Chapitre 10 : Les braises de l'amour

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Bonsoir ! La suite est prête ! Attention, ne pas lire en public héhé !

Les journées et les nuits finissent par se suivre et se ressembler. Non, les nuits sont foncièrement toutes différentes. Les rizières, la cabane, le clic-clac, Lexa sont les mêmes, mais l'ambiance, les baisers et les moments tendres sont toujours différents. Je me souviens de ce soir où elle nous a emmené au bord de la mer, encore une fois. Oui, mais cette fois-là était tout aussi différente. Nous avions profité de la brise agréable pour marcher, pieds nus, dans l'eau, celle-ci nous arrivant à peine aux chevilles. Dans la nuit éclairée par la lune, nous nous tenions la main, chaudes l'une dans l'autre. Sans parler, nous avons évolué le long des vagues calmes. L'air salin mélangé à l'odeur des rizières rendait le moment surréaliste. J'avais maintenant associé ce mélange à Lexa. Le piquant du sel et la rondeur du riz. En plus de son odeur naturelle : épicée avec quelques notes de monoï. Ce que j'aime le plus est d'enfouir mon nez dans sa nuque pour respirer pleinement le fumet de ses cheveux. Un mélange chaud d'eau salée et de soleil, avec les restes de son monoï et de, sûrement, sa crème solaire. Des senteurs d'été qui me mettent en joie, me rappelant la totale liberté qu'offrent les vacances d'été et plus particulièrement celles-ci.

Bien sûr, nos moments intimes avaient aussi tous été différents, instaurant pourtant déjà une certaine routine agréable. Nous commencions à connaître le corps de l'autre, ses réactions et ses points les plus sensibles. Lorsqu'elle arrive à l'orgasme, je sais que je dois ralentir le rythme et accentuer la pression sur son point G pour décupler son plaisir. Elle a compris qu'il me faut plutôt de la vitesse et une certaine « violence » pour que j'atteigne mon paroxysme. Chaque fois que nous faisons l'amour, j'ai l'impression d'entrer dans un nouveau monde. D'oublier la dure réalité de la vie et de pénétrer dans un paradis luxuriant. La vie avec elle semble si simple, si pure. Plus les soirées et les nuits passent, plus je tombe raide-dingue amoureuse de cette espagnole. Sans oser pour l'instant le lui dire, j'essaie tout de même de lui faire comprendre par ma tendresse et ma bienveillance. Tous les matins, je lui envoie un message pour lui indiquer que je suis bien rentrée. En milieu d'après-midi, je lui demande si son déjeuner était bon et son programme de la journée. Chaque soir, à peine suis-je assise dans sa voiture que je lui traduis un compliment.

Cette routine qui s'installe me fait aussi peur, dans un sens, car chaque jour qui passe, chaque soleil qui se couche et qui se lève nous rapproche un peu plus d'une future séparation. J'essaie d'y penser le moins possible, mais cette idée m'accable au quotidien.

Pour l'heure, mon esprit ne souhaite pas broyer du noir. Lexa vient d'arriver dans sa Seat Arona rouge. Pour une fois, elle est un peu en retard. Je m'installe sur le siège passager et dégaine la traduction que j'ai préparé depuis quelques minutes déjà.

— Alguna vez te he dicho lo hermosa que eres? [*Est-ce que je t'ai déjà dit à quel point tu es belle ?]

— Clarke ! répond Lexa en riant.

Je n'ai rien à lui répondre, mon unique but étant de la faire rougir. Nous roulons vers un bonheur certain, dans la joie et la bonne humeur. Au croisement du chemin en terre, ma chauffeuse ralentie et tourne à gauche. La cabane m'offre la vue et la vision de notre future nuit d'amour.

Lexa sort une glacière du coffre. Ce n'est pas la première fois que je la vois. Nous n'avions pas mangé que des sandwichs au jambon depuis le début de nos rendez-vous nocturnes. Ce soir, elle me réserve encore une surprise visiblement. La brune pose la glacière devant la cabane, puis reviens à la voiture pour en sortir une sorte de drap. Elle me fait signe d'attraper la glacière et de la suivre. Nous passons derrière la maisonnée. Entre le mur et la rizière attenante, un petit carré d'herbe sèche. Lexa déplie le drap, j'y pose la glacière, elle y dépose ses jolies fesses. Je l'imite, me mettant toute proche. En ouvrant le couvercle, je découvre des petites boîtes en verre remplies de mets différents. La perspective d'un pique-nique me réjouit. Salade de pommes de terre, légumes crues en vinaigrette, charcuterie, chips, fruits de mer, salade de fruits, je suis gâtée ! Alors que je l'aide à sortir tout le nécessaire, ma main tombe sur un paquet en plastique. Au son, Lexa m'arrête et, d'un signe de tête, m'interdit de prendre le sachet. Elle referme la boîte avant que j'aie pu voir sur quoi j'ai posé la main. Je ne me pose pas plus de question, car ma cuisinière est déjà en train de me servir dans une assiette en carton.

Arroz - Un été calienteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant