La Fille de l'Alpha

7 Maxine

- Attends ! on fait quoi là ??

- T'as pas encore compris ?

- Compris quoi ?

- Pour une fille aussi intelligente et vive d'esprit, je te trouve longue à la détente...

- Bon t'accouches ou je t'en colle une ?

- On a dit plus de bagarre...

- Sig !

- Max !!!

Je soupire d'impatience alors il arrête ce supplice et chuchote les mots qui me font autant flipper que rêver :

- On est des âmes-sœurs, petite tête...

Toutes sortes d'émotions me traversent : la surprise, l'incompréhension, la peur, le soulagement, le plaisir peut-être aussi ?

- Tu crois ?

- Je le sens, je n'ai jamais senti une odeur aussi délicieuse et aussi enivrante avec une autre... femelle...

- Mais qui me dit que tu ne me prends pas pour une conne, je n'ai aucun point de comparaison...

- Tu as déjà embrassé d'autres gars quand même ?

Je secoue la tête, légèrement honteuse de mon manque d'expérience...

- Ils ont de la merde dans les yeux tes potes ?

- J'ai pas de pote...

- Déjà senti des gars ?

- Mes coéquipiers puent la sueur pour certains, mais j'ai jamais bavé sur les odeurs corporelles des gens !

- Mais tes amis mâles ?

- J'ai pas d'amis ! j'ai des coéquipiers !

- Tu fais quoi de tes journées ?

- Je me bats et je patrouille !

- Et le soir ?

- Je me balade dans la savane...

- Seule ?

- Oui...

- Merde ! T'es une louve solitaire... comment c'est possible, les louves solitaires ne s'accouplent pas...

- Mais je ne m'accouple pas !!!

Une chaleur se diffuse dans le bas de mon ventre et je sais que c'est du désir, on en a déjà parlé avec Dolly ! Elle m'a parlé aussi de ces fameuses odeurs d'âme sœur... Est-ce possible que Sig soit mon âme sœur, alors que tout nous oppose, à commencer par nos histoires ? Je reviens au présent quand il pose LA question à laquelle je ne m'attendais pas...

- Dis-moi que là tout de suite, tu n'as pas envie de moi ?

Putain, mes joues me brulent tellement je dois être rouge de honte. Évidemment j'ai envie de ses grandes mains partout sur mon corps, évidemment, j'ai envie de sa peau contre ma peau et de sentir encore ses lèvres contre les miennes... Mais je ne vais certainement pas lui avouer !

- Sûrement pas non !!!

- Oohh que tu mens mal chérie...

Il s'approche de moi comme un prédateur sur sa proie et j'ai chaud, j'ai tellement chaud... Je préfère sortir de cette minuscule salle de bain, et même de cette maison. Je récupère mes affaires et je repars, sans m'occuper s'il me suit ou non. J'ai récupéré mon Famas, Sig n'a pas cherché à le garder. Il a l'air d'avoir confiance en moi et je ne sais pas pourquoi mais j'ai confiance en lui.

- C'est pas grave Max, j'attendrais que tu tombes dans mes bras...

- Tu vas attendre longtemps...

- Je suis patient ! je suis sniper...

- Ah oui ? j'ai toujours rêvé de savoir tirer en n'importe quelle circonstance.

- Je t'apprendrai...

- J'aimerais beaucoup...

Et la journée se passe ainsi, on discute comme deux vieux copains, tout en avançant vers les terres habitées... Je pense que demain après-midi je pourrai me lier à mon père... Je ne sais pas ce que je vais lui expliquer... je ne sais pas ce que moi je pense déjà... La journée est passée normalement, sans plus aucun coup de chaud ou de trouble donc je me demande si finalement il ne m'a pas menti... Mais quand, à un moment, je manque de me rétaler à cause d'une racine que je n'avais pas vue, et qu'il me rattrape dans ses bras, inquiet pour moi, mes doutes s'envolent : J'ai de nouveau très chaud, mon bas ventre est en feu nos respirations sont saccadées :

- Quand je disais que tu tomberais dans mes bras, je parlais au sens figuré chérie...

Évidemment je rougis et il rigole, il sait le pouvoir qu'il a sur moi... Quand arrive le soir, on trouve de nouveau une maison inoccupée. Je vais prendre ma douche, et je prépare un truc à dîner pendant qu'il prend la sienne. Quand il revient, on dîne en silence, un silence gênant...

- J'ai dit ou fait quelque chose de mal Max ?

- Non...

- Alors pourquoi t'es si distante ?

- J'ai peur de craquer...

- Pourquoi tu as peur ? on est âme sœur, on est fait pour être ensemble...

- Comment peux-tu en être aussi sûr ?

- Je le sens... je le sais.

- Comment moi je peux te croire ?

Il paraît blessé. Est-ce que j'ai dit quelque chose de blessant ?

- Tu ne me fais toujours pas confiance ?

- C'est pas ça...

- J'ai jeté les menottes, je te laisse ton Famas, j'aurais pu étrangler ton délicieux cou une dizaine de fois aujourd'hui, mais tu ne me fais toujours pas confiance...

Il marque un point... Il sort de la maisonnette, en colère et vexé...