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Le temps devenait long.

Myungho n'avait aucune idée de combien de temps s'était passé depuis la mort de Seungcheol.

Il ne comptait plus les jours.

Myungho n'était pas allé en cours depuis.

Myungho n'avait pas sourit depuis.

Myungho n'avait même pas parlé depuis. 

Cela devait peut-être faire un peu moins d'un mois ?

Ce n'était pas important, la seule chose à laquelle il pouvait penser était le sang qu'il avait sur les mains.

Myungho avait tué Seungcheol.

Myungho avait détruit la maison.

Comme chaque fois, Myungho avait tout ruiné.

Il avait tout ruiné avec ses parents.

Il avait tout ruiné avec Mingyu.

Il avait tout ruiné avec ses frères.

Il avait tout ruiné avec Junhui.

Junhui.

Junhui lui manquait tant.
Il lui manquait comme tout.

Mais il ne méritait aucun réconfort.

Alors, sous le pommeau de douche qui brûlait son corps comme une pluie d'acide, Myungho laissa les larmes couler silencieusement.

Cela lui arrivait souvent en ce moment, il était habitué.

Tellement habitué qu'il ne sentait plus les larmes couler le long de ses joues, ou bien c'était l'eau chaude qui tombait sur lui ? Il ne savait plus vraiment.

L'eau faisait couler la couleur rouge de ses cheveux le long de son corps nu, toujours recouvert de cicatrices en tout genre.
C'était presque comme si elle ravivait chacune d'elles.

Le garçon ouvrit ses yeux embrouillés d'eau salée, laissant son regard tomber sur la brûlure de son avant bras.

Myungho déglutit.

Son cauchemar récurrent vînt à sa mémoire.

La maison, sa mère, Mingyu, le feu, la douleur, Junhui.

Et encore.

La maison, sa mère, Mingyu, le feu, la douleur, Junhui.

Sans jamais s'arrêter.

La maison, sa mère, Mingyu, le feu, la douleur, Junhui.

L'eau rougies sur ses mains lui coupa la respiration.
Myungho ne parvint pas à contrôler la façon dont ses jambes avaient décidé de le lâcher, son dos se heurta contre le mur froid douloureusement.

Et alors qu'il ramenait ses jambes contre sa poitrine pour arrêter les battements incessants de son cœur, qu'il frottait sa brûlure avec toute la force qu'il avait comme s'il priait que la douleur ne s'en efface, il entendit une voix.

"Minghao," C'était Jihoon, de l'autre côté de la porte.

"Minghao, tout va bien ?" Il sonnait comme s'il savait pertinemment que ce n'était pas le cas et que le plus jeune ne lui répondrait pas.

Un petit silence et il pût entendre l'aîné soupirer lourdement avant de lui murmurer un "Attends.".

Quelques secondes plus tard, un bruit de porte s'ouvrant et des pas en sa direction le convinrent de garder la tête baissée.

Il entendit un bruit de craquement, comme une personne s'acroupissant, avant que cette même personne ne coupe le jet d'eau qui noyait doucement sa figure frêle.

softcore | junhaoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant