LOST SOUL

Chapitre 6

Chanil (5ans)

/!\ : violences physiques et morales

   En me réveillant, je suis incapable de contrôler les tremblements de mon petit corps. Je cligne des yeux plusieurs fois avant de réaliser...Un noeud s'est formé dans ma gorge.

   Encore un cauchemar...

   Des larmes commencent immédiatement à dévaler mes joues quand je comprends que je suis tout seul dans ma chambre. J'ai peur de rester tout seul...un cri étouffé par des sanglots résonne dans le noir. Je pleure de plus en plus fort en espérant voir mes parents apparaître pour venir me consoler. J'espère qu'ils arriveront bientôt, qu'ils ne sont pas trop loin et qu'ils ne m'ont pas abandonné.

— papa...maman...

    Un cri venant de la pièce à côté me fait violemment sursauter. J'arrête tout de suite de pleurer et mon corps se fige en réalisant. Un nouveau cris suivi d'un fracas de meuble me fait sursauter une deuxième fois. Je reconnais immédiatement la voix de mes parents qui traverse les murs.

   J'ai encore plus peur maintenant. Pourquoi parlent-ils si fort ? Est-ce qu'ils ont peur ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

   Je reste sans bouger pendant un moment, pétrifié. Il fait tout noir, alors je cherche Azul à tâtons dans mon lit. Un hoquet affolé m'échappe quand je réalise qu'il n'est nulle part. Je recommence à m'affoler , sans Azul et sans mes parents je vais mourrir...Mon doudou et le seul a me consoler quand papa et maman ne peuvent pas le faire. Ester m'a promis que avec lui rien ne pourrait jamais m'arriver, qu'il me protègerai de tout. Mais même lui ne veut pas me consoler.

Je tremble d'appréhension mais je fini par me lever en rassemblant tout mon courage. Je me rapproche lentement de la porte. L'embrasure révèle la lumière qui se cache derrière, et les cris de papa et maman passent à travers. Si j'ouvre la porte ils seront derrière c'est sûr.

Mais pourtant je décide de coller mon oreille contre la surface froide, essayant de comprendre ce qu'ils disent.

— Je te supporte plus ! Tu n'as jamais rien accompli dans ta vie ! Crie la voix de papa qui est soudainement accompagné d'un nouveau fracas.

    D'autres cris et des pleurs s'en suivent, mais la réponse de maman n'arrive pas.

— Regarde moi quand je te parle ! Hurle papa

— S'il te plaît Eze...

— Je te conseille d'arrêter de jouer avec mes nerfs Carla.

La voix de maman est bizarre, comme si elle pleurait, et celle de papa est très forte, comme quand il me gronde, mais plus effrayante encore. Ils n'ont pas l'air d'être loin l'un de l'autre...papa doit être fâché sur maman ?

— Regarde moi j'ai dit !

— Calme toi bon sang ! Tu vas réveiller Chanil...s'inquiète maman.

— Oui Chanil...justement j'allais y venir !

— Laisse le en dehors de tout ça ! Il est trop jeune.

Je me redresse après avoir entendu mon prénom. Doucement j'abaisse la poignée et la porte cède sous mon poids, je cherche maman, qui vient de crier, du regard. Elle est debout au milieu de la cuisine. Papa est juste devant elle...dos à moi.