A love too fast

Chapitre 8

Isalia

J'ai repris le travail depuis deux semaines, alors que Tom est toujours à l'hôpital. J'alterne entre mon boulot et les nombreuses visites pour voir celui que j'aime. Mais depuis sa blessure par ma faute, il n'est plus le même. Il est disant avec moi. Comme s'il m'en voulait. Il aurait d'ailleurs toutes les raisons de le faire, tout est de ma faute. Je n'en dors plus la nuit. Le médecin m'a prescrit des somnifères, mais je ne veux pas en prendre pour l'instant. Je n'ai pas le droit de me reposer tranquillement pendant que Tom est à l'hôpital.

- Je peux entrer ?

C'est Mathew qui passe sa tête dans l'entrebâillement de la porte de mon bureau.

- Bien sûr.

Il entre et referme la porte derrière lui avant de venir s'installer sur le fauteuil en face de moi.

- Comment tu vas.

Je fais la grimace, ce n'est pas vraiment la bonne question à poser pour quelqu'un qui connaît toute l'histoire.

- Aussi bien que je puisse aller dans de telles circonstances.

- Tout va rentrer dans l'ordre, tu verras.

- Je ne pense pas, Tom n'est plus le même. Je pense qu'il ne veut plus de moi.

Mathew essaie tant bien que mal de me réconforter, mais il est comme moi, il ne sait pas ce qui va se passer et comment va réagir Tom. Personne ne peut vraiment le savoir.

J'ai eu un mauvais pressentiment toute la journée. Impossible de me concentrer sur mon travail, je suis partie assez tôt pour le rejoindre toujours à l'hôpital. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi il n'est toujours pas sorti alors qu'il va beaucoup mieux. Quand je rentre dans la chambre, je le trouve en train de ranger ses affaires que je lui avais apportées dans une petite valise.

- Tu sors enfin ? Le questionnais-je folle de joie.

J'allais peut-être enfin le retrouver.

- Oui, mais il faut qu'on parle.

Mauvais pressentiment confirmé. Il a une mine triste alors qu'il devrait être content de quitter ce bâtiment. Qu'est-ce qui ne va pas sérieux, ça fait des semaines qu'il fait la tête tout le temps et qu'il ne me parle que pour dire des banalités.

- Écoute je suis désolé, mais je veux arrêter notre relation.

Coup de massue, j'en étais sûr, il m'en veut au point de me quitter.

- J'ai plein de choses à régler dans ma vie et je dois le faire tout seul. J'espère que tu ne m'en voudras pas, tu es une femme géniale, tu retrouveras un homme fait pour toi, j'en suis sûr.

- Mais c'est toi que je veux ! J'étais sûr que tu m'en voulais au point de me quitter, que tu m'en voulais d'être resté à l'hôpital si longtemps.

- Je ne t'en veux pas Isalia. Au contraire, tu m'as sauvé la vie, mais aujourd'hui, je dois régler certains problèmes seul. Je veux que tu partes et je ne veux plus te voir.

Je quitte la chambre en courant de toutes mes forces, mes pleurs redoublent, mais Clément et Ava m'attendent aux portes de cet établissement de malheur. Ils ont l'air tristes comme s'ils savaient déjà ce qui venait de se passer dans la chambre là-haut. Comme s'ils savaient que je venais de me faire quitter comme une minable alors que je suis resté à son chevet pendant des jours en pensant que ça allait aller et que notre relation ne pourrait qu'être plus forte après cette épreuve. Visiblement, je me trompais, il avait prévu de me quitter depuis le début de sa convalescence.