Partie 5

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Le lendemain, la journée est longue. Les cours se sont passées à la vitesse d'un escargot et la soirée est interminable. Je suis allé au gym après les cours et heureusement, il n'y avait pas beaucoup de monde. Après un souper rapide au Subway à côté du centre d'entraînement, je me dirige vers l'épicerie. Je n'ai plus rien à manger chez moi et je ne peux pas manger du resto chaque jours.

Mon épicerie faite, je me dirige à la caisse. Demain, je pense que je vais me faire un bon sauté de légumes. C'est rapide à faire et très bon. Il y a beaucoup de monde ce soir. Les caisses sont remplies. J'arrive près de la caisse deux quand je vois la caissière d'à côté. Elle a de longs cheveux blonds, qui ressemblent drôlement à ceux que la pianiste. Je sais, je sais. Il y extrêmement peu de chance que ce soit elle, en fait, pratiquement aucune chance, mais...

OMG! C'est elle!

Ses yeux vert pâle m'hyponotisent comme la première fois. Son nez droit, sa peau pâle et ces lèvres roses m'assurent que je suis bien en face de la chanteuse.

Elle scane mes articles d'un mouvement automatique et rapide.


« Bonjour, me dit-elle d'une voie aussi mécanique que ses mouvements, avez-vous votre carte scène +?

- Non, je ne l'ai pas. J'ai juste une petite question. J'ai rencontré une demoiselle l'autre jour qui vous ressemble énormément, je me demandais donc si c'était vous? Elle s'appelait Melody. »


C'est un peu maladroit comme question, mais je ne savais pas quoi dire. Son visage se relève automatiquement et me fixe d'un air semi-horrifié, semi-anxieux. Ses joues deviennent cramoisies et sa tête se baisse, soudainement gênée.


« Euh... oui... euh... je m'appelle Melody. On, hum... on se connaît?

- Non, pas vraiment. Désolé si ça vous a confondu. Je vous ai vu jouer du piano ce dimanche. Je me demandais si ça vous dirait qu'on fasse connaissance. »


Son visage est rouge tomate. Elle commence à bafouiller des phrases incompréhensibles et je finis par lui tendre mon cellulaire, afin qu'elle y note son numéro. Son regard se fige sur mon téléphone, désormais dans sa main, et après quelques secondes de choc, elle écrit finalement son numéro. Je paye et la salue avant de partir à mon appart.

Sur le chemin du retour, je réfléchis longuement. Était-ce une bonne idée de lui demander son numéro? Je risque de devenir encore plus intrigué par elle. Je risque d'avoir moins de concentration en classe. Et donc de moins bonnes notes. Mais, si on pense à la situation contraire, sans son numéro, j'aurais sans doute regretté énormément de n'avoir rien tenté. Et je serais sans doute retourné à maintes reprises à l'épicerie afin d'essayer de la voir une autre fois.

J'ai peut-être fait le bon choix. Ou non.

Peut importe, c'est fait et je ne peux plus reculer. La vraie question est : est-ce que je dois lui écrire? Évidemment, j'ai plus qu'envie de lui écrire, mais est-ce que ça serait raisonnable? Il faut que je passe mon étude en premier plan et que je ne sois pas déconcentré, mais passer un peu de temps avec une fille ne fera aucun mal... non? Je passe bien du temps avec Ami. « Oui, mais tu ne désires pas Ami... » me dit une petite voix dans ma tête. Je la repousse et appelle Amira. Il faut absolument que je me change les idées.

Vers dix-neuf heures, n'en pouvant plus, j'écris à Melody.

Loan : Salut! C'est Loan, on s'est vu à l'épicerie tout à l'heure.

Le message m'a pris littéralement une heure à écrire. Une heure! Sa réponse ne tarde pas.

Melody : Salut.

Loan : Pour que ça soit plus clair pour toi, je m'appelle Loan, j'ai 24 ans et j'étudie en psychiatrie. Je t'ai vu au piano public ce dimanche et j'ai eu envie de te connaître. J'espère que ça ne te dérange pas trop.

Son message n'arrive pas. J'attends une heure devant mon cellulaire, mais elle ne me répond pas. J'ai peut-être été trop direct? Peut-être que je lui ai fait peur?

Je soupire et décide de me préparer pour me coucher. Il est bientôt vingt-deux heures.

Alors que j'allais me coucher, je reçois un message.

Melody : Je m'appelle Melody, j'ai 23 ans et je travaille au IGA à temps plein. Je t'ai remarqué moi aussi au piano public. Ça ne me dérange pas.

Son message est court, mais m'en apprends beaucoup. Ça me donne encore plus le goût d'apprendre à la connaître.

Loan : J'ai une idée. Et si on se demandais chacun son tour une question?

Melody : Je ne sais pas...

Loan : Des questions simples, comme ta couleur préférée ou ton animal préféré.

Melody : D'accord.

Loan : Je commence : quelle est ta couleur préférée?

Melody : J'aime bien le bleu pastel. Et toi?

Loan : Le vert menthe.

Melody : Ton instrument préféré?

On continue comme ça pendant plus d'une heure. J'apprends énormément de choses sur elle, comme sa fleur (coquelicots), son animal (le cygne) et sa princesse Disney (Cendrillon) préférés. Le restant de la semaine, on continue à se poser des questions ridicules, mais tellement intéressantes.

Samedi soir, je prends mon courage à deux mains et je lui demande si ça lui tente que je vienne la voir le lendemain au piano public. Plus tôt dans la semaine, elle m'avait appris qu'elle allait tous les dimanches au centre-ville et toujours à la même heure. Melody accepte que je vienne la voir et j'annonce à mes parents que j'arriverai plus tard au souper, parce que « j'ai un devoir d'équipe ». Je m'endors, excité à propos de la prochaine journée.

Je vais la revoir pour de vrai pour la troisième fois.


***

Salut!

C'est un court chapitre, mais aussi le dernier de la première partie! Melody et Loan se revoit enfin depuis leur rencontre au piano public! Vous allez voir, il va y avoir plus d'actions dans les prochains chapitres. À la semaine prochaine pour la première partie du chapitre 2! (N'oubliez pas de publier ou de commenter!)

Lexa

Piano publicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant