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« Bonjour, que puis-je pour vous ?

Aileen se retrouva propulser en dehors de ses pensées.

- Je... balbutia-t-elle, êtes-vous le père de Côme ?

- En personne.

- Puis-je vous parler un instant ?

L'homme avait l'air perdu et hésitant.

- Entrée. Mais pas longtemps, nous devons bientôt partir.

- Super, merci. »

La malade se retrouva dans un charmant salon très cosy blanc, des peintures a l'air authentiques étaient affichées, un chat noir se prélassait allégrement avant que son maître ne le chasse d'un revers de main.

« Asseyez-vous. Je vais chercher ma femme. »

Aileen ne savait pas quoi penser. Cet homme aux cheveux blancs et au ventre rebondi l'avait laissé très... indifférente. Elle espérait que ce n'était seulement la conséquence de sa méfiance envers une inconnue qui débarquait comme ça, sans prévenir.

En patientant, la malade se rendit compte à quel point chacune de ses rencontres s'étaient révélées rapides et brèves, si inattendues ! Les gens avaient dû être si surpris, méfiants ! Elle avait pris la docteure Abboti au dépourvu, ainsi que Cléa la directrice de l'école primaire et Lou, cette jeune femme si sûre d'elle.

Elle devait y aller plus doucement avec les parents de Côme. Et peut-être dans le futur avec son fils adoré. Mais comment allait-il réagir ?

Elle se secoua la tête. Rester concentrée sur le moment présent ! D'ailleurs, le quinquagénaire venait d'arriver en compagnie de quelqu'un, sûrement sa femme, qui tenait une tasse de café qu'elle lui tendit.

La femme avait les cheveux blonds courts qui commençaient à tourner vers le blanc. Ses yeux bleus reflétaient sa grande sensibilité et son affection envers les gens qu'elle aimait. Elle avait le même regard que sa mère...

Aileen sentit son poûl accélérer. Elle inspira profondément et se lança.

« Merci, enchantée.

- Bonjour madame ! Comment allez-vous ? fit la dame, légèrement plus sympathique que son mari.

- Très bien, merci, et vous ? »

De son point de vue, elle trouvait la situation très ironique.

« Ça va, ça va. Bien. Puis-je savoir votre nom et la raison de votre visite inattendue ?

- Je suis Aileen Tigarce. Et... je voudrais vous parler de Côme.

- Alicia, fit-elle en fronçant les sourcils. Que voulez-vous à mon fils ?

- Je... je suis vraiment désolée, de venir, de m'incruster dans votre vie. Mais voyez-vous, Alicia, on fait tous des erreurs. Et j'en ai fais aussi. Aujourd'hui, mes jours ne sont plus que comptés. Je n'ai jamais autant marché depuis des années, mes jambes ne me supportent plus. Mon mental est à bout. Je ne peux même pas pleurer. J'ai tout perdu. Je suis malade et j'ai détruit ma vie. Je me suis laissé abattre devant le premier vrai mur. Je ne me suis pas relevé. Je n'ai même pas essayé.

Le couple la regardait attentivement.

- Et... maintenant, je veux affronter mon passé avant de mourir. Je veux que ma dernière pensée soit être fière d'avoir essayé de réparer mon erreur. C'est pour ça que j'aimerais rencontrer votre fils. C'est le vôtre. Vous êtes ses parents, et jamais il ne cessera de vous aimer, jamais il ne vous remplacera. Peut-être même qu'il ne m'aimera pas. Mais... je vais mourir, et je veux le voir, le serrer dans mes bras. Lui caresser les cheveux. Lui raconter mon histoire. Je... je suis sa mère biologique.

Et, elle déploya ses ailes, et s'envola // HISTOIRE CORRIGÉE, TERMINÉE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant