Chef contre Mafieux

Chapitre 12 : Des sentiments ?

Matt

La douleur et la colère me transperçant de part en part, tout en moi avait cessé de répondre alors que je n'avais éprouvé qu'une seule envie, descendre et hurlait toute cette souffrance que je ressentais depuis des années...
Tout étant devenu flou autour de moi lorsque je l'avais vu s'avancer dans cette pièce, cette femme aux longs cheveux châtains, celle que j'avais aimée d'une manière à m'en brûler le cœur...
La noirceur m'envahissant bien vite, toute ma douleur explosant, c'était là que je l'avais senti, m'attraper et me plaquais contre cette caisse.

Ma vision étant troublé par les larmes qui coulaient à flot de mes yeux, j'avais tenté de me débattre, plus rien en moi n'ayant envie d'être rationnelle, tout en moi voulant descendre et exploser sur place comme cette bombe à retardement que l'on faisait patienter depuis bien trop longtemps.

Voulant hurler, il m'en avait empêché, une partie de moi s'accrochant soudainement à ce regard onyx qui semblait en cet instant ma seule lumière dans l'obscurité, celle qui me retenait de sombrer et d'exploser en cet instant.
Alors que, sans que je puisse prévoir cela ou le voir arriver, j'avais senti, deux lèvres chaudes se posaient sur les miennes.

Cette bouche qui par un simple contact avec comme mis en pause le chaos qui se déroulait en moi en cet instant. Mon corps cessant de se débattre, de trembler, ma douleur semblant être recouverte d'une couche qui avait comme apaisé cet enflammant interne un instant.

Fermant les yeux, je n'avais pas eu la force de le repousser, rien en moi ne désirant cela alors que, remontant mes mains, je m'étais agrippé à ce manteau qu'il portait. L'agrippant de toutes mes forces comme si le lâchait, signifier ma perte, ma chute...

Et lorsqu'il avait détaché ses lèvres des miennes, mon regard humide n'avait pu s'empêcher de le supplier de ne pas s'arrêter, alors que je ressentais une nouvelle fois tout s'embrasser en moi.
Ma douleur étant telle, que la colère n'était plus, seule la tristesse était restée, celle-là même qui m'avait fait m'effondrer en larme comme je ne m'étais jamais effondré.

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Alec

L'ayant lâché et le serrant dans mes bras, je l'entendais pleurer à flot, ses reniflements, même imperceptibles, ne pouvant échapper à mes oreilles.
Comment pouvait-on faire souffrir une personne de la sorte ? Mais surtout pour quoi ?
Quel était leur intérêt d'avoir fait ça ou même d'avoir élaboré un tel coup monté ?

La colère montante en moi, je n'avais pu m'empêcher de me demander à moi-même, pourquoi maintenant, alors que j'aurais pu le protéger depuis le début ?
Pourquoi le vouloir désormais ? Pourquoi vouloir le protéger à présent ?
Est-ce que cela avait toujours été ainsi ? Ou bien était-ce nouveau ?

Et si, depuis tout ce temps, mon envie de vouloir toujours être là où il était pour gâcher ses plans cacher en réalité une autre raison ? Une raison bien plus profonde que celle de juste vouloir lui gâcher la vie ?
Des dizaines de questions tournant en boucle dans ma tête...
La rage menaçant d'imploser comme ce volcan en éruption, j'étais simplement resté là, le serrant contre moi, mon regard le fixant avec cette détermination ou plutôt cette promesse accrochée à mes prunelles de faire verser leur sang autant qu'il avait fait couler ses larmes.

Sortant mon téléphone de ma poche, j'avais envoyé un message aux deux personnes nous ayant emmenés ici. Faisant sortir Matt en premier, il semblait en cet instant comme cette étoile vagabonde à qui on avait enlevé sa lumière injustement. Comme cette étoile vagabonde qui venait de retrouver cette autre étoile qui, dans cette collision, l'avait complètement anéanti.

Me levant pour partir à mon tour, je m'étais stoppé un instant, fixant ces hommes et cette femme en bas, Jeff croisant finalement mon regard. Ce regard qui lui promettait le pire des avenirs, le pire des cauchemars, alors que, tournant les talons dans cette promesse de l'anéantir, j'étais sorti à mon tour, retrouvant la lumière d'un soleil qui semblait bien terne et froide face à ce qui venait de se passer.