softcore | junhao

16.

Myungho était enfin sorti et ce qui était sûr, c'est que l'ambiance de mort n'était clairement pas partie avec lui.

En fait, c'était comme si son départ avait même déclenché une tempête de neige bien plus froide qu'avant.
Junhwi était figé dans la pièce à vivre et attendait avec appréhension les commentaires de son père.

Ça devait déjà faire au moins cinq minutes qu'ils se tenaient dans la pièce sans rien dire.

"21 ans, Daegu, diplômé.. C'est un bel homme que tu m'as dégotté là, Junhwi." L'homme s'exprima sur un ton plus sévère encore que celui qu'il utilisait depuis maintenant trois heure.

Junhwi ne savait pas quoi répondre.
Alors il garda les lèvres closes.

"Comment l'as-tu trouvé ?" Demanda t-il en haussant les sourcils, semblant demander une confirmation des dires de Myungho.

Jun avait envie de disparaître.

L'homme s'approcha de lui d'une démarche inquiétante et s'il ne se contrôlait pas, le garçon était sûr qu'il aurait reculé de quelques pas.

"L'un des élèves de ma classe m'a mis en contact avec lui, il ventait ses services et sa discrétion." Mais Junhwi était un bon menteur et avait une bonne mémoire.

Même terrifié, surtout quand il était terrifié, c'était comme un système d'autodéfense qui s'activait dès qu'il se sentait en danger.

L'homme haussa les sourcils.

"Vous n'avez pas à vous inquiéter, père."

"Je ne m'inquiète aucunement. Saches que si je ne vois pas d'évolution d'ici deux semaines, je ne laisserai plus jamais cet homme franchir les portes de cette maison." Avait-il expliqué d'un ton glacial.

Jun se força à ne pas froncer les sourcils lorsque l'homme reprit.

"Ne te sers pas de ces deux semaines pour tout foutre en l'air, Moon Junhwi." Finit-il en quittant enfin la pièce, laissant Jun seul avec ses remords et ses pensées sombres.

Il s'efforçait de se dire que c'était faux, il n'avait pas tout foutu en l'air.

Il s'efforçait de se dire que tout ça n'était pas de sa faute.

Il s'efforçait de se dire que même s'il essayait, il ne pourrait pas changer.

Et pourtant ça le tuait.

Il voulait changer, il n'avait pas envie d'être l'un d'eux.
Il n'avait pas envie de perdre tout ce qu'il aimait juste à cause de préférences qu'il pourrait se forcer à abandonner.

Dès qu'il trouvait quelqu'un intéressant, cette frayeur lui restait en tête.

Et s'ils savaient ? Et s'ils apprenaient ?

De toute façon, la réponse à ces questions était toujours la même.

Ils ne t'accepteraient pas.
Il te détesteraient et ils auraient raison de te détester.
C'est dégoûtant.

Alors Jun avait peur.
Il ne savait même pas réellement ce qu'il avait, ce qu'il était.

Il avait d'abord pensé que c'était une maladie, ça devait être une fièvre qui déreglait tout ses sens.

Ou bien peut-être était-ce simplement un passage confus de la vie d'un adolescent ?

Puis, ça avait persisté.