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"Tu peux au moins me dire ta couleur préférée, non ?"

Jun avait suivi Myungho toute la matinée.

Il était seul durant la pause ? Jun l'accompagnait en lui posant des questions plus librement.

Myungho ne savait pas comment se rendre à l'une de ses classes ?
Jun l'y lui conduisait même s'il ne le lui avait pas demandé.

Il était assis seul en cours ?
Jun allait s'asseoir à côté de lui.

Toujours en lui posant de nouvelles questions.

Jun était une boîte à parole.

Myungho se demandait honnêtement comment il pouvait parler autant sans jamais se fatiguer.
Aussi il espérait secrètement qu'il se nouerait la langue et ne produirait plus aucun son de la journée.

Les trois premiers cours étaient passés et il était maintenant temps pour le dernier cours de la matinée, Chinois.

Autant dire que Myungho était désespéré.

Pour le plus grand malheur du garçon, il se trouvait que lui et Jun possédaient exactement le même emploi du temps, enfin, avec quelques variations, sûrement, mais ils se voyaient pour autant au moins trente heures par semaines.

Myungho n'en pouvait déjà plus.

"Tu as quelle matière, là maintenant ?"

Myungho ne répondit pas, pour la quarante-troisième fois aujourd'hui.

Le garçon commença simplement à marcher vers sa classe, il savait où cette dernière se trouvait.

"Pourquoi tu ne me réponds pas ?" Demanda Jun avec une voix d'enfant faisant un caprice.

Le noiraud supposait qu'il tentait de sonner plus mignon mais en toute honnêteté, ça l'agaçait plus qu'autre chose.

"Bon, écoutes. Laisses moi tranquille et vas en cours. Je n'ai pas envie de te parler alors arrêtes de me harceler comme ça. Ça devient flippant, mec." Myungho parla vraiment pour la première fois, froidement.

Jun s'arrêta sur place et leva les yeux au ciel, c'était fou comme, même ainsi, il n'avait pas l'air énervé.

Myungho reprit son chemin.

"C'est pas la peine de parler comme si je t'avais rendu orphelin !" Lâcha soudainement Jun sans se rendre compte du poids de ses mots.

Le plus jeune s'arrêta en plein milieu du couloir.

Il se retourna, s'approcha de Junhwi puis le regarda dans les yeux.

La teinte moqueuse de son regard rechargea le sang dans ses veines et sans crier gare,

Bam

Myungho frappa Junhwi si fort que sa tête entière tourna.
Le garçon eût à peine le temps de réaliser ce qu'il se passait et de sentir la douleur dans sa joue qu'un nouveau coup de poing s'abattait sur son visage.

Et un autre.
Et encore un autre.
Et encore et encore un autre.

Junhwi était maintenant au sol et en sang et Myungho ne retenait plus ses coups.
Il ne savait même plus pourquoi il frappait le garçon.

softcore | junhaoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant