu'elle me pardonne. Nous nous installons sur le canapé et mon ami nous sers le café. Nous discutons de chose et d'autre pendant un moment et je n'ai pas le temps de lui parler d'Isalia qu'une certaine Marie, elle échange deux trois phrases puis raccroche. Je sens bien que l'air deviens lourd, Ava n'ose pas nous dire ce qu'il se passe.

- C'est Isalia.

Elle hésite puis hoche la tête en récupérant ses affaires.

- Il faut que j'y aille je suis désolée, nous dit-elle.

- Si ça la concerne je viens aussi.

Elle semble réfléchir, puis nous invite finalement à la suivre.

- Dépêchez-vous, je vous expliquerai dans la voiture.

J'attrape mes affaires instantanément, et suis Ava qui part en courant vers sa voiture, Clément ferme l'appartement puis vient nous rejoindre dans la voiture. Nous démarrons à toute vitesse vers l'appartement d'Isa.

- Après que tu l'as quitté, elle a rencontré un autre gars, Marc. Il l'a sauvé d'une explosion dans un bars le soir ou tu as coupé contacte avec elle, elle avait beaucoup trop bu et il en a profité pour se rapprocher d'elle et prendre son numéro. A peu près un mois plus tard, elle a fini par accepter de le revoir, elle se sentait redevable envers lui. Avec l'insistance de Marc ils ont fini par se mettre ensemble et depuis plus rien ne va. Je ne la vois plus et le pire c'est qu'elle est blessée tout le temps.

Je ne comprends pas tout de suite ou elle veut en venir. Cette histoire est clairement à sens unique.

- Tom, il la bat !

Mon sang ne fait qu'un tour, je vais le buter.

- Marie, une des autrices et amie avec qui travaille Isa m'a appelé en me disant que l'évènement ne s'était pas bien passé pour eux deux et qu'elle ne le sentait pas. C'était la première fois qu'elle voyait Marc et elle à sentis que quelque chose clochait.

Je suis furieux d'avoir laissé faire ça. De l'avoir quitter alors que même si elle avait subi ma maladie ça aurait toujours été mieux que ce qu'elle vit aujourd'hui.

- Quand tu l'as croisé à l'hôpital la dernière fois, c'était lui qui l'avait passé à tabac et elle a dit à tout le monde qu'elle était tombée dans les escaliers. Ce jour-là, elle a failli mourir, si je n'étais pas arrivé à temps...

Elle ne finit pas sa phrase mais heureusement. Je n'aurais pas pu entendre ce qu'elle allait dire. J'appréhende beaucoup l'état dans lequel nous allons la retrouver. Si elle ne survivait pas je ne pourrais jamais me le pardonner.

La voiture à peine garé devant l'appartement, je sors en trombe et cours vers l'appartement. Ava me retient le bras.

- Ne sonne pas, entre directement.

Elle me donne la clé et j'ouvre la porte dans un grand fracas, et là je la vois. Au sol, inerte, à peine consciente en position fœtus et lui au-dessus qui lui donne des coups de pieds dans le ventre. Il se tourne vers moi et avant que je ne puisse l'arrêter, il lui donna un dernier grand coup de pied dans la tête, comme pour achever son travail avant que je me jette sur lui. Dans ma fureur je lui assène de nombreux coup de poing. Je laisse ma rage se libérer. Aucun mot ne sort à travers la pièce, les seules paroles que nous entendons sont celle d'Ava qui appelle la police et les pompiers. Clément me rejoins et immobilise se dénommer Marc et j'accours vers Isa.

- Tesoro tu m'entends ?

Aucune réponse, son souffle est faible et irrégulier. Je panique, les larmes dévalent mes jouent sans que je ne puisse rien y faire pour les arrêter. A cet instant je ne peux qu'attendre les secours en la serrant contre moi sans pour autant la blesser plus qu'elle ne l'est déjà. Et si je lui avais fait plus de mal que ce que je pensais ? Et si tout ça était de faute ? Et si elle ne se réveillais pas ? Et si je ne pouvais plus jamais m'excuser auprès d'elle ? Et si je n'étais tout simplement pas assez fort pour voir la réalité en face. Ce n'est pas moi qui l'ai battu, mais c'est à cause de moi qu'elle est dans cet état.

Les premiers arrivés sont les pompiers, suivis de près par une brigade de police. Isalia est rapidement prise en charge et emmené dans un camion loin de moi. Je ne comprends pas ce que les pompiers disent. Est-ce que c'est grave ? Je n'entends plus rien je ne vois plus rien. Je suis perdu.

De son côté Marc est menotté et emmené dans une voiture de police. Un agent nous demande de lui relater les faits mais j'en suis tout bonnement incapable. Que pourrais-je bien dire mise à part que je l'ai laissé tomber. J'écoute sans vraiment entendre mes amis raconter ce que nous venons de vivre et le policier prend la parole.

- Vous êtes arrivé juste à temps, nous dit-il.

- C'était il y a plusieurs mois que nous aurions dû intervenir, marmonnais-je, sans pouvoir m'en empêcher.

Une fois toute nos informations données au policier et sans en savoir plus sur l'état de santé d'Isalia, nous fermons l'appartement et regagnions la voiture pour rejoindre l'hôpital. Un silence de mort s'ensuit durant tout le trajet. Je ne veux pas parler sinon je risque d'être désagréable. Je ne comprends pas qu'Ava n'ait rien fait avant aujourd'hui. Et pourquoi Isalia est resté avec un homme pareil ? Je ne peux m'empêcher de me poser un milliard de questions.

Au service des urgences nous sommes redirigés vers une salle d'attente et nous avons aucun moyen de savoir quoi que ce soit. Une heure passe, puis deux, trois et enfin quatre avant qu'un médecin vienne nous voir. C'est un hommes tout petit, il à l'air très gentil et compatissant.

- Bonjour vous êtes les proches d'Isalia ? La personne d'urgence d'Isalia est Ava Bourgeant.

- Oui c'est moi, dit-elle en se levant.

Nous la suivons, content que le médecin ne fasse aucun commentaire sur notre présence.

- Isalia est hors de danger à l'heure qu'il est, elle sort d'une longue opération après avoir fait une hémorragie interne. Elle souffre aussi d'une commotion cérébrale et d'un traumatisme crânien. Nous avons remarqué lors des examens qu'elle a eu de nombreuse fracture avant aujourd'hui qui n'ont jamais été soignés. Ces blessures sont les signes typiques de violence conjugal.

- Oui docteur, mais c'est fini aujourd'hui, il a été arrêté, lui répond Ava.

- Quand est ce que nous pourrons la voir ?

Le docteur nous sourit, comme s'il ne venait pas de nous annoncer que nous avions failli perdre Ava. Il sourit comme s'il annonçait une bonne nouvelle mais je ne vois que du mauvais.

- Dans une dizaine de minutes le temps qu'elle arrive aux soins intensifs où elle va rester quelques jours avant d'être placée dans une chambre. Elle risque d'être hospitalisé pendant un moment.

Nous attendons encore un instant avant qu'une infirmière nous guide jusqu'à elle. Dans une blouse bleue de l'hôpital, Isalia est relier a toute sorte de tube, dès ses bras, de sous sa blouse, il y en a même un qui sort de sa bouche. Elle semble si faible au fond de ce lit, blanche comme les draps. 

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 03 ⏰

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