Promesses du passé

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Hange se tenait avachie, le corps étendu de tout son long sur sa chaise, la tête penchée en arrière à fixer le plafond, ses bras pendant lamentablement de chaque côté de son corps. On aurait presque pu la comparer à un animal mort.

Livaï pour sa part se tenait face à la fenêtre, pensif, les bras croisés sur son torse, le corps figé dans une attitude raide et tendu. Il observait les allées et venues dans la cour dans un mutisme pesant.

Un soupire désespéré retenti dans son dos. Il ne se retourna pas. Voir le sentiment d'impuissance qui s'échappait de chaque pore du corps d'Hange attaquait son moral. Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis la visite d'Hange et le pique-nique improvisé où ils avaient discuté.

Cette dernière avait mené son enquête. Et le moins qu'ils pouvaient dire, était qu'ils étaient loin de s'attendre à ce qu'ils avaient découvert.
- J'en reviens toujours pas... souffla Hange à voix basse.
- Tu m'en dira tant...
- On a découvert un vrai nid de vipères...
- On a découvert ? Tu ne le savais pas déjà ça ?
- Arghhh ! T'as très bien compris ce que je voulais dire ! Dit elle en tapant des pieds avant de se redresser.
- On est en plein milieu de ce nid de vipères depuis un moment déjà ! Il y a longtemps que j'en ai conscience, dit il en se tournant vers elle, s'adossant au rebord de la fenêtre.

Un nouveau silence s'installa. Hange posa ses coudes sur le bord de son bureau avant de se prendre la tête entre les mains. Elle semblait plus que jamais épuisée par sa charge.
- J'aurai tellement aimé qu'Erwin soit la...
- Peut-être mais il n'est plus là ! Alors détache toi de lui. C'est sur toi que tout repose maintenant.
- C'est toi qui aurait dû hérité de cette charge ! Tu étais son bras droit ! Tu avais beaucoup plus les épaules pour ça !
- Non, tu te trompes et tu le sais très bien. Je ne suis pas un meneur d'hommes.
- La, c'est toi qui fait erreur, Livaï. Tu fédères les gens autour de toi. Tu ne t'en rend simplement pas compte.
- Je ne suis pas taillé pour décider et commander. Tu sais mieux que quiconque ce qu'a engendré les rares décisions que j'ai prise. La première fois, j'ai perdu ceux qui étaient ma famille après qu'on m'ai arraché Mikasa. La seconde, j'ai perdu toute mon escouade. Des décisions aux conséquences désastreuses. Je fédère peut-être les gens autour de moi mais je ne peux les menés. Pire, je n'arrive pas à les gardés en vie. C'est ton rôle à toi. Moi... je ne veux plus porter la responsabilité de telles décisions.

Hange releva la tête et l'observa avec indulgence lui tourner le dos et faire à nouveau face à la fenêtre. Livaï avait toujours porté le regret de ses décisions. Pourtant, il aurait dû comprendre, qu'il n'y avait pas de bon ou mauvais choix. Car rien ne garantissait que l'issue aurait été différente s'il avait pris une décision différente.
- Livaï... je sais que tu t'en veux toujours pour ce qui s'est passé. Mais crois-tu sincèrement que l'issue aurait été différente si tu avais fait un autre choix ?
- Peut-être bien.
- Tu le dis bien. Peut-être bien. Tu n'en a aucune garanti. Alors arrête de te flageller à ce propos. Tu t'es toujours préoccupé des autres. C'est tout à ton honneur. Mais tu ne peux pas toujours tout maîtriser. Ça Erwin le savait et je l'ai compris aussi. C'est peut-être pour ça, qu'on est plus enclin à prendre certaines décisions... dit elle sur un ton lugubre. Au mépris des conséquences qui peuvent en découler...Livaï ? Cela fait il de nous des monstres ?

Livaï se tourna vers elle, l'expression neutre. Que n'aurait elle pas donner pour lire en lui. Elle avait beau le côtoyé depuis de nombreuses années, les pensées de Livaï demeuraient toujours un mystère pour elle. S'il ne faisait pas l'effort de s'ouvrir à elle et de les exprimer clairement, il était semblable à un livre clos et à la couverture immaculée, donc le contenu lui était totalement inaccessible.