Toi de l'autre côté de l'Arme

chapitre 13

"La policière opine du menton et lâche l'épaule de Neuvillette. Il part en direction du commissariat sans se retourner pour adresser un regard à la femme qui a essayé de le rassurer."

Le mois de février s'est écoulé difficilement. Neuvillette n'était plus concentré comme avant dans son travail pendant un certain temps. Il n'a pas vu Wriothesley depuis, mais a croisé à plusieurs reprises Sigewinne se baladant avec deux petites filles. Deux fillettes ayant un accessoire sur la tête. Une capuche en forme de tête d'animal pour la première et une sorte de béret violet pour la seconde. A chaque fois que Neuvillette voyait la gamine qu'il aimait tant, les deux autres enfants étaient avec elle. La seule pensée qui traversait la tête du lieutenant quand il les voyait était que leurs parents étaient inconscients pour laisser des fillettes de six ans dehors sans surveillance. Après tout, Neuvillette ne savait pas si les enfants étaient accompagnées, il ne restait pas à les observer comme un adulte problématique pour savoir si les filles étaient bel et bien sous surveillance d'une autre personne.

Le mois de mars a débuté il y a trois jours. Rien de particulier pour le moment, juste quelques crimes mineurs à résoudre par ci par là et qui se finissent en très peu de temps. La petite collègue du lieutenant n'a cependant pas arrêté ses gamineries et attend toujours que Neuvillette lui paye un restaurant pour le déplacement inutile qu'elle a dû faire il y a plus d'un mois. Être aussi têtue devrait être interdit, pour une chose aussi futile d'autant plus.
Furina ne manque pas un jour pour lui rappeler le fait que Neuvillette lui doit un restaurant. Le lieutenant a supporté ça pendant deux semaines avant de menacer sa collègue de faire en sorte de demander au patron de la virer de l'équipe. Après ça, elle s'est faite silencieuse, il faut croire que perdre son travail n'était pas la première chose qu'elle désire.

- Neuvillette excuse moi, je prends la suite tu peux retourner au commissariat.

- D'accord, tu m'enverras ce que tu trouves.

- Évidemment.

La collègue blonde de Neuvillette regarde l'homme avec un sourire sur le visage. Elle sait que son collègue l'apprécie et ça la rend heureuse, le fait qu'elle n'est pas besoin de faire l'hypocrite avec lui contrairement avec Furina est plaisant. Elle n'aime pas sa petite collègue, même si elle a légèrement changé et prit en maturité, elle reste désagréable et enfantine.

Neuvillette sort de l'appartement dans lequel a eu lieux le meurtre, même si ça ressemble bel et bien à un suicide. Sa voiture est garée assez loin, marcher ne le réjouit pas vraiment car sa nuit à encore été courte à cause des bruits incessants des voisins et de leur soirée d'ado.
Le soleil règne dans le ciel accompagné d'une température plaisante et une petite brise de midi.
Il se dirige vers le parking à environs huit-cents mètres d'où il est. Ses pensées divaguent sur quelque chose de totalement différent de son travail. Il ne prête pas vraiment attention à où il va et trébuche sur un casque de chantier à moitié cassé abandonnéau milieu du trottoir. En insultant l'objet laissé, il continue son chemin la tête baissée se sentant ridicule alors que personne ne se trouve dans les parages. C'est bien intriguant d'ailleurs, un samedi midi et personne n'est dehors.

Le blond arrive à sa destination et met la clé dans la serrure de sa voiture. Elle ne fait pas le même bruit que d'habitude et seulement un seul des phares s'est allumé. C'est vraiment la dernière des choses que Neuvillette souhaite actuellement, il travaille déjà sur un crime résolu d'avance et sa voiture décide de n'en faire qu'à sa tête.

"Pourquoi tout est aussi inattendu aujourd'hui?"

Contre toutes attentes, la voiture marche normalement et aucuns signes que quelque chose de mal pourrait se passer. Il retourne donc au commissariat pour venir en aide à Clorinde en attendant les analyses de Navia.