29. Tension

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Benicio

Le corps inconscient de Athena reposait dans mes bras alors que j'entrais en trombe dans l'hôpital, l'odeur de désinfectant et de propre pénétrant dans mon nez à l'instant où je franchis les portes. Quelques infirmières m'observèrent un instant avant que l'une d'elle sorte par une porte avec un brancard sur lequel je déposai Athena, son corps plein de plaques et son visage devenu lentement violet et bleu.

- Monsieur, vous devez reculer, on a besoin d'espace.

La voix raisonnait dans mes oreilles et pourtant, je n'arrivais pas à exécuter l'ordre, tout ce que je voyais, c'était son visage était difficulté qu'elle avait pour respirer, tout ça, à cause de moi. L'une des infirmières m'éloigna doucement, mais mes yeux ne quittaient jamais Athena, observant absolument tout ce qu'ils lui faisaient avant qu'il ne l'emmène derrière deux portes battantes. Je fis quelques pas pour la suivre, mais le corps d'une jeune femme se dressa devant moi, son regard m'observant attentivement dans l'espoir d'attirer mon attention, mais mes oreilles continuaient de siffler comme si on avait tiré à côté de mes tympans et que j'étais totalement déboussolé.

- ... Monsieur, qu'est-ce qu'il c'est passer ?

- Le... C'est le poisson elle... Merde, elle est allergique au poisson...

La blonde hocha la tête en ajustant sa tenue, et je reposai mes yeux sur les portes comme si par magie, elle allait apparaître derrière.

- On va s'en charger, ne vous inquiétez pas.

Je l'aperçus s'éloigner, et mes poings se serrèrent à l'idée de ne plus jamais la revoir, ça voudrait dire que j'avais failli à mon devoir, j'avais raté mon travail... Et je ne ratais jamais... Jamais.

- S'il lui arrive quoique ce soit...

- Ne vous inquiétez pas ! M'interrompit la jeune femme.

Elle disparut derrière les deux portes exactement comme Athena quelques minutes plus tôt, me laissant seul, planter dans ce couloir pratiquement vide, les bips des machines se mélangeant à toutes mes pensées envahissantes.

Putain, j'avais merdé, c'était ma faute...

« T'as tué ta mère, tu l'as tué, c'est ta faute »

Non... Non... J'ai rien fait... C'est pas moi, c'est pas... C'est pas moi !

Je sentis mon pouls s'accélérait en même temps que la panique se mélangeait à ma colère et sans réfléchir, je quittai l'hôpital en trombe, démarrant ma caisse bien trop vite que je vis plusieurs radars me flasher, mais je m'en battais les couilles. J'étais trop aveuglé par le remord et la colère pour penser aux conséquences d'une telle vitesse. J'entendais le moteur grondait chaque fois que j'appuyais sur l'accélérateur et que le tableau affichait la vitesse démesurée à laquelle j'allais, et je savais que si une voiture surgissait de nulle part, je n'aurais pas le temps de l'éviter, mais peut-être que c'était exactement ce que je voulais...

Je revoyais son corps sous les coups d'Isaac, les sirènes des ambulances qui raisonnaient, mes sanglots, des hurlements de rage, ses poings s'abattant sur mes côtes jusqu'à les casser, et ses mots aussi tranchant que des milliers de couteaux qui venaient tous me transpercer.

Ma faute.

Ma faute.

Ma faute.

Toute cette merde, c'était ma faute, maman, Athena, tout, tout était ma putain de faute, je les avais toutes le deux mises dans la merde, peut-être à des années d'intervalle, mais je l'avais fait.

Tout ce que je savais faire c'était détruire, tuer, briser... J'avais été conçu pour blesser, et je ne pourrais jamais y échapper.

Ma voiture se gara devant la barque de ces deux fils de pute, et je ne perdis pas de temps pour récupérer le second flingue dans ma boîte à gant avant de balancer ma veste sur le siège passager. Je descendis de la voiture, mon cœur battant dans mes oreilles, mes doigts serrés autour de mes armes, mes pas lourds jusqu'au portail, je ne perdis pas de temps pour tirer dans le boîtier électronique qui m'ouvrit les grilles.

Athena Où les histoires vivent. Découvrez maintenant