softcore | junhao

53.

Le lendemain matin, c'était le soleil qui avait réveillé les deux garçons.

Au départ, Minghao avait mis un long moment à comprendre où il se trouvait.

Il avait analysé ses alentours et avait d'abord estimé qu'il devait se trouver dans un rêve, alors il s'était d'avantage rapproché de Junhui dans le grand lit, affamé de sa chaleur.

Minghao avait froid, ce qui n'était pas anodin étant donné que nous traversions encore une froide semaine de février, que la fenêtre de la chambre était ouverte et qu'il... était nu ?

Étant donné qu'ils étaient nus.

Le rouquin paniqua silencieusement avant de se rappeler les évènements de la soirée précédente (plutôt des quelques heures auparavant).

C'était de Jun dont on parlait, pas d'un parfait inconnu.

Il faisait confiance à Jun, il pouvait faire confiance à Jun.

Minghao soupira d'aise.

En vérité, il ne s'était jamais vraiment posé la question de si ce genre d'actions étaient appropriées pour son âge.

Disons qu'il y avait originellement été initié d'une façon... Il ne voulait pas s'en rappeler.

Longue histoire finissant avec trop de larmes à son goût, Mingyu.

C'était toujours la même question qu'on lui demandait de se poser.

"On est trop jeunes pour ça ?"

Ce genre de questions et d'affirmations n'avaient jamais eut de sens selon lui.

Pourquoi, du haut de ses 17 ans, il était assez vieux pour aller en prison mais pas assez pour faire l'amour ?

Pourquoi, du haut de ses 17 ans, il était assez vieux pour trouver un travail mais pas assez pour commettre un crime ?

Des questions qui n'avaient évidemment jamais de réponses, c'est pour ça qu'il ne se les posait pas.

Il ne se posait pas la question de si ce qu'il faisait serait considéré par le monde comme une "bêtise".

Si le ressenti était bon, alors c'était bien.

Et en l'occurrence, il y avait maintenant quelques heures, le ressenti était bon.

Il n'y avait pas eût de malaise, pas d'hésitation, seulement... de l'amour ?

Oui, de l'amour.

De l'amour presque innocent dont Minghao ne se savait même pas capable.

Il avait eût l'impression... non, il avait toujours l'impression dans l'instant que la réalité ne pouvait pas le rattraper tant qu'il était avec Junhui.

Il se sentait bien avec lui, il se sentait libre.

Ses bras se resserrèrent autour du torse du plus vieux, endormi et une expression apaisée au visage.

Les alentours étaient éclairés par le lever du soleil.

Minghao voyait tout de la table de chevet à côté du lit, aux nombreuses étagères comportant des livres et des films en tout genre, au bureau bien trop peu décoré selon lui, aux rideaux qui n'avaient aucunement été fermés depuis hier soir, à la porte de la salle de bain nettement fermée, à Junhui à ses côtés dans ce lit qui aurait été trop grand pour une seule personne, différemment.