Chapitre 7

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J'étais là, assise sur ce canapé en cuir, essayant d'admettre que je voulais sympathiser avec mon père, lui qui était habituellement si brusque mais se montrait différent ce jour-là.

- Laisse moi t'aider à assembler les pièces du puzzle, trésor. incita-t-il.

C'était exactement ce que je cherchais à faire, construire ce puzzle, rassembler les pièces.

- Je ne veux pas, je suis assez grande pour le faire toute seule, papa. dis-je en repoussant gentiment son aide.

- Tu n'as que cinq ans, trésor. dit-il, changeant de ton.Ce ton, je le connaissais bien trop pour ne pas le reconnaître.

Alors qu'il commençait à s'approcher de moi de plus en plus près, j'essayais malgré tout de fuir son étreinte, sachant ce qui allait se passer. Mes yeux commencèrent à se remplir de larmes, non pas des larmes de joie, au contraire, mais des larmes de tristesse et de terreur.

Mon dos heurta le mur, malheureusement, plus aucune échappatoire n'était possible. Je devais subir ce qu'il allait me faire. Quant à lui, il était bien trop proche. Sa main glissa lentement sur mes cuisses, provoquant un frémissement de douleur automatique. Il s'amusait à appuyer sur les bleus qu'il avait provoqués.

- Laisse toi faire trésor. C'est bientôt finis. Dit t'il laissant passer ses mais autour de ma gorge.

- Papa... qu'est-ce que tu fais... arrête s'il te plaît. insistais-je, terrorisé.

- Chut... pas un mot, maman ne doit pas entendre.

Alors qu'il venait d'invoquer le mot "maman", des larmes coulaient le long de mes joues. Cela me terrorisait au plus haut point. Comment pouvait-il faire cela en présence de sa femme, sachant qu'elle se baladait juste à quelques mètres ? Comment pouvait-il dormir paisiblement la nuit ?

Ses mains commencent à exercer une douloureuse pression autour de ma gorge, m'empêchant de respirer. J'essayais de les enlever, mais c'était impossible.

J'allais commencer à crier à l'aide, mais je n'en ai pas eu le temps. Quand il a remarqué que j'essayais d'appeler à l'aide, il a lâché ma gorge et m'a frappé comme si je ne ressentirais rien.

- Si tu dis quoi que ce soit à ta mère, je te promets de te faire subir pire la prochaine fois. C'est ce qui arrive quand tu ne veux pas jouer avec papa, alors c'est moi qui vais jouer avec toi, mais mes jeux sont bien plus amusants, trésor.

•••

Je me réveille brusquement, le cœur battant à tout rompre. La chaleur étouffante dans la chambre témoigne de l'intensité du cauchemar qui vient de me secouer. Des gouttes de sueur perlent sur mon front, tandis que mes vêtements collent désagréablement à ma peau moite. Les images terrifiantes de mon rêve défilent encore devant mes yeux fermés, et des larmes involontaires tracent leur chemin le long de mes joues. Mon corps entier est pris de tremblements incontrôlables, comme si la terreur de mon cauchemar était encore présente, palpable.

C'est alors que la voix rassurante résonne dans mon esprit.

Il est mort. Il ne t'arrivera rien.

Je tente de me concentrer sur ces mots, de les laisser apaiser mes pensées tourmentées, mais la peur persiste, tenace.

Ouvrant enfin les yeux, je scrute l'obscurité de la pièce à la recherche d'un repère, d'une lueur pour dissiper les ténèbres oppressantes qui m'entourent. Confuse, désorienté, je me demande où je suis, comment je suis arrivé là. Les souvenirs flous de la soirée avec Elio émergent lentement dans mon esprit troublé.

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