I. La tête dans les nuages

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J'ouvris les yeux lentement , la bouche pâteuse et le cœur encore endormi.
D'un coup d'œil rapide , je regarde l'heure affichée sur mon réveil ;
huit heures quart .
J'ai tardé au lit aujourd'hui !
Je frotte mes paupières machinalement avant de me diriger vers la cuisine avec peu d'entrain .
Je n'aurai pas dû terminer mon livre hier soir , ça a chamboulé tout mon rythme de sommeil de rester debout aussi tard .
L'ambiance de la maison est étrange, comme figée, et le regard de mes parents se posent sur moi dès que je pose un pas à l'intérieur de la cuisine .
J'ai raté quelque chose..?

P : " Ah , te voilà ma chérie ! Viens t'asseoir ! Dis donc , je ne t'ai jamais vue te lever si tard !"
Il prend un air sarcastique avant d'avaler une gorgée de café.

Les mots de mon père parviennent plus au moins à m'extirper de mes pensées . Prenant place à la table , ma mère passe derrière moi pour me déposer un baiser sur le front , passant sa main dans mes boucles rousses .

M : " Bon anniversaire, ma puce ! Joyeux dix-sept ans ! "
Me dit-elle d'un ton jovial.

Mais oui ! C'était donc ça ! Mon anniversaire !
Ça m'était complètement sorti de la tête, je n'ai pas souvent l'habitude de le fêter.
Je lui renvoie son sourire .

I : " Merci , mom ! J'avais totalement oublié, pour être honnête . "

Mon père se racle la gorge avant de poser ses coudes sur la table , prenant un air sérieux .

P : " Écoute, Iris , tu sais bien qu'on a déjà parlé plusieurs fois de mon frère en Allemagne.. Et bien , il est d'accord pour te prendre comme apprentie dans sa boîte de management pendant un an . Avec ta mère , on a discuté , et comme on sait que ça te plairait beauc- "

Je renchérit , ne lui laissant pas le tant de finir sa phrase .

I : " J'aurais le droit d'y aller ?! Vraiment ?? C'est incroyable ! Vous êtes les meilleurs parents du monde ! "

M : " Oui , mais ce n'est pas le club Med ! Ta cousine sera là pour veiller sur toi , elle a un an de plus que toi . Si tu fais des bêtises, on le saura ! On attend du sérieux de ta part , Iris . "

Aïe.. Quand ma mère m'appelle par mon prénom , c'est jamais bon signe . Elle a l'air moins emballée par l'idée que mon père , sûrement car elle n'a jamais vraiment apprécié mon oncle .

I : Tu peux compter sur moi mom , sérieusement ! Tu sais bien que je préfère toujours rester à la maison bien au chaud que de sortir en boîte , quand même..

Je tourne la tête pour regarder mon père.

Au fait , je pars quand exactement ? Vous en avez déjà parlé avec tonton ?

P : Demain !
Il me regarde avec un grand sourire aux lèvres , fier d'annoncer son ultimatum de façon inattendue. Me l'aurait-il dit si je ne lui avait pas demandé ?!

I: Quoi ?! Vraiment ? Ce n'est pas une blague ? Mais j'ai encore plein de choses à faire ! Je devais trier les vêtements de ma garde robe ce week-end...

P: Et bien , c'est une bonne occasion de le faire , tu mettras ceux que tu mets toujours dans ta valise ; direction Magdebourg !

M: Je t'aiderais à tout ranger , pas de panique. Tu sais à quel point j'adore que tout soit organisé !

Je sentais mon cœur se serrer dans ma poitrine . J'étais très heureuse de partir , sans aucun doute , et forcément excitée de découvrir le métier !
Seulement , quitter mon pays natal du jour au lendemain..
Tout laisser en plan comme ça.. c'était un peu démesuré, pour le coup .

Le reste de la journée, j'étais complètement ailleurs , partagée entre les cartons et les sacs d'affaires , et un étrange sentiment de nostalgie.. Mais je ne pouvais que rêver de ce qui m'attendais là bas . Je voulais me faire de nouveaux amis , socialiser avec ma cousine et le reste de ma famille que je connaissais si peu , faire du tourisme.. les paysages à ma disposition sur Google et dans les livres photos me faisaient désespérément rêver . Mon angoisse se transformait en impatience au fil de la journée.
J'avais complétement la tête dans les nuages , redescendue de temps à autre par ma mère et des conseils de sa maniaquerie pour une valise parfaite .

Arriva le jour du départ , je prendrais le train en direction de la gare où viendrai me chercher un des chauffeur privé de mon oncle . Je me doutais que cette boîte avait les moyens de rouler ! Ça ne fis que d'alimenter encore plus mes appréhensions sur mon séjour .
J'ai crû que ma mère ne me laisserait jamais partir, elle m'a serrée dans les bras pendant au moins dix bonnes minutes. Je ne l'avais jamais vue comme ça.
Mon père s'est contenté de me dire ;
"Envoie-moi des photos rigolotes , et n'oublie pas de m'acheter une barre de toblerone à l'aéroport au retour."

C'est du lui tout craché ! En route vers la gare, je ne pouvais m'empêcher de rigoler toute seule en repensant à cette phrase . Le chauffeur du taxi devait sûrement penser que j'étais un peu dérangée.

𝕱𝖊𝖊𝖑 𝖎𝖙 𝖆𝖑𝖑 ~ ʙɪʟʟ ᴋᴀᴜʟɪᴛᴢ ꜰᴀɴꜰɪᴄᴛɪᴏɴOù les histoires vivent. Découvrez maintenant