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La pluie semblait s'acharner sur St-Andrews, lorsqu'Aileen arrivait enfin à l'hôpital aux bordures de la ville.

Hier soir, c'était là qu'elle avait pris sa décision, celle de retrouver son fils. Elle allait le faire, s'était-elle dit. Et tout avait commencé là, dans ce sinistre hôpital où elle avait passé, sans doute, les pires moments de sa vie.

L'accouchement. La dépression . Les crises de douleur. Les cachets.

La malade prend une grande inspiration. Elle ne se sentait pas très bien, faible, malgré avoir pris ses médicaments, et avoir fait une nuit correcte. Et l'émotion. Ce sentiment d'impuissance, de retour en arrière.

Mais, elle franchit tout de même la porte. Elle l'avait fait.

Les portes coulissantes se retirèrent, et Aileen, après être entrée, se stoppa et regarda les lieux. Cela avait changé depuis la dernière fois. Ce n'était plus le vieil hospice qu'elle avait connu, aux murs de pierre gris et froid, au petits lits en fer, les chambres grises sans une décoration (impossible d'accrocher quelque chose), mais un hôpital moderne, aux murs blancs en plâtre, une grande fresque sur le mur, des peintures dans les chambres, un espace jeux pour les enfants, deux grands ascenseurs, des infirmiers et infirmières à l'air accueillants, gentils.

- Bonjour madame, que puis-je pour vous ? Médicaments ? Ou alors prise en charge ?

Aileen Sursauta. Elle n'avait pas vu la jolie jeune dame asiatique arrivée derrière son dos. Elle avait la peau presque dorée, des cheveux noirs plaqués en arrière sous sa charlotte, un sourire sur ses lèvres fines où il y avait du gloss, une blouse blanche et des chaussures noires, visiblement en caoutchouc.

- Je... Excusez-moi, je ne suis pas là pour une raison médicale. Je voudrais savoir si vous, si possible, si vous pourriez me dire si la docteure Mme Abbati travaille toujours dans cet établissement.

- Oh ! oui, oui, elle est maintenant directrice de service dans la section maternité, une femme admirable ! Pour quelle raison ?

- Quelqu'un a choisi de... de personnel. Elle a été ma docteure, j'aimerais le revoir à propos de cette chose... personnelle.

L'infirmière pinça les lèvres et dit :

- Attendez-moi sur les sièges là-bas, deux secondes, merci.

- Je vous en prie.

Aileen alla s'asseoir dans un confortable fauteuil vert. Elle ferma les yeux, et elle devait s'assoupir car elle sentit plus tard une voix murmurée :

- Mme, madame, réveillez-vous.

Elle découvre péniblement les yeux.

- Désolée, se reprit-elle, je crois m'être endormie.

- Ce n'est pas grave, l'excuse la jolie asiatique. J'ai consulté le planning du docteur Abbati, lorsque vous étiez allé vous asseoir, elle avait une pause dans une demi-heure. Je n'ai pas voulu vous réveiller pour que vous patientez comme un clou.

Elle lui fit un clin d'œil dont Aileen répondit par un sourire timide.

- Veuillez me suivre, je vous amène à son bureau, je l'ai déjà prévenu de vote présence, bien que je ne sache pas votre nom.

- Aileen. Aileen Tigarce.

L'infirmière lui fit prendre l'ascenseur, Dieu merci, pensa-t-elle. Elle n'aurait jamais eu la force de monter les escaliers.

La jeune femme la fit marcher jusqu'au bout d'un long couloir, où trônait des distributeurs, des sièges, des dessins sans doute réalisés par des enfant, des citations gravées en noir sur les murs et même une marelle. Au fond du couloir de rêve, se trouvait un bureau, qui contrairement aux autres portes, avait des baies vitrées coulissantes.

Et, elle déploya ses ailes, et s'envola // HISTOIRE CORRIGÉE, TERMINÉE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant