Riham - La souffrance d'une âme

Chapitre 6

السلام عليكم ورحمة الله تعالى وبركاته

Les mois passent. Je marche dans la rue en étant constamment surveillée, je le sais, mais je ne peux rien y faire.

Le mois de juillet approche, et, Al hamdoulilah comme quasiment tous les étés, nous nous préparons pour aller au Maroc pendant les deux mois des vacances d'été.  

Inaya et moi, toutes contentes et impatientes, préparons nos valises.

Inaya: On prend toutes nos baskets même si on a déjà nos claquettes?

Moi: Bien sûr que oui, comment tu voudrais avoir de belles tenues sinon?

Inaya: Oui, tu as raison, mais l'année dernière, Maman nous a cramées et les a jetées dans le jardin juste avant le départ.

Moi: Oui, je m'en rappelle. Mais cette fois-ci, j'ai un plan.

Elle s'approche de moi, impatiente de savoir de quoi il s'agit.

Moi: On va prendre nos baskets, mettre une paire par sac plastique. Au moment où on aidera Papa à charger la voiture, je vais les cacher dans le coffre mais de façon à ce qu'elles ne soient pas écrasées. On fait ça?

On se regarde de ce regard qui veut tout dire, puis je lui souris et elle fait de même.

Inaya: On fait ça. Attends, pourquoi tu veux ramener un K-way?

Moi: Il peut pleuvoir à tout moment. On n'est jamais trop prudent.

Elle rigole et me le retire de la valise.

Inaya: Premièrement, il ne pleut pas. Deuxièmement, c'est le bled, c'est la jungle, il n'y a pas de K-way ou je ne sais pas quoi, tu te débrouilleras ou tu resteras à la maison.

Je rigole face aux excuses minables de ma petite sœur.

Inaya: Des sweats?! Riham! Tu n'as jamais préparé ta valise ou quoi? Il fait entre trente et cinquante degrés! Allez, enlève-moi ça.

Je m'exécute. C'est souvent comme ça, même si elle est plus jeune que moi de quatre ans, Inaya me conseille ou même me réprimande quelques fois.

Moi: D'accord, d'accord. Mais toi, enlève-moi tout de suite cette chemise. L'année dernière, tu m'as fait honte! On dirait que tu mendiais Inaya!

Elle regarde attentivement son chiffon qui lui sert de chemise, puis la remet dans son armoire.

Alors que nous continuons de préparer nos valises dans la joie et dans la bonne humeur, je reçois un appel de Nour. Je décroche, bien évidemment.

Moi: Allô? Selem Aleykoum hbiba (ma chérie)!

Nour: Wa Aleykoum Selem! Comment tu vas?

Moi: Ça va al hamdoulilah et toi? Et tous les autres?

Nour: Ça va, Al hamdoulilah! Je voulais t'annoncer une bonne nouvelle.

Moi: Dis-moi mon cœur.

Nour: Bah tu connais mon grand frère Ismaïl et mon cousin Lyes, ils sont trop fan d'Inaya et toi.

Moi: Mdrrr oui c'est vrai. Et du coup?

Nour: On va vous suivre jusqu'au Maroc et rester aux alentours tout l'été Incha الله.

Je pose mon téléphone. Je le regarde, je regarde Inaya, et je le reprends.

Moi: Comment ça?

Nour: Déjà, comme Sarah est enceinte, elle partira avec Liyah en avion cet après-midi.