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Des coups qui retentissent sur ma porte me tirent de mon sommeil. Je grogne en ouvrant les yeux et les pose sur mon réveil. Je vois qu'il est 5h45, l'heure de fadjr.

Hamza : Par Allah Kadija, ouvre cette porte et descends prier.

Moi : Laisse-moi tranquille.

Je rabats la couverture sur moi et replonge dans mon sommeil. Il n'a qu'à prier lui et me laisser tranquille. Est-ce qu'on partage la même tombe ? Non, alors conseillez à votre pote.

Hamza : KADIJA, SORS D'ICI TOUT DE SUITE.

Moi : ARRÊTE DE CRIER MERDE ET FICHE-MOI LA PAIX.

Je prends mes aises avec lui car mon père l'a formellement interdit de me toucher. Je ne sais pas pourquoi mais en tout cas il est en laisse. Même Mariame a arrêté avec ses gifles

J'entends ses pas s'éloigner et je souffle de soulagement. Parfois je souhaite vraiment qu'il n'existe pas. Même le voir me donne envie de vomir. Vous vous demandez sûrement comment je peux haïr mon frère de sang comme ça ? Et bien moi-même je l'ignore. Sûrement parcequ'il m'a trop frappé et a trop chouchouté mes sœurs. Un vrai con, je vous jure.

**

Je me réveille à 12h et fais mon rituel matinale. Je lâche ma tête sans foulard et descends déjeuner. Je sais très bien que dans cette famille de djiadistes, il y en a toujours qui vont m'adresser la parole même si je l'ai ignoré. C'est le cas de mon cousin Ousmane. Dès qu'il me voit, il baisse les yeux. Pff. Si tu pouvais t'effacer de mon chemin.

Ousmane : Oukty Kadija, As Salam Aleykoum !

Moi : Tu vas bien Ousmane ? Je peux passer ?

Ousmane : Kadija, tu devrais mettre un voile avant de sortir. Mon oncle a des invités très...

Moi : Je peux passer, Ousmane ?

J'appuie bien sur chaque mot pour qu'il sache que son baratin ne m'intéresse nullement pas. Pourquoi je vais me cacher derrière un voile pour des gens que je ne connais pas ? Ils sont vraiment trop bizarres dans cette famille.

Voyant qu'il ne bouge toujours pas, je fonce sur lui et je sais qu'il ne va pas vouloir me toucher alors il se décale. Je souris et traverse le couloir pour aller dans la cuisine. Sauf que pour y arriver, il faut d'abord passer par le salon.

Je croise mon frère Hamza la mine sévère. Il me dévisage avec dégoût et lorgne surtout mes mèches.

Hamza : Je te donne trente minutes, j'ai bien dit trente minutes pour que tu enlève ce feu que tu as sur ta tête.

Moi : De quoi je me mêle ? C'est ta tête ?

Hamza : Kadija, si je me répète une troisième fois ça va mal se passer pour toi. Retourne dans ta chambre et enlève moi ça de ta tête. TOUT SUITE !!

Je sursaute car contrairement à l'aube, je ne suis pas derrière une porte pour me protéger. Je sais qu'il est capable de me tuer pour du gloss tellement qu'il me déteste. Il cherche toujours un moyen pour me frapper. Prie, couvre toi, voile toi, ne sors pas...d'autres sottises de ce genre. Poro. S'il croit que je vais calquer ma vie sur celle de mes sœurs, il se trompe lourdement. Je suis la benjamine et je tiens mon rôle très à cœur.

Je retourne donc dans ma chambre en pleurant. Ces tresses m'ont 275.000fg. Je prends les ciseaux et les coupe en faisant attention. Mes cheveux sont assez longs vu qu'ils m'arrivent au dos en tant que peulh, donc je ne vais pas les sacrifier.

La porte de la chambre s'ouvre et laisse entrer Assia, ma belle-soeur. Elle tient un plateau de nourriture dans les bras.

Assia : Hamza m'a dit de te donner cela. Tu n'a pas encore mangé.

S'aimer en AllahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant