CHAPITRE 34 : LE REPAIRE DES PARIAS (CORRIGÉ)

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Les cinq Animalis quittèrent la pièce avec une certaine lenteur, observant avec méfiance les Parias qui vinrent les encercler de part et d'autre.

Un Animalus ennemi demeura ainsi à l'arrière du groupe, le second resta du côté gauche de la petite bande tandis que Florent ouvrait la voie devant eux.

Ils pénétrèrent ainsi dans le couloir. 

Et, une nouvelle fois, Léna trouva que l'endroit faisait très moyenâgeux. Il y avait des portraits anciens accrochés aux murs et la lumière provenait de candélabres qui semblaient venir tout droit du XVIIIe siècle.

Où est-ce-qu'on peut bien être ? se demanda Léna, troublée. Dans un manoir ? Un château ? Autre chose ? Est-t-on même encore à Paris ?

En jetant des coups d'œil anxieux à ses compagnons, elle pouvait voir dans leurs yeux qu'eux aussi, se posaient les mêmes questions.

Et qu'aucun d'entre eux n'avait l'air d'avoir un semblant de réponse.

« Vous êtes bien silencieux, déclara soudainement Florent en leur jetant un petit coup d'œil par-dessus son épaule. Je m'attendais à ce que vous soyez plus loquaces que ça. »

Léna lui décocha un regard venimeux.

Est-ce-qu'il croit qu'on est des touristes ?

Néanmoins, en dépit de sa colère, Léna vit cela comme une opportunité d'obtenir des informations.

« Quel est cet endroit ? voulut-t-elle savoir.

– Ah enfin une qui se décide à parler, se réjouit Florent avant de daigner répondre. Eh bien, ceci est une partie du manoir hanté de Paris.

– Un manoir hanté ? Avec des fantômes ? s'écria Murray, qui se mit à observer les alentours avec une anxiété encore plus prononcée qu'avant.

– Bien sûr que non, il n'y a pas de fantômes ici, s'esclaffa Florent. En fait, nous nous situons actuellement sous le manoir hanté de Paris, qui a été réaménagé pour nous il y a quelques années. 

Aucun humain n'a accès – ou même connaissance – de cette partie de l'endroit. Ou du moins, ajouta-t-il avec un sourire malveillant. Si c'était le cas, ils ne sont plus là pour en parler. »

Léna réprima le frisson de malaise qui la parcourut à cette dernière affirmation, pleine de sombres sous-entendus.

« Je...vois. » déclara-t-elle à la place, tout en s'humectant nerveusement les lèvres.

Elle réfléchissait déjà à aux implications de l'information révélée par Florent.

J'ai déjà eu l'occasion de visiter le manoir hanté une fois il y a longtemps, songea-t-elle. J'y étais allée avec mes...mes parents ainsi que Tristan et Madame Reyjal. J'avais trouvé cet endroit très bruyant et très apeurant. Jamais je n'aurais pensé qu'il pourrait servir de couverture au repaire des Parias.

Léna se mordilla le coin de la lèvre inférieure, forcée de reconnaître l'ingéniosité de leurs ennemis.

Jamais les autres Animalis ne soupçonneront que les Parias se cachent en-dessous d'une attraction humaine.

Léna jeta un regard nerveux à ses amis.

Et si nous sommes sous un bâtiment humain, alors nous sommes également sous terre. Comme à Lunion. Ce qui risque d'être encore plus difficile de s'échapper d'un endroit pareil.

« Combien d'Animalis y a-t-il ici ? demanda-t-elle à Florent.

– Notre nombre croît un peu plus chaque jour alors il est difficile de te donner une réponse nette, répondit l'Animalus plus âgé. Mais nous devons être ici une petite cinquantaine. »

Animalus : Le Secret de la Panthère (CORRIGÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant