Milan Lazsco : La Dette [E4 Quadrilogie du vampire] terminé

Source de la Chance

Adler - Café du Rivage

15 février 2014
9:15 AM

Milan et Célia se retrouvèrent en terrasse du Café du Rivage, un établissement élégant situé en bordure de mer. En ce samedi matin de février, la clientèle était composée principalement de touristes fortunés, d'athlètes, de personnalités du monde du sport et de la mode, ainsi que de quelques habitants aisés de la région. En dépit du froid matinal, sa terrasse était bondée. La clientèle privilégiée de la station balnéaire prenait son petit déjeuner dans une atmosphère détendue et sophistiquée, avec une vue imprenable sur la mer Noire.

Ce rendez-vous n'était pas prévu à l'origine, initialement Milan devait surveiller Irina Loubrovna 24H sur 24. Mais l'agressivité de l'entraîneuse et la complaisance de Pavnic envers les moindres désirs de ses protégées, avaient quelque peu changé la donne.

Milan avait obtenu quartier libre à deux moments dans la journée : le matin, pendant l'entraînement, au cours desquels les athlètes étaient sous surveillance rapprochée du CIO - et tout particulièrement les patineuses ; et le soir, pendant les compétitions. Ces deux moments ne requerraient pas forcément la présence d'un spécialiste, et en outre, Evgenia avait insisté sur le fait de préserver sa championne de la confusion que pouvait provoquer la proximité d'un garde du corps trop entreprenant. 

– Trop entreprenant, toi ? fit Célia, ce détail lui mettant la puce à l'oreille. Avoue-le, Milan, tu as volontairement agacé Evgenia Klobber pour qu'elle te donne un peu de champ libre. Ce serait tout à fait ton style.

– Ma chère, répondit Milan en prenant un air snob qui imitait de façon un peu narquoise le couple à leur gauche, je suis indisposé par cette défiance permanente à mon égard.

Célia lui adressa un regard convenu.

– Ceci étant dit, je suis contente de te voir un peu plus, enchaîna-t-elle. Cette affaire est passionnante, mais ce n'est pas tout à fait la lune de miel que j'espérais quand tu m'as dit que nous venions à Sotchi.

– C'est juste, et je m'en excuse. Je promets de me rattraper après toute cette histoire.

– Des promesses... ne crois pas que je me contenterai de promesses, Milan Lazsco. Pour en revenir à Irina Loubrovna, je reste tout de même surprise que tu ne conserves pas un œil sur elle.

– Bon, pour être honnête, je ne la laisse pas toute seule non plus, dit Milan. J'ai embauché des gardes du corps concurrents hier soir. Ils gardent un œil sur elle pendant mes courtes absences.

– Pardon ? Tu as embauché tes propres concurrents ?!

– Disons que je fais sous-traiter ma mission par une équipe de vrais professionnels. Il n'y a pas de mal à couvrir un peu ses arrières.

– C'est toujours instructif, tu sais, de faire équipe avec toi...

Après quelques autres échanges superficiels, Milan et Célia en vinrent à reprendre le fil plus urgent de leur affaire, dans laquelle les éléments s'accumulaient, à défaut de vrais indices. Milan de son côté n'avait pas grand chose de nouveau, n'ayant pu approcher Evgenia et Irina, il ne savait toujours pas comment la championne avait pu recevoir un bleu sur la joue, la fameuse nuit du sabotage de la patinoire par le Croque-Mitaine. 

Célia en revanche revenait avec le plein d'informations. Milan la conforta dans sa stratégie de sincérité avec l'agent Darno Warren. Il voyait, comme elle, une opportunité à saisir, d'autant plus que l'officier semblait manifester une certaine méfiance envers sa propre hiérarchie. Les preuves permettant l'arrestation du sponsor pour proxénétisme lui avaient paru à lui aussi trop opportunes. Milan enjoignit Célia à recueillir aussi vite que possible les confessions du sponsor sur la nature de sa relation avec Evgenia Klobber du temps où elle patinait pour la RDA.