11. Reste avec moi

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Carter

Bip... J'ai mal à la tête.

Bip... Que s'est-il passé ?

Bip... Est-ce que Lucas va bien ?

Bip... Est-ce qu'elle va bien ?

Bip... Où suis-je ?

Bip... Qui est l'intru qui s'est introduit chez Lys ?

Bip... J'ai réussi à la sauver ?

Bip... Où est cette personne?

J'ouvre lentement les yeux mais la lumière est bien trop forte et m'éblouit, je referme instantanément mes yeux. J'entends du mouvement sur ma gauche et je retente l'expérience de la lumière en espérant qu'elle s'est adoucit mais ce n'est pas le cas.

Deux yeux bleus me fixent, c'est Lucas. Je suis content de le voir sain et sauf.

—Comment ça va mec ? demande-t-il. Tu m'as fichu une sacrée trouille même si je savais que tu allais t'en sortir, comme à chaque fois. Tu ne veux pas crever, c'est dingue.

A part mon énorme mal de crâne tout va bien. Je me souviens parfaitement que je me suis pris une balle dans le torse mais je ne sens absolument rien. Heureusement que je me suis interposé entre la balle et Lys, je n'aurais pas pu la voir s'effondrer sur le sol à ma place. Et puis la balle n'a pas touché mon cœur alors tout va bien.

—Où est Lys ? Elle n'est jamais venue c'est ça ? je demande déçu.

Je suis persuadé qu'elle n'est jamais venue. Elle n'avait aucune raison de venir me voir. Elle est trop égocentrique pour venir voir celui qui lui a sauver la vie en mettant la sienne en danger. Le sacrifice n'est pas une raison suffisante.

Je balaie la salle du regard et comprend que je suis allongé dans la chambre d'hôpital du docteur Rossi. Si vous saviez combien de fois j'ai vu cette salle depuis ma naissance... Les murs sont entièrement blancs, ils sont déprimants, il n'y a aucune touche de couleur. En gros, c'est une chambre d'hôpital, rien de plus banal que ça. Le lit n'est même pas confortable, mais il est là et je ne vais certainement pas m'en plaindre.

—Je suis resté ici combien de temps ? je demande à mon meilleur ami ne lui laissant pas l'occasion de répondre à ma dernière question.

—Presque deux jours, ça fait deux jours qu'on attend ton réveil, m'annonce Lucas.

On ?

—Toi et Rossi je suppose.

A ce même moment, la porte s'ouvre et je peux apercevoir Rossi. J'avais encore un espoir de la voir, elle, mais il vient d'être anéanti. Il entre et referme la porte derrière lui. Elle n'est donc pas là.

—Comment vas-tu ? demande mon docteur.

Je connais le docteur Rossi depuis ma plus « tendre » enfance. Il est comme mon oncle, voir... comme mon père. Il est assez vieux maintenant, il doit avoir dans la soixantaine. Mais malgré son grand âge, il est toujours là pour guérir mes blessures. Que ce soit de légère foulure ou que ce soit une balle qui s'est nichée dans mon torse, il est toujours là pour moi. Il a toujours été plus présent que mon père, il n'a jamais été obligé d'occuper cette place, il s'est juste donné à fond pour pouvoir me donner l'amour que je n'ai jamais reçu.

Il commence par prendre ma tension et ma température. Il a l'air satisfait des résultats et ça m'arrange clairement, je n'ai pas le droit d'être blessé maintenant. Comme toujours, je m'en sortirais avec quelques antidouleurs et un beau bandage pour que tout cicatrise bien.

Bugiardi [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant