Chapitre 14 : Retour à la maison

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Et voilà le dernier chapitre de cette histoire ! Pas de panique, un épilogue suivra bientôt... Je vous laisse savourer les au revoir...

 La nuit est longue, mais pas assez. Nous faisons l'amour trois fois de plus, nos échanges étant petit à petit marqués par la réalité. Plus les heures passent, plus nous savons que nous allons devoir nous quitter. Les deux dernières heures avant 8 H sont les plus déchirantes. Nos corps essoufflés pour une dernière fois refusent de se décoller. Sans parler, non parce que nous ne savons pas communiquer, mais seulement parce que le moment ne le demande pas, nous nous regardons dans les yeux, nous embrassons doucement, nous caressons le visage et le reste du corps. Nous tentons de profiter de chaque parcelle de l'autre dans chaque seconde qu'il nous reste.

Une boule énorme s'est logée au fond de mon estomac depuis quelques minutes. Elle enfle à chaque caresse. J'aimerais pouvoir profiter de cet instant comme s'il était le premier et non le dernier, mais rien à faire. Mon cerveau ne pense qu'à une seule chose : quand vais-je pouvoir la revoir ? Lorsque je rentrerai en classe de terminale, je n'aurais que les vacances scolaires pour la voir. Mes parents seraient-ils d'accord pour que nous l'invitions chez nous ? Et moi ? Pourrai-je aller la voir à Barcelone ? Et même si c'était possible, l'idée de ne pouvoir la voir tous les jours, ou même juste une fois par semaine, m'est insupportable. Comment vivre sans elle à présent ? Ces nuits déchirantes seront-elles notre triste rituel ?

Un peu avant 8 H, Lexa s'étire pour prendre son téléphone et rompre le silence.

— À quelle heure pars-tu demain ?

— El viaje es muy largo. Salimos a las 7. [*Le voyage est très long. Nous partons à 7 H]

— C'est donc vraiment la dernière fois qu'on se voit.

— Si...

— Je ne trouve pas assez de mots, même en espagnol, pour te dire ce que je ressens en ce moment.

— ...

Mes larmes commencent à monter.

— Non, ne pleure pas. Nous nous reverrons.

— Cómo ? [*Comment ?]

— Nous le saurons le moment venu.

— Quiero volver a verte rápido y a menudo. [*Je veux te revoir vite et souvent]

— Il va falloir endurer. M'attendras-tu ?

— Te esperaré. [*Je t'attendrai]

— Moi aussi, je t'attendrai.

Le fait qu'elle prononce cette dernière phrase sans traduire me fait chavirer. Je craque. Mes larmes viennent noyer les bisous qu'elle me donne pour me réconforter. Bientôt, ses yeux sont aussi gagnés par l'eau salée.

Finalement, nous sommes tellement éreintées, que nous sombrons dans le sommeil. Heureusement, j'avais pensé à mettre un réveil à 10 H.

Nous nous réveillons en sursaut, complètement déboussolées par cette si courte nuit. Lorsque je réalise, je m'en veux de m'être endormie. Mais en même temps, cela veut dire que mon corps s'est apaisé. Nous nous regardons, elle arrive encore à me sourire. Son portable n'est pas très loin.

— Alors, on se dit au revoir ?

Cette fois, j'arrive à contenir la boule dans mon ventre.

— Es un hasta luego, no un adiós. [C'est un au revoir, pas un adieu.]

Pour approuver mes dires, elle m'offre un dernier baiser empli de passion. Nous avons presque du mal à nous lâcher. Malheureusement, Lexa doit rendre la voiture pour midi maximum, alors nous n'avons plus le choix.

Arroz - Un été calienteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant