Partie 7

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KHADIJA ;

Je sors de la douche en chantant une musique célèbre française. Je m'habille d'une robe blanche évasée qui m'arrive aux genoux et sèche mes cheveux. Aujourd'hui je suis très heureuse, va savoir pourquoi. Alors que ordinateur en main, je m'apprête à sauter sur le lit, j'y vois une boîte de chocolat noir. Miam ! Il y a en a beaucoup. Je l'ouvre et prends une barre que je m'apprête à manger lorsque Muhammad fait irruption dans la chambre. Habillé d'un caftan, les cheveux mouillés et le visage plus brillant que d'habitude.

Je comprends que c'est lui qui les a posé là. Je pose la barre quand même honteuse, on ne sait pas c'est pour qui. Un jour, on va m'empoisoner. Je suis trop gourmande.

– Désolée ! Lâché-je.

– Non ce n'est rien c'est pour toi.

– J'en ai pas...

_ Pitié Khadija, c'est nullement pour t'acheter. Je me suis dit que toi aussi tu aimais le chocolat comme les autres et je vois que j'avais raison, ajoute Muhammad en souriant.

Je hoche la tête et mange sans un merci. Je ne lui ai rien demandé non plus. Il sourit et entre dans la douche pendant que je commence à travailler sur mon devoir sur l'ordinateur. En tournant la tête vers la commode pour prendre une autre barre de chocolat, je vois plusieurs fiches noircie par des écrits. Curieuse de nature, je les prends et constate que c'est la biographie de Mariame Bint Imran (Marie la mère de Jésus), la mère du prophète Issa. Je commence à la lire avec attention et mine de rien, je vois qu'il y a quelques petites erreurs.

Elles peuvent passer inaperçu mais ce sont quand même des erreurs. Je crois que c'est à Ahmad. Peut-être qu'il va participer à une conférence islamique, c'est tout à fait son genre. Muhammad sort de la salle de bain et je sursaute en posant vite fait les fiches.

- Tu as prié ?

Je lâche un juron tout bas et vais prendre mes ablutions, il est hors de question qu'il me pourrisse ma soirée. Après ma prière, je le trouve assis sur le bureau avec les fiches en main, il doit sûrement être entrain de réviser. Il est tellement beau MashaAllah. Je l'ignore et continue mes devoirs sauf que j'ai envie de lui dire, cette erreur aussi petite soit-elle, m'irrite. En plus, son français c'est autre chose. C'est pas truffé de fautes mais c'est compliqué.

- Puis les douleurs de l'enfantement l'amenèrent au tronc du palmier, et elle dit : "Malheur à moi ! Que je fusse morte avant cet instant ! Et que je fusse totalement oubliée ! ", dis-je.

Muhammad tourne sa tête vers moi après une ou deux minutes, surpris mais aussi étonné de connaître la suite.

- C'est le verset 23 de la sourate Mariame, pas le 22.

- Ah... il vérifie et dit, c'est une erreur de saisie. Je ne l'avais même pas remarqué. Merci beaucoup !

Je replonge dans mes devoirs lorsque je me rappelle encore d'une autre faute. J'hésite à lui parler mais me lance quand même.

- Et quand le prophète (ﷺ) a dit : « Il y a eu beaucoup d'hommes modèles, beaucoup mais parmi les femmes il n'y a que : Mariam Bint Imran (عليه السلام) la mère de Issa (عليه السلام), Assia (رضي اللّه عنه) la femme de Pharaon, Khadija Bint Khuwaylid (رضي اللّه عنه) et la supériorité de Aïcha (رضي اللّه عنه) par rapport aux autres femmes est comme le fa'arid ( qui est un plat composé de viande et de pain).

Muhammad me regarde mine de ne pas comprendre avec une petite lueur dans le regard.

– Il (ﷺ) a commencé par Mariame عليه السلام dans ce hadith, je crois que tu devrais en faire de même. Sinon...euh c'est pas mon affaire hein fais ce que tu veux...Puis...euh...ton français est trop composé de mots clés je pense que..

S'aimer en AllahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant