softcore | junhao

33.

Le trajet en voiture jusqu'à la maison de Jun avait été la chose la plus longue que Minghao n'avait jamais vécu.

Au départ, il était plutôt jovial.

Il avait dit bonjour à M.Choi, s'était installé à une place de son ami puis avait finalement commencé à remarquer l'ambiance inhabituelle.

Il aurait aimé ne pas savoir reconnaître le changement drastique mais il commençait malheureusement un peu trop bien à connaître Junhui.

Le garçon avait l'air pensif, il ne lui avait pas adressé la parole du trajet et c'était tout juste s'il lui avait accordé un regard.

Au début, Minghao avait essayé de se convaincre que l'aîné devait seulement être fatigué.

Mais plus le temps passait, plus l'ambiance commençait à peser sur lui, lui hurlant cette même phrase :

"Tu as fais quelque chose de mal."

Alors, lorsqu'ils étaient enfin arrivés dans la chambre de l'aîné, que la porte fût close et que les deux adolescents furent seuls avec leurs doutes, Minghao attendit.

Il posa son sac et attendit.

Attendit patiemment que Jun ne lui explique la raison de son comportement si étrange.

Il attendit longtemps.

En fait, il n'était même pas sûr que Jun remarquait qu'il attendait.

Le brun ne lui avait toujours pas accordé ne serait-ce qu'un coup d'œil, se contentant d'aller s'asseoir à son bureau et de sortir un devoir maison pour s'occuper.

D'accord, Minghao commençait peut-être à perdre patience.

"Jun."

Le garçon ne réagissait pas, le noiraud fronça les sourcils.

"Jun, tu me fais la gueule ?"

Là, l'aîné se redressa, il tourna même la tête en sa direction et Minghao avait beau ne toujours pas connaître la raison de son agacement apparent, il était au moins sûr d'une chose.

Au delà d'être énervé, Jun avait l'air blessé.

"Non. Pourquoi ? J'ai une raison ?" Demanda le brun presque ironiquement.

"D'accord, tu me fais clairement la gueule." Reprit Minghao en s'approchant quelques peu du garçon, finissant même par s'adosser à son bureau. "J'ai fais quoi ?"

Jun lâcha son stylo, posant sa tête dans sa main pour contempler le cadet plus aisément.

"Je ne sais pas."

"Hein ? Mais alors-"

"Justement."

Silence.

L'air était glacé et même si Minghao savait qu'il n'avait rien fait de mal, la petite voix dans sa tête le forçait à se convaincre le contraire.

"Une semaine sans ma présence, c'est vraiment tout ce qu'il t'as fallu ?"

"Mais enfin de quoi tu parles ?"