(Réécrit et corrigé)
Bonnie
♩ Stay, Rihanna
La lumière jaunâtre des néons vacillants baignait la cuisine crasseuse, donnant aux carreaux de linoléum usés une teinte lugubre. Une odeur de poulet rôti froid flottait dans les airs. La pièce, pourtant étroite, était encombrée par des meubles abîmés et imposants qui rendaient la cuisine désuète et peu fonctionnelle. Les murs étaient recouverts d'un papier peint fleuri fané où des étagères en bois sombre s'alignaient, surchargées de vaisselle ébréchée et de boîtes de conserve étiquetées à la main. Mon père était adossé à la porte et m'observait tandis que j'étais assise à la table, en train de faire mes devoirs.
— Bonnie, tu as fini tes devoirs ? me dit-il d'un ton autoritaire.
— Presque, papa. Il me reste juste quelques problèmes de mathématiques, réponds-je timidement.
— Combien de fois dois-je te dire que les mathématiques sont importantes, Bonnie ? Si tu veux survivre dans ce monde, tu dois être forte. Tu ne peux pas te permettre de faiblir. Jamais, dit-il avec sévérité.
Je baissais les yeux.
— Je sais, papa. Je vais finir ça tout de suite.
Il s'approcha de moi, sa démarche lourde résonnant dans la petite pièce et posa une main massive sur mon épaule, me faisant tressaillir.
— Écoute, Bonnie. Je veux juste que tu sois forte, que tu sois capable de te défendre. C'est un monde cruel là-dehors, et je ne veux pas que tu en subisses les conséquences, dit-il d'une voix plus douce.
— Je sais, papa. Je vais essayer, dis-je, les yeux humides.
— C'est ma fille, ma petite guerrière. Tu es tout ce que j'ai de plus précieux, Bonnie. Je ferais n'importe quoi pour te protéger, ajouta-t-il en caressant doucement ma joue.
Le grincement de la porte d'entrée qui s'ouvre, brisa ce moment de tendresse et mon père se redressa, son expression se durcissant à nouveau.
Je me réveille en sursaut, à bout de souffle, les mains moites et le dos humide. Il me faut plusieurs secondes pour me repérer dans l'espace et réaliser que je suis toujours dans la chambre de Scott. Mon cœur bat la chamade, une boule d'angoisse serrant ma gorge alors que je lutte pour reprendre mes esprits. C'est la première fois depuis des années que je rêve de lui, de mon père. Le souvenir de cette nuit a surgi de nulle part, me prenant au dépourvu et me plongeant dans un tourbillon d'émotions contradictoires. Sa présence oppressante, sa voix grave résonnant dans l'obscurité de la cuisine, sa tendresse mêlée de cruauté envers moi. Je déteste cet homme. Je le hais pour tout le mal qu'il a fait à ma mère et pour toutes les cicatrices visibles et invisibles qu'il a laissées dans ma tête, dans mon cœur et sur ma peau.
Par réflexe, j'appose ma main sur la brûlure présente sous mon sein gauche qui, elle, est bien réelle. Elle ne partira jamais. Le souvenir de ma mère me submerge alors : son visage doux et aimant. Son parfum sucré et rassurant. Elle ne reviendra jamais.
Je m'efforce de calmer ma respiration et de me reconnecter à la réalité. D'un coup d'œil par la fenêtre, je constate que le soleil s'est déjà couché et que je me suis assoupie pendant plusieurs heures. Fichus médicaments.
Ce sont ensuite des éclats de voix provenant du rez-de-chaussée qui m'interpellent. Je m'empresse de sortir du lit et quitte ma chambre pour voir ce qui se passe. Je descends les escaliers, percevant de mieux en mieux les différentes voix et les paroles échangées avant de les apercevoir.
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LA MARQUE | TOME 1 [DARK ROMANCE]
Romansa[TOME 1] Bonnie Fowler a pris sa décision : elle retourne dans son pays natal pour tout reprendre à zéro. Au détour d'une ruelle passante, son destin semble patiemment l'attendre au pub Thirsty Cat qui porte bien son nom ; toutes les âmes passantes...