Mystère et boule de gomme

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Maya s'immergeait dans ses obligations, même si son cœur n'était pas vraiment à l'ouvrage. Benjamin ne suscitait en elle qu'une indifférence calculée, une présence terne et insignifiante. C'était le Comte Orlock qui la tourmentait, un être d'une puissance incommensurable. En tant que directeur respecté de l'académie des vampires, il exerçait un contrôle absolu sur les âmes nocturnes. Sa capacité à influencer les esprits de ses pairs le plaçait au sommet de la hiérarchie vampirique. Les autres vampires, moins prestigieux, se contentaient de régner sur les simples mortels. Maya était consciente que défier le Comte Orlock représentait une danse dangereuse avec les ténèbres, une entreprise risquée où seuls les vampires les plus puissants pouvaient espérer s'en sortir indemnes.

Pendant que Maya se questionnait sur une possible surveillance du Comte, une cliente fit une entrée remarquée dans la boutique, tenant fermement une pierre énigmatique. "J'ai acheté cette pierre hier, le vendeur m'a assuré qu'elle me protégerait des créatures démoniaques, mais je doute de son efficacité," confia-t-elle. Intriguée, Maya demanda avec douceur : "Puis-je l'observer ?" La cliente lui remit la pierre, mais une brûlure soudaine la parcourut au contact, la faisant échapper un "aïe !" La cliente, visiblement inquiète, fixa intensément Maya avant de s'enfuir. D'un mouvement vif, Maya se téléporta devant elle, plongeant son regard dans le sien. "Tu vas oublier ce que tu viens de voir, tu vas m'acheter de l'encens et des herbes," déclara-t-elle avec assurance. La cliente approuva d'un signe de tête, comme si sa mémoire avait été altérée, et demanda d'une voix calme : "Bonjour, je souhaiterais acquérir des herbes pour protéger ma demeure."

Maya se tenait fièrement aux côtés de la cliente, l'entraînant avec grâce vers le rayon désiré. Ses gestes étaient empreints d'une assurance naturelle lorsqu'elle dévoila une sélection soigneusement choisie d'herbes, parmi lesquelles la sauge et le romarin se distinguaient. Une brise légère apporta le parfum enivrant de la lavande, chatouillant délicatement les narines de Maya qui ne put retenir un éternuement. Malgré l'inconfort passager, un sourire bienveillant éclaira son visage alors qu'elle confia à la cliente, d'une voix douce : "Je suis allergique au pollen, c'est pour ça."

La cliente esquissa un sourire empreint de compréhension et commenta avec douceur : "Travailler entourée de plantes et d'herbes doit être tout un défi avec votre allergie." Maya, se penchant derrière le comptoir pour attraper du papier d'emballage, leva les yeux furtivement de sa cachette et laissa échapper en un chuchotement mystérieux : "Si vous saviez." Intriguée, Maya questionna avec intérêt : "Est-ce pour offrir ou pour vous ?" La cliente, d'un ton décidé, répondit : "C'est pour moi."

La journée s'étirait lentement pour Maya, son nez chatouillé par les plantes de la boutique. Soudain, l'entrée de Benjamin rompit le calme ambiant. Plongé dans la lecture de son journal, il leva les yeux et se dirigea nonchalamment vers la caisse. D'un ton décontracté, il lança à Maya : "Tu te débrouilles bien, super. Je peux te laisser faire la fermeture." Sans un mot de plus, Benjamin se dirigea vers la porte, laissant Maya interdite : "Quoi ?" Il s'éclipsa sans explications, laissant à Maya le fardeau de la fermeture, plongée dans l'incompréhension la plus totale.

Maya chuchota avec frustration, "C'est une grosse fainéasse, il ne m'aide même pas un peu! Il me laisse tout faire!" Le silence épais enveloppait la boutique, laissant Maya plongée dans ses pensées sombres, "Je suis sûr que ce n'est pas cet humain qui est chargé de me surveiller, il doit y avoir un vampire qui traîne." Intriguée et légèrement inquiète, Maya se dirigea lentement vers les fenêtres, son regard scrutant fébrilement à travers la vitre, espérant démasquer une présence mystérieuse, mais à sa grande surprise, il n'y avait personne en vue.

Elle s'éloigna de la fenêtre, haussant les épaules avec résignation. Reprendre le travail semblait être sa seule option, malgré le mystère qui planait dans l'air. Maya se remit à ses tâches, son esprit encore tourmenté par les énigmes qui entouraient la boutique.

Une fois que la nuit fut tombée, enveloppant la ville dans un voile de mystère, Maya tourna délicatement le panneau à l'entrée de la boutique, révélant le mot "fermé" en lettres sombres. Une idée germa dans son esprit en constatant l'absence persistante de Benjamin. Sans plus attendre, une impulsion la poussa à franchir le seuil de la boutique. Après un dernier regard circulaire, elle s'engagea dans les rues silencieuses, le son étouffé de ses pas résonnant faiblement sur les pavés, à la recherche de Sofia, son amie fidèle, dont la simple présence lui offrirait réconfort et soutien.

Maya avança prudemment, ses pas résonnant comme le tic-tac d'une horloge dans l'obscurité oppressante de la nuit. Son instinct lui souffla que quelqu'un était à ses trousses. Elle décida de poursuivre sa marche, mais une voix intérieure insistante la poussa à s'arrêter net. D'un ton déterminé, elle lança dans l'air lourd de mystère : "Je sais que tu me suis." Le silence fut sa seule réponse, laissant planer un doute dans l'air. Maya secoua la tête, se traitant de paranoïaque. Cependant, alors qu'elle reprenait sa route, une voix grave et énigmatique résonna derrière elle, murmurant un simple "Peut-être." Son sang se glaça dans ses veines. Devait-elle fuir ou affronter cet inconnu ? La curiosité piqua son esprit. Lentement, elle fit volte-face, et dans la lueur vacillante d'un réverbère, elle distingua une silhouette masculine. Le cœur battant la chamade, elle articula d'une voix ferme : "Qui es-tu ? Arrête de me suivre !" L'ombre s'avança lentement, faisant monter l'adrénaline dans les veines de Maya.

𝒪𝐵𝒮𝒞𝒰𝑅𝐸Où les histoires vivent. Découvrez maintenant