LA MARQUE | TOME 1 [DARK ROMANCE]

Tome 1 | Chapitre 25 : Une journée en enfer

(Réécrit et corrigé)

Marcus

Je saisis les dossiers empilés méthodiquement sur mon bureau et les jette violemment à travers la pièce avant de m'en prendre aux étagères. J'arrache les livres avec une fureur aveugle, les balançant contre les murs dans un bruit sourd. Les objets de décoration, autrefois choisis pour leur signification personnelle, ne sont plus que des cibles pour calmer ma rage. Un cadre photo, symbole d'un passé désormais terni, est écrasé sous mes coups, le verre se brisant.

Ma respiration s'accélère davantage. Les poings serrés, je renverse avec force la chaise de mon bureau. Le bruit de l'impact résonne dans la pièce. Dans un geste ultime de fureur, je balaye violemment tout ce qu'il reste sur mon bureau, puis, je m'arrête, le cœur battant à la chamade. Je tire nerveusement sur mes cheveux, jusqu'à ressentir mon cuir chevelu me brûler.

— Qu'est-ce qui se passe, mec ? demande Harry en suivant du regard mes moindres faits et gestes.

Je pose mon regard noir sur lui, ayant presque oublier sa présence. Comme si la rage m'aveuglait. Putain.

— Dégage, craché-je sèchement.

Il me regarde pendant quelques secondes, presque désemparé, mais finit par s'exécuter, me laissant enfin seul. Je mords violemment l'intérieur de ma joue et observe mon bureau saccagé. À nouveau, mes mains viennent tirer mes cheveux alors que je ferme un instant les yeux pour essayer de retrouver un certain calme. Inspire, Marcus. Expire. Je me laisse tomber à même le sol, le dos appuyé contre le mur alors que je prends ma tête entre les mains.

Je dois le faire. Je ne peux pas. Putain. Je dois le faire. Je n'ai pas le choix.

Mes yeux se posent sur le cadre photo brisé où le sourire de mon frère est encore intact : le verre ne s'est pas fendu du côté droit. Ce qui n'est pas le cas du côté gauche où j'apparais encore plus souriant que lui. Ça a toujours été comme ça. J'ai toujours été celui qui était le plus expressif. Le plus joyeux. Enfin, c'était comme ça. Plus maintenant. Plus depuis que le sang de Diego est sur mes mains. Que penserait Scott ? Que penserait-il de moi aujourd'hui ?

J'appuie ma tête contre le mur et ferme les yeux. J'aimerais faire taire mes pensées. Les réduire au silence. Oublier ce que je viens de voir. Oublier sa cicatrice. Putain, Bonnie. Dans ce tumulte intérieur, un fil d'angoisse tisse sa toile, me rappelant que les conséquences de mon choix ne se limiteront pas à moi seul. D'autres vies sont en jeu, d'autres destins seront impactés par ma décision. Mais je dois faire le choix du cœur. Il s'agit de mon devoir. Je n'ai pas le choix.

☽

Après une nuit pourtant blanche, mes pensées sont parfaitement limpides. Ma décision est prise. Et je vais aller jusqu'au bout, quelles qu'en soient les conséquences. Je le lui dois. Je ne peux pas me permettre de faire machine arrière. Je refuse d'être un lâche.

Lorsque j'arrive au niveau du rez-de-chaussée, Harry et Danny sont là, installés dans le canapé. La pièce est sans dessus dessous. Les restes d'une soirée alcoolisée. De la soirée de trop. Si seulement elle n'avait jamais eu lieu, tout serait différent ce matin.

— Où est Bonnie ? demandé-je d'une voix plus rauque qu'habituellement.

— Dans sa chambre, me répond Harry en se relevant.

Ses yeux se plissent légèrement, comme s'il cherchait à lire dans mes pensées. Il peut toujours rêver.

— Dis-lui qu'elle a dix minutes pour préparer ses affaires. On va quelque part, l'informé-je en me dirigeant vers la cuisine pour me servir un café.