Chapitre 20 : Pas encore

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Alec

Sachant parfaitement ce qu'il allait advenir de moi, j'avais lancé ce dernier regard derrière moi, l'entendant prononçait mon nom alors que m'éloignant, ses cris étaient bientôt devenus tels des bruits sourds à peine perceptible.

Ses mêmes bruits sourds qui m'avaient appelé à lui durant des années, mais que je n'avais été capable d'entendre que maintenant, que bien trop tard...

Emmener au milieu de cette immense pièce d'où j'étais arrivée, l'on m'avait fait m'agenouiller, alors que j'attendais cette sentence, rien en moi ne paniquant alors que j'allais rencontrer cette femme en noir que pourtant tant redouter, celle qui abattait sur nous cette faux tranchante.

À vrai dire, je ne pouvais pas dire que je n'avais pas peur de la mort, cela serait mentir, non la vérité était sûrement, que c'était vivre qui m'avait toujours terrifié le plus, bien plus que l'après de celle-ci qui semblait bien plus paisible.

Regardant furtivement autour de moi, je savais qu'ils étaient là, Jasper et les autres, prêts à intervenir à tout moment. Cette simple pensée me rassurant, non parce que cela signifiait que je serais sauvé, mais plutôt parce que dans tous les cas, même si je ne m'en sortais pas, Matt vivrait, difficilement, mais je sais qu'il y arriverait.

Sentant une douleur dans ma poitrine, c'était comme si ce muscle battant pour me maintenir désespérément en vie chaque jour, essayait en cet instant de s'évader, alors que j'entendais tous en moi hurlait, hurlais pour pouvoir...
Rester à ses côtés.
Aviez-vous déjà ressenti cette douleur ? Celle qui vous déchire de l'intérieur tant elle est violente ?

Je n'avais jamais ressenti cela auparavant, mais à présent, je savais pourquoi tant de personnes avaient commis tant d'actes si horribles au nom de l'amour, parfois justifiable, parfois non.

Mais comment étions-nous censés rester calme et sain d'esprit, si nous ressentions cette douleur atroce durant des jours, des années ?
Je ne la ressentais que depuis quelques minutes et pourtant, je savais déjà que tous en moi flancherai si je la ressentais ne serait-ce que quelques heures de plus.

Relevant mon regard vers ce monstre s'approchant de moi, il s'était accroupi, me regardant droit dans les yeux.

- Qu'est-ce que tu dirais, de nous amuser un peu avant d'abîmer ce si joli visage, prononça-t-il en passant sa main sur mon visage.

Un frisson de dégoût me parcourant de tout mon être, je n'avais pu m'empêcher de lui donner un violent coup de tête, son simple toucher ayant déclenché en moi une envie de violence incontrôlable.
Basculant en arrière et tombant sur les fesses, son nez s'était très vite teinté de rouge, alors que grognant, son regard noir m'avait fusillé.

- Emmenez-le dans l'autre pièce spéciale, dit-il avec autorité, alors que s'exécutant, deux hommes m'avaient emmené, ce monstre se relevant difficilement.

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Matt

Assis dans le coin de cette pièce, un homme face à moi me surveillant depuis de longues secondes, je me sentais des plus mal à l'aise, celui-ci ayant un regard assez insistant que je n'appréciais pas.

Regardant la porte de sortie, j'espérais la voir s'ouvrir et voir Alec vivant entrer, mais celle-ci semblait rester obstinément fermée, alors que mon inquiétude ne cessait de croître...
Ne cessait d'augmenter pour cet homme qui avait réussi à me rendre vivant après des années où tout en moi semblait inanimé.

Et assis là, je me sentais complètement impuissant, alors que le jeune policier que j'avais été à l'époque me revenait en mémoire. Celui si fugace, si douer dans ce qu'il faisait, celui qui avait toujours un plan de secours, qui réussissait presque toujours à sauver son équipe entière même des missions les plus risquée.

Chef contre MafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant