Je sentis ma poitrine se soulever rapidement, douloureusement, en panique.
Luca était furieux.
Son visage était tendu, sa mâchoire crispée et il me toisait dans une violence palpable qui m'était destinée. Si des yeux pouvaient parler, ils me diraient même : « j'en ai plus qu'assez de toi ! ».
Et si ce constat brûla secrètement mon cœur, je n'en dis rien.
De toute façon, je n'eus même pas la force de me justifier. Il n'y avait rien à dire. J'avais frappé un homme, encore et encore, comme une furie, et si je n'avais pas déjà été leur ennemi avant, cela aurait été le cas maintenant.
— Bon Dieu ! continua Ophelia, énervée, et elle me rappela un instant Donna. On est en deuil !
Je jetai un faible regard derrière le Verratti. Ophelia se tenait à quelques portes plus loin et elle dévisageait avec effroi les gardes. Mais je n'eus pas le temps d'en voir davantage que Luca serra sa prise sur mon épaule. Il la serra si fort que je grinçai des dents pour ne pas faire de bruit.
— Ne peut-on pas avoir juste un jour, un jour sans violence ?!
Mais à la voix de la rousse, Luca me lâcha subitement.
Comme si sa présence l'avait réveillé.
Puis il s'agenouilla devant moi et... Et mon estomac se retourna quand sa main s'empara de ma joue, pour m'obliger à croiser son regard.
— Amore, vous allez bien ?
Je déglutis difficilement, incapable de répondre.
Son ton inquiet était en contradiction avec ses yeux glacials. Mais de là où elle se tenait, Ophelia ne pouvait pas le voir.
Luca s'empara du mouchoir dans la poche de son costume et il commença à essuyer délicatement les larmes et la sueur sur mon visage, au lieu de m'étriper comme il le voulait secrètement, j'en étais certaine.
Mais je pouvais sentir une tension insoutenable avec les deux Capos et les gardes autour de nous. Ils suivaient cette scène sans dire un mot, tandis que Ophelia soufflait derrière nous, ignorante.
— Je vais chercher le Dr. Diop, murmura Andrea.
Il s'éclipsa et Luca rangea son mouchoir.
Je devais dire quelque chose.
Je devais parler.
Mais avant que je puisse articuler dire quoi que ce soit, il regarda mes gardes.
— Que lui avez-vous fait ?
Celui qui était encore conscient nous fixa, estomaqué par la question. Il me jeta même un coup d'œil, hébété, mais j'étais aussi perdue que lui.
— Que lui a-t-on fait... ? bégaya-t-il, le teint blafard. Mais... M-mais c'est elle qui...
— Le Don vous a posé une question, l'interrompit la voix du Capo Riccardo.
Le boucan avait alerté les gens à l'étage. Je ne savais pas quand il nous avait rejoints, mais il était venu avec Vincenzo. Le garde du corps se tourna vers son Capo et je vis son teint pâlir de plus belle.
Je n'avais jamais vraiment fait attention à mes gardes. Je ne les avais jamais regardés. Ils ne m'avaient pas intéressée. Mais maintenant qu'il était en train de perdre ses moyens et que son cou devenait écarlate, je réalisai à quel point il avait été jeune.
Celui que j'avais cogné aussi.
Ils étaient dans leur vingtaine.
— JE SUIS DÉSOLÉ ! explosa-t-il tout à coup en collant son front au sol. Mon coéquipier l'a touchée... De manière inappropriée ! LA FAUTE NOUS REVIENT ENTIÈREMENT !
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LA RACINE DU MAL [TOME 2]
أدب تاريخيC'est le tome 2, la suite directe de LA FLEUR DU MAL, disponible sur mon profil. note : la cover n'est pas la version finale Après les malheureux événements du réveillon de Noël, la nouvelle année s'entame avec des changements majeurs pour Nera. Da...