Un plafond blanc. La première chose que Kim vit, quand il se réveilla, fut un plafond blanc.
Un abominable sifflement torturait ses tympans. Le Dépourvu grimaça, et essaya de se redresser, en vain : son corps était comme cloué à ce lit au drap froid. Sa gorge était si sèche qu'il aurait été capable de tuer n'importe qui à mains nues pour un verre d'eau. Il se concentra sur sa respiration pour oublier les maux qui le déchiraient de toute part : ses muscles le brûlaient, il avait mal à la tête et aux côtes. Il avait l'impression que ses os étaient aussi lourds que du plomb. Ses yeux le piquaient, ses paupières durent se refermer pour apaiser leur souffrance.
Il ferma les yeux, et se concentra. Le Dépourvu se remémora tout ce qu'il se souvenait : l'assaut sur Sainte-Lila-des-Plaines, les Novateurs en déroute... le sang, la fumée, les corps. La puissance de la Déchiquetée. En y repensant, une nouvelle douleur le gagna : Kim se sentait exténué, vidé de toute cette fabuleuse énergie. L'emprise de la colonelle lui manquait cruellement. Il se sentit soudainement pitoyable.
Soudain, le Dépourvu entendit une porte s'ouvrir, son corps se raidit par automatisme. Le commandant Nicolas Lebronac apparut dans son champ de vision, en arborant un grand sourire. Kim remarqua toutefois des poches sous les yeux du magicien-médecin.
À l'infirmerie. Kim avait été transporté à l'infirmerie de la Pyramide.
— Rebonjour parmi nous, lança le Destructor d'une voix qui se voulait enjouée, mais fragilisée par une lourde fatigue. Comment tu te sens ?
— Vaseux, répondit simplement Kim en se redressant, ce qui lui fit tourner la tête.
— Ne fais pas de mouvements brusques. Il faut que tu restes calme et que tu te reposes. On a bien cru qu'on allait te perdre !
Le Dépourvu lui demanda de l'eau, et le magicien-médecin disparut rapidement derrière le rideau jaunâtre. Les mots du Destructor se déversèrent enfin dans son esprit, telle une avalanche atteignant son point de rupture. Quand le commandant Nicolas Lebronac lui tendit un verre blanchi par le calcaire, Kim but son contenu d'une seule traite, sans même vérifier si c'était vraiment de l'eau. Il retint un râle d'extase, sentant son œsophage reprendre vie. Le magicien lui reprit le verre des mains, puis le posa sur la table de chevet, à la gauche de la tête de lit. Enfin, il prit place sur un tabouret bancal, sans quitter Kim des yeux.
— Il va falloir que je t'examine, reprit-il calmement. Je dois voir si tes blessures cicatrisent bien.
— J'ai... j'ai vraiment failli mourir ?
Le Destructor acquiesça d'un mouvement sec de la tête.
— Quand Clément t'a vu, tu étais ensanglanté. Tu étais recouvert de coupures et d'impacts de balle. Heureusement pour toi, aucune blessure n'a touché un organe vital, mais tu avais perdu trop de sang. D'après Clément, encore, t'étais complètement à l'ouest quand il te parlait. Tu racontais n'importe quoi... une histoire de cigales... ton discours était totalement décousu, un véritable charabia. Tu donnais des ordres, tu parlais de no man's land puis tu repartais dans ton délire de cigales...
— De cigales ? releva Kim, les sourcils froncés, en fouillant dans les ténèbres de son cerveau pour en extirper un souvenir – sans rien trouver. Pourquoi je parlerai de cigales ? Ce n'est pas sous un temps pareil qu'elles auraient chanté.
— Tu ne te rappelles pas ?
— Non.
— D'accord... d'accord. Écoute, Kim, reprit le commandant Nicolas Lebronac après un maigre silence, avec un léger sourire étirant ses lèvres, je ne suis pas spécialisé en psychiatrie mais, d'après moi, ça doit être un effet du choc, un contrecoup après la bataille. Rien de vraiment alarmant. Un peu de repos te fera probablement du bien. La colonelle Othello m'a dit que tu t'étais très bien battu.
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Hôte & Parasite
Viễn tưởng« Il y a trois possibilités : ou on naît Destructor, ou on naît Manipulator, ou on naît simplement Homme, mais Homme libre. » La Talentie est un pays déchiré par la guerre civile. Kim Wikson, un jeune homme plein d'ambition, décide de prendre les ar...