Chapitre 1

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Cela fait maintenant douze ans que mes parents m'ont laissé dans cet orphelinat. Ce jour-là, même si j'étais très jeune, je m'en rappellerai toujours, la fois où ils m'ont enlacé pour la dernière fois, voyant mon père verser des larmes pour la première fois.

Ne pleurez pas, cela est de votre faute.

Caterina, notre figure maternelle dans cet orphelinat, celle qui nous a toujours écoutés et aidés dans les moments les plus douloureux, m'avait expliqué que mes parents avaient décidé de me placer ici en raison d'un manque d'argent. Malheureusement, ils ne pouvaient pas continuer d'essayer de m'assumer ainsi. Une semaine plus tard, Caterina a frappé à la porte de ma chambre pour m'annoncer leur décès dans un accident de voiture. Ce jour-là, c'était comme si le temps s'était arrêté pour moi. Je n'arrivais pas à accepter de ne plus les revoir, ne serait-ce qu'une seule fois.

Mes pensées furent interrompues lorsque j'entendis quelqu'un frapper à ma porte sans mon accord. Caterina ouvrit la porte.

- Ils veulent te rencontrer Evy. m'annonça-t-elle.

Ils veulent te rencontrer. Ils veulent te rencontrer. Ils veulent te rencontrer.

Je n'aurais jamais cru entendre cette phrase un jour, elle résonnait dans mes oreilles de manière presque surréaliste. Comment était-il possible qu'une famille me désire ?

- Ils t'attendent à l'accueil, je crois que c'est le bon jour Evy. me dit-elle, toute souriante.

Je m'empressai d'enfiler un pantalon et de fermer la porte de ma chambre à clé avant de me diriger vers l'accueil.

Au loin, j'aperçus une femme blonde, plutôt grande. Elle dégageait une aura de douceur et de calme qui m'attira aussitôt. Son visage était d'une beauté saisissante. Lorsqu'elle croisa mon regard, elle m'adressa un sourire chaleureux, que je lui rendis instinctivement.

- Bonjour. dis-je d'une petite voix, sentant une légère nervosité me parcourir.

- Madame Miller aimerait parler avec toi pour apprendre à te connaître un peu plus. Tu peux l'amener à la cafétéria pour lui proposer quelque chose à boire. me conseilla Caterina, son regard bienveillant apaisant légèrement mes appréhensions.

Nous suivîmes son conseil sans plus attendre, nos pas nous menant à la cafétéria. Le chemin semblait interminable, chaque pas résonnant dans le couloir presque vide. Un silence pesant s'installa entre nous alors que nous avancions, et j'étais submergée par le stress et l'angoisse. Je ne voulais pas rater cette opportunité, c'était peut-être la chance de trouver enfin un foyer chaleureux. Les pensées se bousculaient dans ma tête, mêlées à l'espoir et à la peur de l'inconnu.

Enfin arrivées à la cafétéria, je sentis un soulagement temporaire. Les tables étaient éclairées par la lumière douce des lampes suspendues au plafond. Le parfum familier du café fraîchement moulu flottait dans l'air, apportant un semblant de réconfort. Je me tournai vers Madame Miller, essayant de masquer mon trouble derrière un sourire timide. J'espérais que cette rencontre serait le début d'une nouvelle étape dans ma vie, loin de l'orphelinat et de la solitude qui l'accompagnait.

- Je m'appelle Jenna. engagea-t-elle, avec un léger sourire. Et toi ? Comment t'appelles-tu ?

Cette femme était fascinante, avec ses yeux d'un bleu ciel magnifique, hypnotisants. Je me mis à la contempler, absorbée par leur profondeur, et pour un instant, le monde semblait suspendu dans le temps.

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